Emile Vernaudon condamné dans l'affaire des déchets verts à Mahina


PAPEETE, le 13 décembre 2016 - L'ancien maire de Mahina écope d'1 an de prison ferme et 1 million de francs d'amende pour atteinte à l'égalité d'accès aux marchés publics dans l'affaire du traitement des déchets verts de la commune de Mahina. La même peine a été prononcée contre le bénéficiaire du marché, Edwin Teraiharoa.

Un an de prison et 1 million de francs d'amende. C'est la peine prononcée ce mardi par le tribunal correctionnel contre l'ancien "Shérif" de Mahina, sanctionnant les conditions dans lesquelles avait été signé, en 2008, le marché public du traitement des déchets verts de la commune. Une peine identique a été prononcée contre le bénéficiaire dudit marché, Edwin Teraiharoa. Les deux hommes s'étaient expliqués en octobre dernier à la barre dans cette affaire d'atteinte à l'égalité d'accès aux marchés publics.

Sur dénonciation du haut-commissariat, le procureur de la République avait ouvert une enquête à l'époque pour découvrir que le marché avait été saucissonné en trois bons de commande, comme pour contourner la procédure d'appel d'offre, qu'une commission d'attribution s'était tenue hors délai et en l'absence du représentant de l'Etat, mais surtout que le bénéficiaire final du marché, qui ne présentait pourtant aucun savoir-faire en la matière et avait monté une société au dernier moment et pour l'occasion, avait formulé une offre bien supérieure aux 80 millions de francs budgétés par la commune. Offre qui aurait dû être rejetée.

Un empressement qui attise les soupçons

Réputé proche d'Emile Vernaudon, ce que ce dernier avait démenti à l'audience, Edwin Teraiharoa s'était défendu de tout favoritisme à son égard, estimant être de toute façon le seul à avoir suffisamment de surface de terrain et d'engins pour gérer la problématique à l'époque. Emile Vernaudon, lui, avait expliqué avoir agi dans l'urgence, pour ses administrés, après la soudaine rupture de contrat du précédent prestataire, la société Technival, lassée par les incidents de paiement.

"Une forme d'empressement" soupçonne, avait au contraire estimé le parquet, à une époque où le Shériff, englué dans les affaires, allait perdre sa mairie de fait et pouvait être suspecté de vouloir finaliser urgemment "les dossiers amis".

Rédigé par Raphaël Pierre le Mardi 13 Décembre 2016 à 15:05 | Lu 2745 fois