En 2014 les banques ont boudé les TPE mais ont souri aux grosses entreprises


Évolution des crédits mobilisés par taille d’entreprises
PAPEETE, le 21 avril 2015 - Si quelques gros investissements et une stabilisation de l'économie permet aux entreprises de retrouver un certain accès au financement bancaire en 2014, la situation n'est pas meilleure pour tout le monde. Les patentés et très petites entreprises continuent d'avoir du mal à obtenir des crédits.


La dernière publication de l'IEOM fait le bilan des crédits accordés aux entreprises en 2014. Le constat : les grosses entreprises ont augmenté leur encours total, grâce à une forte augmentation de leurs crédits à moyen et long termes (elles avaient déjà augmenté leur encours en 2013), bien que les crédits à court terme, généralement pour la trésorerie, aient diminué.

Chez les petites et moyennes entreprises, c'est exactement l'inverse qui a été observé : les crédits à long terme, qui servent à l'investissement, ont chuté.

Les moyennes entreprises voient tout de même leurs crédits à moyen et court terme augmenter, mais l'Institut des Émissions d'Outre-mer peine à l'expliquer. "On peut imaginer qu'il s'agit d'investissements de renouvellement, après 5 à 6 ans d'économies, probablement des véhicules utilitaires" avance Pierre-Yves Le Bihan, directeur de l'IEOM, qui souligne ne pas avoir plus de retour des banques à ce sujet.

Mais les banquiers lui ont tout de même expliqué que "le marché reste atone, malgré quelques grosses opérations." Une situation qui apparaît clairement dans les crédits accordés aux Très petites entreprises (TPE), qui chutent lourdement, montrant la méfiance des établissements de crédit concernant leur solvabilité. "Ce sont souvent des gens victimes du chômage, et ceux qui se lancent avec une patente n'ont pas beaucoup de patrimoine ou d'apports personnels. Mais les banques ont besoin de plus qu'un projet pour prêter de l'argent" analyse le directeur.

Le commerce et les transports investissent alors que la construction plonge

Malgré tout, au total la situation bancaire des entreprises se stabilise, par rapport aux catastrophiques années précédentes. "Mais ce n'est pas pour autant une bonne année" relativise le directeur de notre banque centrale.

Les secteurs du Commerce, des Activités immobilières et des Transports et de l’entreposage "enregistrent les plus fortes progressions sur l’année : +4,4 % pour les Activités immobilières (nouveaux programmes immobiliers), +1,2 % pour le Commerce (ouverture d’un centre commercial sur la côte ouest, lancement d’un second en ville) et +1,1 % pour les Transports et l’entreposage (renouvellement de la flotte de la compagnie régionale Air Tahiti, rénovation de l’aéroport)" note le rapport de l'IEOM.

Moins rose, "les secteurs de la Construction (-7,2 %, imputable notamment au recul des crédits à court terme) et de l’Information et de la Communication (-17,8 % en lien avec le recul des crédits mobilisables) voient leurs concours diminuer sensiblement."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 21 Avril 2015 à 12:02 | Lu 1047 fois