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Elle retrouve sa fille après dix ans de séparation et la rosse sévèrement


PAPEETE, mardi 4 février 2014. Une mère de famille de 37 ans a été condamnée à un an de prison dont six mois avec sursis pour avoir violemment rossé sa fille, âgée de 10 ans, au cours du mois d’août dernier. La fillette avait reçu de multiples coups de tringle à rideau en bois au point d’avoir les fesses noires d’hématomes, ce qui lui a valu 21 jours d’ITT. Les faits se sont déroulés à Punaauia entre le 23 et le 24 août 2013 et ont été révélés car à la suite des coups reçus, la petite fille avait fugué.

Dans un premier temps, la mère est prise de rage car l’enfant lui a menti à propos de devoirs à faire. La mère qui vient à peine de récupérer la garde de sa fille après dix ans de séparation ne sait pas s’y prendre avec l’enfant. Elevée durant les huit premières années de sa vie par sa grand-mère paternelle comme enfant faamu où elle est victime d’abus sexuels, la petite fille a ensuite été confiée à un oncle habitant Moorea où d’autres problèmes surgissent. Les services sociaux, à cours de solutions dans la famille pour la garde de cette enfant, finissent par la confier à sa mère biologique. «Je crois que ma fille et moi, on ne se connaît pas assez» explique-t-elle à l’audience. De fait, la mère reproche à sa fille d'être l'objet de moqueries à cause d’elle. «Il y a eu des histoires. La famille côté paternel n’arrêtait pas de me mettre en garde contre elle. J’en ai eu marre, je l’ai frappée».

Mais la fureur de la mère à l’égard de sa fille prend des proportions énormes. Alors que son compagnon tente de s’interposer au début de la correction, elle lui reprend la tringle à rideaux des mains et poursuit sa punition. «Elle n’avait pas peur, elle était dure. J’y suis allée plus fort pour lui faire peur». Le lendemain, la mère remet ça dès le réveil vers 6 heures du matin avant de partir travailler. «J’ai refait la même chose que la veille, j’ai tapé» admet-elle devant le tribunal. La fillette profite alors de l’absence de sa mère pour s’enfuir de la maison. Elle est depuis, placée dans un foyer où son comportement est exemplaire selon les services sociaux.

L’avocate de la partie civile insiste sur les conséquences de cette punition exemplaire. Au-delà des ravages psychologiques puisque l’enfant a désormais peur de sa mère, se rajoutent des complications administratives. La solution du placement en foyer ne peut qu’être provisoire. Or la fillette n’avait plus que sa mère biologique comme repli acceptable pour sa garde. Une option désormais difficile à envisager. «Ce déchaînement de violence est inadmissible. Il peut y avoir un risque de récidive» indique le procureur de la République qui réclame au moins un an de prison avec sursis «à titre d’avertissement».

A la barre, la mère de famille finit par fondre en larmes et par demander pardon à sa fille après les réquisitions du procureur. Mais en dépit d’un droit de visite, elle n’est toujours pas allée voir sa fille depuis son placement en foyer à la fin du mois d’août dernier. «Le fait d’être devant la justice m’a écœurée, il faut laisser du temps» dit-elle. Condamnée à 12 mois de prison, dont six mois avec sursis, la mère de famille devra se tenir à carreau au cours des cinq prochaines années pour éviter d’aller en prison. Elle devra en outre payer 400 000 Fcfp de dommages et intérêts à sa fille et payer 90 000 Fcfp pour les frais d’avocat.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 4 Février 2014 à 16:53 | Lu 8537 fois