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Électricité : l’Etat ouvre la voie à la péréquation nationale pour le Fenua


Le dispositif imposerait l’application du tarif réglementé national, nettement inférieur à celui actuellement en vigueur au Fenua. Crédit photo : Assemblée Nationale.
Le dispositif imposerait l’application du tarif réglementé national, nettement inférieur à celui actuellement en vigueur au Fenua. Crédit photo : Assemblée Nationale.
Tahiti, le 19 avril 2025 - Face au coût élevé de l’électricité en Polynésie française, l’État, via un courrier adressé au député polynésien Moerani Frebault, propose la création d’un groupe de travail réunissant l’ensemble des acteurs concernés. Objectif : étudier l’intégration du Fenua au système national de péréquation, déjà appliqué dans d’autres territoires d’outre-mer, avec à la clé une promesse de baisse significative des tarifs pour les usagers.
 
« C’est la première fois que l’État s’engage sur ces sujets importants », s’est réjoui le député polynésien Moerani Frébault, sur Facebook. Le parlementaire marquisien, qui a fait de l’intégration de la Polynésie au système national de péréquation des tarifs de l’électricité son cheval de bataille, a salué la création d’un groupe de travail.

Par un courrier daté de début avril, cosigné par Manuel Valls, le ministre des Outre-mer, et Marc Ferracci, le ministre de l’Énergie, l’exécutif français acte la nécessité d’une réflexion approfondie sur le coût de l’électricité en Polynésie française. 

Le courrier – adressé au député Moerani Frébault – ne dit pas tout et le ton reste prudent. Mais il dit assez pour marquer un commencement. À la suite d’échanges répétés sur le coût prohibitif de l’électricité dans les îles polynésiennes, les ministres des Outre-mer et de l’Industrie ont décidé de proposer l’installation d’un groupe de travail. Objectif : explorer les différentes options possibles pour alléger la facture énergétique des ménages et entreprises, tout en respectant les équilibres institutionnels et la répartition des compétences.
 
Une facture plus lourde qu’ailleurs
 
Car c’est bien là que réside le nœud du problème. La Polynésie française, archipel éclaté et non interconnecté au réseau continental, supporte un prix de production de l’électricité bien plus élevé que dans l’Hexagone. Une situation amplifiée par un empilement de compétences entre le Pays, les communes et les opérateurs privés.
 
Ce groupe de travail, dont les contours restent à définir, devrait réunir les services de l’État, le gouvernement polynésien, des élus locaux et « les acteurs concernés ». Parmi les chantiers annoncés : l’étude des modèles existants dans les autres territoires ultramarins, l’évaluation budgétaire des scénarios envisageables, l’identification des pistes d’adaptation du cadre réglementaire à l’autonomie énergétique polynésienne, et l’intégration des objectifs de transition écologique.
 
L’intégration de la Polynésie française au système national de péréquation — déjà en vigueur dans l’Hexagone, les départements et régions d’outre-mer, ainsi que dans certaines collectivités autonomes comme Saint-Pierre-et-Miquelon ou Wallis-et-Futuna — représenterait une véritable promesse de baisse des tarifs pour les consommateurs du Fenua. Le dispositif imposerait en effet l’application du tarif réglementé national, nettement inférieur à celui actuellement en vigueur au Fenua.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Samedi 19 Avril 2025 à 13:48 | Lu 2550 fois