Education : les réseaux Rep + de Faa'a, Papara et des Tuamotu confirmés


Nicole Sanquer, ministre de l'éducation s'est exprimée ce mercredi à l'issue du conseil des ministres hebdomadaire.
PAPEETE, le 19 novembre 2014. En dépit d'une baisse générale des effectifs des élèves au premier et au second degré, la Polynésie française va garder ses moyens humains dans l'éducation. Ils viendront alimenter les besoins autour des trois réseaux d'éducation prioritaires (Rep +) créés pour la rentrée 2015.
Novembre est traditionnellement le mois du dialogue de gestion au sujet des moyens que l'Etat accorde à la Polynésie française pour financer sa mission d'éducation. Depuis 2010, ces discussions se traduisaient le plus souvent par une érosion de la dotation globale de fonctionnement au vu des effectifs en diminution dans les classes. Cette année le dialogue de gestion s'entamait avec la même logique des chiffres : la rentrée scolaire 2014 ayant enregistré une diminution de 400 élèves dans le premier degré et de 150 élèves au second degré (collèges et lycées). Pourtant la ministre de l'Education, Nicole Sanquer revient avec l'assurance que "l'Etat accompagne et soutien la politique éducative du Pays". Ainsi, en dépit d'une baisse des effectifs, la Polynésie française conserve une dotation globale identique et évite aussi la perte d'emplois qui visait particulièrement les professeurs des écoles : 1905 postes pour 1400 classes.

Pour Nicole Sanquer, la donne a considérablement changé. Le "dialogue avec Paris est rétabli". Il faut dire que la ministre a sérieusement rogné les ambitions de son prédécesseur pour ce qui est des réseaux d'éducation prioritaire. De 12 Rep + souhaités par Michel Leboucher au début 2014, la Polynésie passe à trois zones resserrées sur Faa'a, Papara et l'ensemble des Tuamotu. Dans le même temps, "nous nous sommes engagés à étudier le redéploiement des moyens humains, à créer des dispositifs de la 2e chance, à développer l'école des parents" précise Nicole Sanquer. Ces réseaux d'éducation prioritaires seront en place pour la prochaine rentrée scolaire, ils s'appuieront sur la signature de contrats d'objectifs avec les chefs d'établissements et les directeurs d'écoles concernés, seront évalué deux ans plus tard, avant de pouvoir être étendu, en fonction des résultats, à d'autres secteurs.

La ministre a également réussi à convaincre l'Etat de soutenir plus activement le transport scolaire. "Depuis 2010, cette dotation était en baisse et le Pays devait systématiquement combler". Pour 2015, ces crédits au transport scolaire se voient rehaussés de 30 millions de Fcfp alors qu'une baisse de presque le double était programmée. "J'ai dû expliquer la problématique des transports scolaires en Polynésie française. Sans bus, les enfants ne vont pas à l'école ; sans rapatriement des collégiens qui sont placés en internat dans les archipels pendant les petites vacances scolaires, les enfants ne reviennent pas". Le transport scolaire se retrouve au cœur des causes de l'absentéisme et du décrochage scolaire. Par ailleurs une enveloppe de 35 millions de Fcfp de l'Etat servira d'aide directe aux familles les plus démunies pour l'achat de matériel scolaire ou le paiement de la cantine.

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597 millions de Fcfp pour l'investissement

A la fin du mois d'octobre dernier, un avenant à la Convention de l'éducation a été signé entre l'Etat et le Pays. Elle accorde 597 millions Fcfp (5 millions d’euros) au titre de la Dotation générale d’investissement (DGI) pour la période 2014-2015. La moitié de cette enveloppe va être utilisée d'ici la fin de l'année pour lancer des travaux de rénovation et de mise en conformité dans les collèges notamment. Des travaux qui devraient être lancés "dès cette semaine" assure Nicole Sanquer. Cette DGI ne concerne pas en revanche les constructions des deux nouveaux collèges à Bora Bora et Teva i Uta car ces travaux sont financés "en fonds propres par le Pays". Toutefois la ministre espère, par la négociation, parvenir à "rouvrir des autorisations d'engagement à ce sujet". Ces deux nouveaux établissements devront néanmoins être dotés de moyens humains et financiers en vue de leur ouverture à la rentrée 2016. Ils seront donc au cœur des discussions du dialogue de gestion en fin d'année prochaine.

A Gauguin et au lycée hôtelier, des proviseurs non renouvelés

Les chefs d'établissement du lycée Gauguin et du lycée hôtelier de Punaauia quitteront leur poste à la fin de cette année scolaire : leur contrat n'a pas été renouvelé pour deux années supplémentaires. "L'avis du ministre de l'Education est sollicité sur ce renouvellement de postes concernant les chefs d'établissements après deux ans de mission, et j'ai donné deux avis défavorables" confirme Nicole Sanquer ; une décision qu'elle estime "justifiée" sans donner plus de précision et qui a été validée par la Commission d'affectation. Deux autres chefs d'établissements, dans les collèges de Papara et de Faa'a ont dû, eux, convaincre en entretien la ministre de leur intérêt à travailler au sein de réseau Rep+.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 19 Novembre 2014 à 16:24 | Lu 2034 fois