Thann, France | AFP | dimanche 30/09/2017 - Sur le coteau abrupt du Rangen, dominant la commune du Vieux-Thann (Haut-Rhin), on travaille la vigne encordé: un pinot gris grand cru alsacien, récolté sur des pentes à 45%, transforme le vendangeur aguerri en alpiniste.
"Le dévers effraie toujours la première fois... mais vu qu'on descend dos à la pente, on se détend rapidement", lance Émilienne Gerbet, un seau dans une main, un sécateur dans l'autre. La retraitée démarre pour la 12e année consécutive la descente d'une rangée de vignes, ficelée grâce à un baudrier d'escalade.
De part et d'autre de sa ligne, elle est rattrapée par ses collègues devenus des amis dans cette parcelle de 4,5 hectares. L'ambiance est conviviale, mais pas question de rater les grappes, parmi les dernières à être récoltées chaque saison pour ce grand cru, et destinées à la production d'environ 20.000 bouteilles de Rangen par la coopérative Wolfberger.
"Le cadre, c'est la cerise sur le gâteau. On se bat pour venir", déclare François Siffer, depuis une rangée voisine où une "schlitte" - traîneau alsacien servant de hotte - est retenue par une corde. La "schlitte", guidée par les cueilleurs les plus costauds, est bientôt remplie des premières grappes, transférées entre les rangs escarpées grâce aux seaux.
Le dénivelé est d'environ cent mètres et l'inclinaison des coteaux atteint 60% par endroits. "C'est plus agréable pour le dos et les pieds que sur le plat, car on place son poids sur le baudrier, mais on ne peut pas s'arrêter au milieu du rang pour faire une pause", lâche en riant Bernard Schwendenmann, 63 ans, ancien directeur de production.
Il a passé la main à son fils il y a trois ans, mais continue de superviser les rouleaux de cordage ancrés au sol depuis le chemin qui surplombe les vignes. "Bonne qualité, petite quantité cette année. Le degré naturel d'alcool est autour de 16°, il faut au moins 14° pour obtenir l'appellation grand cru", se réjouit le viticulteur retraité.
- 'Vendanges sportives' -
Dans les rangées, on s'interpelle plus en alsacien qu'en français, par habitude, et on se raconte des tranches de vie. Léo, 18 ans, le plus jeune de la troupe de 22 vendangeurs, est là afin de payer son permis de conduire. Pierre Schmitt, viticulteur voisin venu pour "filer un coup de main", fait la conversation et évoque le périple d'une amie en Australie pour passer le temps.
Les vendangeurs coupent les grappes à portée, puis dévalent leur couloir de quelques mètres grâce à leur descendeur, avant de bloquer la corde, et de recommencer. "Disons que ce sont des vendanges un peu plus sportives que d'habitude", explique Émilienne Berget.
Une fois la première descente avalée, l'heure est à la pause café pour les vendangeurs-alpinistes. Un gâteau alsacien englouti et la pente est remontée, en 4x4 cette fois-ci.
Toute les vignes seront dépouillées en une semaine, à raison de 4 descentes par jour d'une heure trente environ.
Les premiers pieds de cette parcelle semée de roches volcaniques ont été plantés en 1992. Bernard Schwendenmann a pensé à ce système de vendange à la cordée après avoir vu des travailleurs rénover les parois d'une église de la même manière.
La méthode n'a pas évolué en 20 ans et reste plus coûteuse et chronophage que sur du plat, "mais il n'y a pas vraiment de solution plus pratique", juge M. Schwendenmann. Et surtout de plus originale.
"Le dévers effraie toujours la première fois... mais vu qu'on descend dos à la pente, on se détend rapidement", lance Émilienne Gerbet, un seau dans une main, un sécateur dans l'autre. La retraitée démarre pour la 12e année consécutive la descente d'une rangée de vignes, ficelée grâce à un baudrier d'escalade.
De part et d'autre de sa ligne, elle est rattrapée par ses collègues devenus des amis dans cette parcelle de 4,5 hectares. L'ambiance est conviviale, mais pas question de rater les grappes, parmi les dernières à être récoltées chaque saison pour ce grand cru, et destinées à la production d'environ 20.000 bouteilles de Rangen par la coopérative Wolfberger.
"Le cadre, c'est la cerise sur le gâteau. On se bat pour venir", déclare François Siffer, depuis une rangée voisine où une "schlitte" - traîneau alsacien servant de hotte - est retenue par une corde. La "schlitte", guidée par les cueilleurs les plus costauds, est bientôt remplie des premières grappes, transférées entre les rangs escarpées grâce aux seaux.
Le dénivelé est d'environ cent mètres et l'inclinaison des coteaux atteint 60% par endroits. "C'est plus agréable pour le dos et les pieds que sur le plat, car on place son poids sur le baudrier, mais on ne peut pas s'arrêter au milieu du rang pour faire une pause", lâche en riant Bernard Schwendenmann, 63 ans, ancien directeur de production.
Il a passé la main à son fils il y a trois ans, mais continue de superviser les rouleaux de cordage ancrés au sol depuis le chemin qui surplombe les vignes. "Bonne qualité, petite quantité cette année. Le degré naturel d'alcool est autour de 16°, il faut au moins 14° pour obtenir l'appellation grand cru", se réjouit le viticulteur retraité.
- 'Vendanges sportives' -
Dans les rangées, on s'interpelle plus en alsacien qu'en français, par habitude, et on se raconte des tranches de vie. Léo, 18 ans, le plus jeune de la troupe de 22 vendangeurs, est là afin de payer son permis de conduire. Pierre Schmitt, viticulteur voisin venu pour "filer un coup de main", fait la conversation et évoque le périple d'une amie en Australie pour passer le temps.
Les vendangeurs coupent les grappes à portée, puis dévalent leur couloir de quelques mètres grâce à leur descendeur, avant de bloquer la corde, et de recommencer. "Disons que ce sont des vendanges un peu plus sportives que d'habitude", explique Émilienne Berget.
Une fois la première descente avalée, l'heure est à la pause café pour les vendangeurs-alpinistes. Un gâteau alsacien englouti et la pente est remontée, en 4x4 cette fois-ci.
Toute les vignes seront dépouillées en une semaine, à raison de 4 descentes par jour d'une heure trente environ.
Les premiers pieds de cette parcelle semée de roches volcaniques ont été plantés en 1992. Bernard Schwendenmann a pensé à ce système de vendange à la cordée après avoir vu des travailleurs rénover les parois d'une église de la même manière.
La méthode n'a pas évolué en 20 ans et reste plus coûteuse et chronophage que sur du plat, "mais il n'y a pas vraiment de solution plus pratique", juge M. Schwendenmann. Et surtout de plus originale.