Dahriya, Territoires palestiniens | AFP | mercredi 11/04/2017 - Avant, le fumier produit par les vaches de la famille Jebrini servait parfois d'engrais aux agriculteurs voisins mais pourrissait surtout au soleil. Aujourd'hui, il permet d'alimenter en électricité des maisons et l'une des plus grandes laiteries palestiniennes.
Lors de voyages à l'étranger, des membres de la famille ont découvert des projets utilisant les bouses comme source d'énergie, explique à l'AFP Kamal al-Jebrini, qui possède avec ses frères une immense ferme aux mille vaches et l'usine de produits laitiers attenante.
De retour au pays, ils se sont dit que "c'était une honte de laisser tout ce fumier se perdre, polluer l'environnement alors qu'on peut le transformer en électricité", explique Kamal depuis la salle de traite où de grasses vaches se déplacent lentement.
Ils décident alors de lancer un projet de méthanisation, un procédé qui permet de produire du biogaz à partir de matières organiques. Il s'agit du premier du genre dans les Territoires palestiniens où les énergies renouvelables se résument généralement à des panneaux solaires.
Pour les guider dans leur aventure de pionniers du biogaz, ils ont fait appel à Maher Maghalseh, spécialiste des énergies renouvelables à l'Université polytechnique d'Hébron.
La ville, voisine de leur ferme, est le carrefour commercial et économique du sud de la Cisjordanie, un petit territoire palestinien occupé depuis 50 ans par l'armée israélienne.
Le professeur d'université fait alors venir d'Allemagne --pays réputé pour son expérience dans les énergies vertes-- des ingénieurs et un énorme générateur pour mettre en place ce projet de méthanisation agricole. Il mobilise aussi ses étudiants dont certains partent perfectionner leurs connaissances dans des stages à l'étranger.
Il peut désormais montrer fièrement les deux immenses silos où sont stockés le fumier puis le biogaz qui est ensuite refroidi avant d'être utilisé.
Grâce à ce procédé, les trente tonnes de bouses produites quotidiennement par les vaches des Jebrini permettent de générer 380 kilowatts par heure.
C'est suffisant, se félicite M. Jebrini, pour ne plus avoir à payer une seule facture d'électricité pour son entreprise, qui fournit en lait, yaourts et autres produits laitiers l'ensemble de la Cisjordanie mais aussi des clients à Jérusalem.
Il dispose même d'un surplus de courant qu'il livre à la compagnie locale d'électricité.
Il n'existe aucune centrale électrique en Cisjordanie.
Près de 90% des 5,3 gigawatts d'énergie consommés dans les territoires palestiniens sont achetés à Israël.
La facture est dans certaines régions à la charge des autorités locales ou de l'Autorité palestinienne.
Israël, qui occupe ces territoires, leur réclame régulièrement des impayés et n'hésite pas à plonger dans le noir des villes entières pour les forcer à payer.
La compagnie d'électricité israélienne réclame ainsi aux Palestiniens 450 millions d'euros pour l'énergie électrique fournie à la Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Outre la question des impayés et les relations difficiles avec l'occupant israélien, les Territoires palestiniens souffrent aussi de la faiblesse du réseau de distribution.
Un peu plus de 4% des localités palestiniennes ne sont pas connectées à un réseau électrique, selon des chiffres officiels.
La plupart de ces villages non raccordés se trouvent dans le gouvernorat d'Hébron. Dans ce contexte, le projet des Jebrini doit faire école, plaide M. Maghalseh.
Même si toute l'énergie générée par leurs excréments ne semble pas bouleverser les vaches et les veaux qui broutent calmement dans les étables, elle suscite de grandes espérances chez leurs propriétaires.
"Durant la prochaine phase, nous utiliserons un autre générateur pour produire 650 kilowatts par heure et, à terme, nous atteindrons un mégawatt par heure", affirme M. Maghalseh. Une production qui permettra d'alimenter, "entre 200 et 300 maisons".
Lors de voyages à l'étranger, des membres de la famille ont découvert des projets utilisant les bouses comme source d'énergie, explique à l'AFP Kamal al-Jebrini, qui possède avec ses frères une immense ferme aux mille vaches et l'usine de produits laitiers attenante.
De retour au pays, ils se sont dit que "c'était une honte de laisser tout ce fumier se perdre, polluer l'environnement alors qu'on peut le transformer en électricité", explique Kamal depuis la salle de traite où de grasses vaches se déplacent lentement.
Ils décident alors de lancer un projet de méthanisation, un procédé qui permet de produire du biogaz à partir de matières organiques. Il s'agit du premier du genre dans les Territoires palestiniens où les énergies renouvelables se résument généralement à des panneaux solaires.
Pour les guider dans leur aventure de pionniers du biogaz, ils ont fait appel à Maher Maghalseh, spécialiste des énergies renouvelables à l'Université polytechnique d'Hébron.
La ville, voisine de leur ferme, est le carrefour commercial et économique du sud de la Cisjordanie, un petit territoire palestinien occupé depuis 50 ans par l'armée israélienne.
- Fini les factures! -
Le professeur d'université fait alors venir d'Allemagne --pays réputé pour son expérience dans les énergies vertes-- des ingénieurs et un énorme générateur pour mettre en place ce projet de méthanisation agricole. Il mobilise aussi ses étudiants dont certains partent perfectionner leurs connaissances dans des stages à l'étranger.
Il peut désormais montrer fièrement les deux immenses silos où sont stockés le fumier puis le biogaz qui est ensuite refroidi avant d'être utilisé.
Grâce à ce procédé, les trente tonnes de bouses produites quotidiennement par les vaches des Jebrini permettent de générer 380 kilowatts par heure.
C'est suffisant, se félicite M. Jebrini, pour ne plus avoir à payer une seule facture d'électricité pour son entreprise, qui fournit en lait, yaourts et autres produits laitiers l'ensemble de la Cisjordanie mais aussi des clients à Jérusalem.
Il dispose même d'un surplus de courant qu'il livre à la compagnie locale d'électricité.
Il n'existe aucune centrale électrique en Cisjordanie.
Près de 90% des 5,3 gigawatts d'énergie consommés dans les territoires palestiniens sont achetés à Israël.
La facture est dans certaines régions à la charge des autorités locales ou de l'Autorité palestinienne.
Israël, qui occupe ces territoires, leur réclame régulièrement des impayés et n'hésite pas à plonger dans le noir des villes entières pour les forcer à payer.
- Grandes espérances -
La compagnie d'électricité israélienne réclame ainsi aux Palestiniens 450 millions d'euros pour l'énergie électrique fournie à la Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Outre la question des impayés et les relations difficiles avec l'occupant israélien, les Territoires palestiniens souffrent aussi de la faiblesse du réseau de distribution.
Un peu plus de 4% des localités palestiniennes ne sont pas connectées à un réseau électrique, selon des chiffres officiels.
La plupart de ces villages non raccordés se trouvent dans le gouvernorat d'Hébron. Dans ce contexte, le projet des Jebrini doit faire école, plaide M. Maghalseh.
Même si toute l'énergie générée par leurs excréments ne semble pas bouleverser les vaches et les veaux qui broutent calmement dans les étables, elle suscite de grandes espérances chez leurs propriétaires.
"Durant la prochaine phase, nous utiliserons un autre générateur pour produire 650 kilowatts par heure et, à terme, nous atteindrons un mégawatt par heure", affirme M. Maghalseh. Une production qui permettra d'alimenter, "entre 200 et 300 maisons".