FRED DUFOUR / AFP
La Courneuve, France | AFP | jeudi 14/03/2024 - L'émotion était vive jeudi à La Courneuve au lendemain du décès d'un jeune de 18 ans originaire de la ville après la collision de son scooter avec un véhicule de police à Aubervilliers, au nord de Paris, un drame qui s'ajoute à d'autres courses-poursuites mortelles ces derniers mois.
Selon l'exploitation de la vidéosurveillance, la voiture de police s'est déportée de sa file de circulation pour éviter un autre véhicule qui n'avait pas respecté une priorité, a indiqué jeudi le procureur de Bobigny dans un communiqué.
Il "s'est ainsi retrouvé face au scooter qui arrivait en sens inverse à vive allure après avoir déboité pour doubler", a ajouté Eric Mathais. Celui-ci fuyait un contrôle de police.
Deux enquêtes ont été ouvertes. L'une pour homicide et blessures involontaires, qui vise les policiers, est menée par l'IGPN, la "police des polices". L'autre a été ouverte pour refus d'obtempérer aggravé et confiée au service du traitement judiciaire des accidents.
Les trois policiers qui se trouvaient dans le véhicule impliqué dans la collision étaient auditionnés jeudi après-midi par les enquêteurs de l'IGPN, a indiqué une source proche de l'enquête, précisant que la manoeuvre du conducteur de la voiture de police n'était "pas un acte volontaire".
Le passager du scooter, âgé de 19 ans, avait été placé en garde à vue mercredi soir pour complicité de refus d'obtempérer. La mesure a été levée, le jeune homme ayant dû être hospitalisé pour des soins.
Le drame a eu lieu mercredi en début de soirée à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), quand un scooter monté par deux jeunes hommes a refusé un contrôle de police et pris "la fuite en commettant de multiples infractions au code de la route", selon le procureur.
Un véhicule d'une brigade anti-criminalité (BAC) s'est alors dirigé vers les lieux "en renfort", a ajouté la même source.
Selon les témoignages recueillis, "le conducteur de l'équipage de la BAC était contraint de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité, et entrait en collision avec le scooter qui arrivait en sens inverse", poursuit le communiqué.
Le conducteur du scooter, un habitant de la ville voisine de La Courneuve âgé de 18 ans, a subi un premier arrêt cardiaque sur les lieux avant d'être réanimé et transporté à l'hôpital où il est décédé vers 23h00, selon le parquet.
"Tristesse"
Jeudi matin, les habitants de son quartier ont témoigné à l'AFP de leur tristesse.
"On est tous choqués, c'est très dur pour la famille mais c'est toujours la même chose avec eux", a réagi un ami d'un grand frère de la victime, exprimant de la lassitude face aux relations tumultueuses entre jeunes et forces de l'ordre.
"Ils (les policiers) font ce qu'ils veulent et c'est comme ça", soupire le jeune adulte, qui préfère témoigner anonymement.
"Les petits étaient chauds hier soir mais on les a calmés: c'est pas du mortier (d'artifice) qui va changer quelque chose à ça", ajoute le proche de la famille.
Au pied des tours, les habitants de la cité interrogés par l'AFP sont convaincus que le jeune est décédé à cause d'une faute commise par les policiers.
"La mort d'un jeune est toujours un drame terrible", a réagi le maire PCF de La Courneuve Gilles Poux.
"Il faut qu'en toute transparence les circonstances exactes des faits qui ont conduit à la collision meurtrière soient précisées afin de déterminer les responsabilités des uns et des autres", a souligné l'édile dans un communiqué.
"Personne ne devrait jamais mourir pour un refus d'obtempérer. La doctrine policière produit ces morts de façon structurelle", a accusé sur X le député LFI Bastien Lachaud, qui en a dénombré "16 en un an et demi".
"Nous le dirons encore et encore: il faut changer ce système", a ajouté l'élu de la circonscription, incluant Aubervilliers.
La maire de cette ville de 90.000 habitants, Karine Franclet (UDI), a également exprimé sa "profonde tristesse" et a invité la population, "en attendant les résultats" des investigations, "à faire preuve de responsabilité et calme".
