Embarquement pour le Tere Tiare Tahiti à Papara


Une cueillette tout en délicatesse avec Miss Heiva 2024 (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 5 décembre 2024 – Dans le cadre des Journées du Tiare Tahiti, les élèves de la Maison familiale rurale (MFR) de Papara ont animé des visites et des ateliers en partenariat avec le Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud, afin de valoriser les usages de cette fleur emblématique, qui fait partie intégrante de leur formation. Mister Tahiti et deux lauréates de Miss Tahiti étaient du voyage.

 
Ce jeudi, tandis que les Journées du Tiare Tahiti étaient officiellement lancées par la CCISM et Tahiti Tourisme dans les jardins de l’assemblée, une initiative pédagogique était menée à Papara par la Maison familiale rurale (MFR) de Taharu'u. Les élèves de 1ère CAP Services aux personnes et vente en espace rural (SAPVER) ont endossé le rôle d’animateurs dans le cadre de la troisième édition du Tere Tiare Tahiti.
 
Après l’accueil au centre de formation, les invités ont rejoint l'exploitation de Fenua Hotu, qui compte plus d’un millier de pieds de Tiare Tahiti. “Ça fait plus de six ans qu’on est en partenariat avec le Laboratoire de cosmétologie du Pacifique Sud pour développer la filière. On a créé depuis trois ans un module d’enseignement sur la Tiare Tahiti avec des partenaires locaux et internationaux, dont Yves Rocher et Adopt’ pour les parfums. En agriculture comme en vente, nos élèves viennent régulièrement en stage ici”, explique le directeur de la MFR, Cédric Techer.
 

Hepe Tetuanui et sa fille, Abishag, spécialistes des créations florales.

Une filière d’avenir


Dans le cadre d’un module dédié à l’animation touristique, les élèves avaient préparé des ateliers, accompagnés d’un orchestre local. L’occasion de s’initier en musique à la cueillette, à la confection de couronnes et à la fabrication traditionnelle du mono’i pour les visiteurs, dont Herehia Sanford et Kalani Li Chao-Itchner, respectivement Miss Heiva et deuxième dauphine de Miss Tahiti 2024, et Karl Chung-Tan, Mister Tahiti 2024. “Les élèves ne sont pas évalués aujourd’hui, mais appréciés. Pour cette première mise en situation de l’année, on attend d’eux qu’ils soient présents, souriants et en capacité d’accompagner un groupe en présentant leur activité. Pour l’examen de fin d’année, on sera un peu plus exigeant”, poursuit le chef d’établissement.
 
Pour Heifara Taata, moniteur agricole, cette approche permet de “donner du sens” à la formation de ces jeunes âgés de 14 à 24 ans : “On met en avant cette filière, qui est en déclin alors qu’il y a énormément de demande. C’est une filière d’avenir ! On essaie de leur redonner goût à cette fleur emblématique.” Ouvrier agricole, Jean-Claude Vahapata s’est réjoui de cette mobilisation. “C’est mon métier, donc c’est un plaisir d’essayer de leur transmettre ce que j’ai appris au niveau de l’entretien et de la cueillette. C’est tout un art, car il ne faut pas abimer les fleurs”, remarque-t-il.
 

Confection du mono’i traditionnel avec Poerava Le Mercier, animatrice culturelle.

Inspirer la jeunesse


Des parents se sont joints à l’initiative, comme Hepe Tetuanui, qui a animé un atelier avec sa fille, Abishag : “On apprend à fabriquer des couronnes, des colliers et des décorations. Ces techniques transmises par ma maman sont très importantes pour moi, car c’est un moyen parmi d’autres de valoriser notre Tiare Tahiti”, confie la jeune femme coiffée d’un superbe po’ara.
 
Animatrice culturelle et maître de stage, Poerava Le Mercier est également une source d’inspiration pour les élèves, grâce à sa personnalité unique et à ses expériences professionnelles dans le secteur touristique. “J’ai la chance de pouvoir partager mon savoir-faire à la boutique pour la partie commerciale. Et une fois que c’est maîtrisé, on peut faire les visites ensemble, de la culture de la fleur jusqu’à la transformation à l’usine”, précise-t-elle. Son meilleur conseil : “L’humour et le sourire, c’est la clé d’une bonne visite !”
 

Karl Chung-Tan, Mister Tahiti 2024 : “J’ai appris beaucoup de choses”

“J’ai accepté l’invitation de la MFR, parce que ça me fait plaisir de soutenir ces jeunes et d’en apprendre un peu plus sur leur formation. J’ai participé à plusieurs ateliers. J’ai appris beaucoup de choses grâce aux élèves, en commençant par le fait qu’il faut vraiment s’appliquer pour la cueillette des fleurs et la confection des paquets. C’est un travail très délicat et les jeunes étaient vraiment motivés !”

Les élèves de la MFR de Papara et leurs invités ont fait étape chez Fenua Hotu.

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 5 Décembre 2024 à 15:24 | Lu 1336 fois