SAMUEL CORUM / AFP
San Francisco, Etats-Unis | AFP | vendredi 05/08/2022 - Le multimilliardaire et patron de Tesla, Elon Musk, accuse Twitter de "fraude", dans le cadre de la bataille juridique autour de l'accord de rachat du réseau social pour 44 milliards de dollars, un accord qu'il cherche désormais à rompre.
Elon Musk assure que Twitter a "fraudé", en majorant volontairement le nombre de comptes monétisables, selon ses arguments déposés jeudi soir devant la justice, et consultés vendredi par l'AFP.
Le patron de Tesla avait déposé une plainte contre Twitter fin juillet, après avoir été lui-même attaqué en justice par la plateforme, qui veut qu'il respecte son engagement d'achat.
Ses avocats, dans ce document de 165 pages, accusent Twitter d'avoir "masqué la vérité", en revendiquant 238 millions d'utilisateurs quotidiens monétisables, mais il y en aurait en réalité 65 millions de moins.
Par ailleurs, "la majorité des annonces publicitaires" ne seraient diffusées qu'"auprès de moins de 16 millions d'utilisateurs, soit une fraction" de ce que prétend Twitter.
La plainte, qui qualifie "les représentations faussées" du réseau social de "péchés", affirme que "Twitter a empêché frénétiquement l'information de circuler dans une tentative désespérée d'empêcher (Elon Musk) de découvrir la fraude".
Bataille judiciaire
Elon Musk avait démarché Twitter en avril puis signé un accord d'achat pour 54,20 dollars par action du réseau social. Il a rompu cet engagement unilatéralement début juillet, arguant que la société aurait menti sur la proportion de comptes automatisés et de spams sur sa plateforme.
Une bataille judiciaire est désormais engagée.
En effet, Twitter a, début juillet, attaqué Elon Musk en justice devant la Delaware Court of Chancery, un tribunal spécialisé en droit des affaires, pour le contraindre à honorer sa promesse.
Deux semaines plus tard, Elon Musk a contre-attaqué avec une plainte "confidentielle" déposée devant la même juridiction. Il demande au tribunal de le libérer de l'accord et de condamner Twitter à lui verser des dommages et intérêts.
Un procès doit s'ouvrir le 17 octobre, et durer cinq jours.
Auparavant, les actionnaires de Twitter se réuniront le 13 septembre pour autoriser ou non cette acquisition, qui représenterait une plus-value conséquente pour les actionnaires.
"La contre-attaque de Musk contre Twitter a soulevé des points intéressants, mais Wall Street y voit plutôt un signe de faiblesse que de force pour Musk qui se dirige vers les tribunaux du Delaware", a jugé auprès de l'AFP l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities.
Selon lui, Twitter est en bonne position pour remporter la bataille face au milliardaire.
"Echapper à un contrat"
Twitter avait déposé jeudi au tribunal sa réponse à la plainte d'Elon Musk. D'après ce document, le patron de Tesla accuse le conseil d'administration d'avoir dissimulé la vraie proportion de comptes inauthentiques, quand Twitter assure qu'elle est inférieure à 5%.
La plateforme répond que l'homme d'affaires a précipité les négociations et que l'accord n'a jamais mentionné les faux comptes.
Les avocats du réseau social dénoncent une "tentative d'échapper à un contrat que Musk ne trouve plus intéressant depuis que le marché des actions a baissé".
Entre la baisse générale du marché boursier ces derniers mois, la baisse des recettes publicitaires des réseaux sociaux liée à la conjoncture économique et les critiques publiques d'Elon Musk, le titre de Twitter s'était effondré à environ 32 dollars le 11 juillet.
Il valait vendredi à la clôture 42,52 dollars, en hausse de 3,56%. Le titre de Tesla perdait 6,63% à 864,51 dollars.
Elon Musk avait été interrogé jeudi soir lors de l'assemblée générale des actionnaires de Tesla sur la situation avec Twitter.
Prudent, alors qu'il est en plein bras de fer juridique, l'entrepreneur s'était contenté d'affirmer: "J'utilise beaucoup Twitter (...) et comme je comprends très bien ce produit, j'ai une bonne d'idée de comment guider l'équipe d'ingénieurs chez Twitter pour rendre le produit radicalement meilleur".
