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Education: Moana GREIG répond à Eléanor PARKER

le point sur l'avancée des dossiers dans le domaie de l'éducation.

Interrogé par Eléanor PARKER, représentante du Groupe « To Tatou Ai’a », me Ministre de l'éducation Moana Greig s'est exprimé sur a convention UPF/employeurs, l'adaptation des programmes scolaires, la formation dans les îles éloignées, et les travaux de réhabilitation des établissements scolaires.


Education:  Moana GREIG répond à Eléanor PARKER
Après cinq mois d’exercice de mes fonctions au ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, vous me demandez ma position et mes projets sur différents dossiers.
Votre question, chère Eléanor, me donne l’opportunité de vous faire part des avancées obtenues et je vous en remercie.
1°) – Votre première question porte sur une convention entre l’Université et les employeurs de la place, ayant pour objet l’orientation et l’insertion de nos jeunes étudiants au travers d’un site internet notamment.
L’Université de Polynésie française est un établissement autonome qui ne relève pas de mon champ de compétences. En effet l’enseignement supérieur que j’administre couvre uniquement le supérieur non universitaire, c’est-à-dire le post-bac rattaché au lycée, en l’occurrence toutes les formations préparant au Brevet de Technicien Supérieur (B.T.S) pour ce qui concerne la Polynésie française. Je suis au regret de ne pouvoir répondre à votre question. J’ai néanmoins pris l’attache de l’Université qui me confirme que Mme la Présidente Louise PELTZER sera toute disposée à répondre à votre question.
Toutefois, j’ai chargé un membre de mon cabinet de réaliser une étude précise sur le nombre exact et sur les parcours universitaires (filières poursuivies, niveau d’étude à l’année N, types de diplôme) de nos étudiants en Polynésie, mais également en Métropole, de façon à renseigner régulièrement les employeurs. Cette étude fera l’objet d’un rapport destiné aux élus et au marché de l’emploi.

2°) – Lors du Séminaire des Personnels d’encadrement du second degré, j’avais relevé une observation des Etats Généraux de l’Outre-Mer qui disait qu’ « une révision des programmes et des méthodes semble incontournable ». Ils nous invitaient donc à les revoir pour obtenir des résultats répondant mieux aux attentes.
Souscrivant à cette observation, mes services ont travaillé aux adaptations possibles des programmes d’enseignement. Je rappelle que dans le cadre de notre autonomie nous avons décidé de garder la valeur nationale de nos diplômes.
Ainsi , la part d’innovation que nous avons, je parlerai plutôt d’autonomie, consiste dans le choix des enseignements facultatifs ou optionnels à proposer à nos élèves : l’exemple type est l’enseignement des langues polynésiennes.
Nos équipes pédagogiques ont travaillé à une adaptation des programmes en langues polynésiennes, pour une continuité pédagogique entre le 1er et le 2nd degré, afin qu’il n’y ait plus de rupture brutale, comme c’est le cas jusqu’ici. Un véritable programme d’enseignement du tahitien, dans un premier temps dans le secondaire, a été soumis pour validation au ministère de l’Education nationale. L’état garant de la valeur de nos diplômes, en contrôle le contenu, cela va de soi.

Nous avons aussi proposé à Paris certains aménagements aux programmes du CETAD (Certificat d’Enseignement Technologique Adapté au Développement) pour faciliter la poursuite d’études de cette formation, strictement territoriale, vers le nouveau CAP (diplôme national) préparé en fin de 3ème.
S’agissant des concours de recrutement de nos enseignants nous avons obtenu :
- pour le concours de professeur des écoles que le poids du tahitien soit accentué avec un coefficient à 2/20 au lieu de 1/20 et une note éliminatoire à 5/20.
- et pour le concours de recrutement du second degré (agrégation, capes, PLP) nous finalisons un accord avec l’Education Nationale pour que les épreuves se passent de jour et non de nuit, dans le respect de l’égalité des chances, pour nos candidats.
Enfin, je citerai aussi le choix de mettre en place ou non la réforme du lycée. Le ministre peut en effet juger plus opportun de la différer. J’ai choisi une mise en place pour la rentrée 2010-2011, ceci pour mettre nos élèves immédiatement en phase, s’ils ont à intégrer l’enseignement supérieur en métropole.
Pour ce qui concerne la révision des méthodes d’apprentissage, l’enfant polynésien doit pouvoir poursuivre sa scolarité de la maternelle au supérieur sans rupture pédagogique. Vous savez tous que l’élève qui entre en 6ème, en seconde ou à l’université, rencontre d’importantes difficultés d’adaptation aux méthodes de travail, aux rythmes scolaires, …
Nos enseignants sont enjoints à revoir leurs méthodes de travail pour inclure les notions de continuité pédagogique, de différenciation pédagogique, d’accompagnement personnalisé, garants de la réussite scolaire des élèves. J’ai aménagé dans le calendrier scolaire un temps de concertation entre enseignants du 1er et du 2nd degré pour mettre en corrélation leurs pratiques, objectifs et évaluation.

Plus particulièrement sur les problématiques de maîtrise de la langue, les enseignants du primaire peuvent être invités à intervenir en 6ème et vice-versa. Nous devons mutualiser nos moyens pédagogiques et optimiser nos moyens financiers et humains, pour une meilleure performance
Pour conforter ces notions de continuité des apprentissages et d’adaptation des méthodes, la mise en place d’une école numérique est en cours de réflexion. Un partenariat avec le ministre en charge de l’économie numérique est actuellement en cours. Les méthodes d’apprentissages assistées de l’outil informatique seront développées sur tout le territoire, Honotua y contribuera grandement.