Après le drame, aucun débordement n'a été constaté mercredi soir ni jeudi à La Courneuve, selon une source policière.
Selon l'exploitation de la vidéosurveillance, la voiture de police s'est déportée de sa file de circulation pour éviter un autre véhicule qui n'avait pas respecté une priorité, a indiqué jeudi le procureur de Bobigny dans un communiqué.
Il "s'est ainsi retrouvé face au scooter qui arrivait en sens inverse à vive allure après avoir déboité pour doubler", a ajouté Eric Mathais. Celui-ci fuyait un contrôle de police.
Deux enquêtes ont été ouvertes. L'une pour homicide et blessures involontaires, qui vise les policiers, est menée par l'IGPN, la "police des polices". L'autre a été ouverte pour refus d'obtempérer aggravé et confiée au service du traitement judiciaire des accidents.
Les trois policiers qui se trouvaient dans le véhicule impliqué dans la collision étaient auditionnés jeudi après-midi par les enquêteurs de l'IGPN, a indiqué une source proche de l'enquête, précisant que la manoeuvre du conducteur de la voiture de police n'était "pas un acte volontaire".
Le passager du scooter, âgé de 19 ans, avait été placé en garde à vue mercredi soir pour complicité de refus d'obtempérer. La mesure a été levée, le jeune homme ayant dû être hospitalisé pour des soins.
Le drame a eu lieu mercredi en début de soirée à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), quand un scooter monté par deux jeunes hommes a refusé un contrôle de police et pris "la fuite en commettant de multiples infractions au code de la route", selon le procureur.
Un véhicule d'une brigade anti-criminalité (BAC) s'est alors dirigé vers les lieux "en renfort", a ajouté la même source.
Selon les témoignages recueillis, "le conducteur de l'équipage de la BAC était contraint de faire une embardée pour éviter un véhicule qui ne respectait pas une priorité, et entrait en collision avec le scooter qui arrivait en sens inverse", poursuit le communiqué.
Le conducteur du scooter, un habitant de la ville voisine de La Courneuve âgé de 18 ans, a subi un premier arrêt cardiaque sur les lieux avant d'être réanimé et transporté à l'hôpital où il est décédé vers 23h00, selon le parquet.
"Tristesse"
Jeudi matin, les habitants de son quartier ont témoigné à l'AFP de leur tristesse.
"On est tous choqués, c'est très dur pour la famille mais c'est toujours la même chose avec eux", a réagi un ami d'un grand frère de la victime, exprimant de la lassitude face aux relations tumultueuses entre jeunes et forces de l'ordre.
"Ils (les policiers) font ce qu'ils veulent et c'est comme ça", soupire le jeune adulte, qui préfère témoigner anonymement.
"Les petits étaient chauds hier soir mais on les a calmés: c'est pas du mortier (d'artifice) qui va changer quelque chose à ça", ajoute le proche de la famille.
Au pied des tours, les habitants de la cité interrogés par l'AFP sont convaincus que le jeune est décédé à cause d'une faute commise par les policiers.
"La mort d'un jeune est toujours un drame terrible", a réagi le maire PCF de La Courneuve Gilles Poux.
"Il faut qu'en toute transparence les circonstances exactes des faits qui ont conduit à la collision meurtrière soient précisées afin de déterminer les responsabilités des uns et des autres", a souligné l'édile dans un communiqué.
"Personne ne devrait jamais mourir pour un refus d'obtempérer. La doctrine policière produit ces morts de façon structurelle", a accusé sur X le député LFI Bastien Lachaud, qui en a dénombré "16 en un an et demi".
"Nous le dirons encore et encore: il faut changer ce système", a ajouté l'élu de la circonscription, incluant Aubervilliers.
La maire de cette ville de 90.000 habitants, Karine Franclet (UDI), a également exprimé sa "profonde tristesse" et a invité la population, "en attendant les résultats" des investigations, "à faire preuve de responsabilité et calme".
Après le drame, aucun débordement n'a été constaté mercredi soir ni jeudi à La Courneuve, selon une source policière.