Mais "je n'ai pas besoin d'avoir Twitter pour cela", avait-il ajouté.
Elon Musk assure que Twitter a "fraudé", en majorant volontairement le nombre de comptes monétisables, selon ses arguments déposés jeudi soir devant la justice, et consultés vendredi par l'AFP.
Le patron de Tesla avait déposé une plainte contre Twitter fin juillet, après avoir été lui-même attaqué en justice par la plateforme, qui veut qu'il respecte son engagement d'achat.
Ses avocats, dans ce document de 165 pages, accusent Twitter d'avoir "masqué la vérité", en revendiquant 238 millions d'utilisateurs quotidiens monétisables, mais il y en aurait en réalité 65 millions de moins.
Par ailleurs, "la majorité des annonces publicitaires" ne seraient diffusées qu'"auprès de moins de 16 millions d'utilisateurs, soit une fraction" de ce que prétend Twitter.
La plainte, qui qualifie "les représentations faussées" du réseau social de "péchés", affirme que "Twitter a empêché frénétiquement l'information de circuler dans une tentative désespérée d'empêcher (Elon Musk) de découvrir la fraude".
Bataille judiciaire
Elon Musk avait démarché Twitter en avril puis signé un accord d'achat pour 54,20 dollars par action du réseau social. Il a rompu cet engagement unilatéralement début juillet, arguant que la société aurait menti sur la proportion de comptes automatisés et de spams sur sa plateforme.
Une bataille judiciaire est désormais engagée.
En effet, Twitter a, début juillet, attaqué Elon Musk en justice devant la Delaware Court of Chancery, un tribunal spécialisé en droit des affaires, pour le contraindre à honorer sa promesse.
Deux semaines plus tard, Elon Musk a contre-attaqué avec une plainte "confidentielle" déposée devant la même juridiction. Il demande au tribunal de le libérer de l'accord et de condamner Twitter à lui verser des dommages et intérêts.
Un procès doit s'ouvrir le 17 octobre, et durer cinq jours.
Auparavant, les actionnaires de Twitter se réuniront le 13 septembre pour autoriser ou non cette acquisition, qui représenterait une plus-value conséquente pour les actionnaires.
"La contre-attaque de Musk contre Twitter a soulevé des points intéressants, mais Wall Street y voit plutôt un signe de faiblesse que de force pour Musk qui se dirige vers les tribunaux du Delaware", a jugé auprès de l'AFP l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities.
Selon lui, Twitter est en bonne position pour remporter la bataille face au milliardaire.
"Echapper à un contrat"
Twitter avait déposé jeudi au tribunal sa réponse à la plainte d'Elon Musk. D'après ce document, le patron de Tesla accuse le conseil d'administration d'avoir dissimulé la vraie proportion de comptes inauthentiques, quand Twitter assure qu'elle est inférieure à 5%.
La plateforme répond que l'homme d'affaires a précipité les négociations et que l'accord n'a jamais mentionné les faux comptes.
Les avocats du réseau social dénoncent une "tentative d'échapper à un contrat que Musk ne trouve plus intéressant depuis que le marché des actions a baissé".
Entre la baisse générale du marché boursier ces derniers mois, la baisse des recettes publicitaires des réseaux sociaux liée à la conjoncture économique et les critiques publiques d'Elon Musk, le titre de Twitter s'était effondré à environ 32 dollars le 11 juillet.
Il valait vendredi à la clôture 42,52 dollars, en hausse de 3,56%. Le titre de Tesla perdait 6,63% à 864,51 dollars.
Elon Musk avait été interrogé jeudi soir lors de l'assemblée générale des actionnaires de Tesla sur la situation avec Twitter.
Prudent, alors qu'il est en plein bras de fer juridique, l'entrepreneur s'était contenté d'affirmer: "J'utilise beaucoup Twitter (...) et comme je comprends très bien ce produit, j'ai une bonne d'idée de comment guider l'équipe d'ingénieurs chez Twitter pour rendre le produit radicalement meilleur".
Mais "je n'ai pas besoin d'avoir Twitter pour cela", avait-il ajouté.