3°) – Votre troisième interrogation porte sur l’emploi dans les îles éloignées.
Les jeunes en formation à l’ENMPF et à l’IUFM sont en majorité père ou mère de famille, et possèdent souvent leur centre d’intérêts matériels et moraux sur les îles du vent. Les vœux formulés par ces fonctionnaires stagiaires se portent donc effectivement en majorité sur ces îles.
Les affectations à la sortie de ces deux établissements de formation se font au barème sur l’ensemble des postes vacants de la Polynésie française.
J’ai donné des directives claires et fermes pour le prochain mouvement concernant les sortants de l’ENMPF et de l’IUFM. Seuls les postes vacants devant élèves seront proposés aux enseignants stagiaires et titulaires en demande de mutation interne.
Nous devrions donc à la rentrée prochaine d’août 2010 avoir un enseignant titulaire dans chaque classe des écoles de la Polynésie française, notamment sur Bora-Bora.


Pour inciter nos jeunes enseignants à rejoindre les postes les plus éloignés, l’administration prévoit un accompagnement en terme de transport avec un index correcteur spécifique pour les salaires. Un encadrement pédagogique accru a été renforcé ces dernières années pour rompre l’isolement professionnel. J’encourage cependant nos maires de ces îles éloignées à mettre tout en œuvre pour accueillir nos enseignants dans de bonnes conditions, notamment de logement.
4°) – Enfin votre dernière question porte sur un bilan des travaux de réhabilitation et de constructions.
Dans le second degré, vous êtes au fait du retard pris dans ce domaine, retard qui a amené à la situation parfois dramatique que l’on connaît. 1,2 milliards de projets de réhabilitation et de construction ont été déposés au Haut-Commissariat en avril 2010, correspondants aux 1,2 milliards de crédits d’investissement obtenus par Monsieur le Président Gaston TONG SANG et moi-même à Paris, en janvier 2010. Il appartient maintenant à l’Etat de nous déléguer les crédits pour leur réalisation (418 millions sont déjà obtenus).
Je ne puis vous lister ici tous les projets concernés, je reste bien entendu à votre disposition pour des informations détaillées.
En travaux de réhabilitation :
- Vous m’interpellez sur le lycée de Taravao : la rénovation de la cuisine est terminée, la réhabilitation de l’internat protestant, où logent nos internes actuellement, est faite pour 24 millions, le nouvel internat sera achevé début 2011. Il s’agit au total d’un programme de 550 millions pour cet établissement.
- D’autres travaux de réhabilitation sont également en cours : au collège de Tahaa (99 MF), au lycée professionnel d’Uturoa (52 MF) et au Lycée d’Uturoa (68 MF). En ce qui concerne le CETAD de Tiputa et le collège de Rangiroa, les 2 internats sont remis en état, en attendant la construction du nouvel internat dont le démarrage des travaux est prévu pour juillet 2010. Au Collège de Rurutu, les internats filles et garçons viennent d’être achevés pour 115 MF.
- Des travaux de mise en conformité électrique, pour assurer la sécurité, ont été effectués. C’est ainsi que 48 MF ont été dépensés pour le Lycée Paul Gauguin, le Lycée Professionnel de Mahina, et les Collèges de Faa’a, Papara, Mahina et Paopao.

En travaux d’extension :

Pour améliorer les conditions de travail de nos élèves, compte-tenu de la montée des effectifs, nous avons été amenés à augmenter la capacité d’accueil de certains établissements :
-Au collège de Taravao, 11 nouvelles classes seront prêtes pour la rentrée 2010-2011 (140 MF).
- Au collège de Bora-Bora, 3 nouvelles salles de classes ont été livrées aux vacances de mars 2010. Un projet de construction de classes en Kit sera finalisé pour la rentrée 2010-2011 (25 MF).

En nouvelles constructions d’importants projets sont initiés :
Le Collège de Teva I Uta est en phase d’études, les travaux de pré-chargement du terrain débuteront en septembre-octobre 2010, avec je l’espère une pose de la première pierre avant la fin de l’année. La livraison est donc prévue pour la rentrée scolaire 2012-2013.
Pour le Collège de Bora-Bora, la décision d’acquisition du terrain Bréaud (400 MF) est prise et les formalités sont en cours au niveau de la Direction des affaires foncières. La consultation concours bâtiments est prévue courant juin 2010.
Pour le Lycée de Moorea, les négociations pour l’acquisition du terrain Wilder d’une superficie de 17 hectares, et d’un montant de 350 MF, sont en cours.
Nous espérons que ces grands chantiers dynamiserons positivement l’économie du territoire.

En ce qui concerne le premier degré :

Les travaux de construction ou de réhabilitation des écoles sont financés par le FIP scolaire et les crédits sont attribués aux communes par le comité des finances locales (CFL), comité co-présidé par le Haut-Commissaire de la République et le Président de la Polynésie française. De ce fait l’entretien des bâtiments des écoles relève de l’autorité et de la responsabilité des maires.
Sur l’exercice 2009, un montant de 2,988 milliards de francs pacifique a été affecté par le CFL pour répondre à l’ensemble des demandes des municipalités.
Seuls 40% de ces crédits ont été à ce jour utilisés ou même engagés. Il s’agit donc d’une problématique importante relative à la consommation des crédits du FIP scolaire à laquelle j’aimerais apporter quelques réponses. Je propose de développer un partenariat avec les municipalités, afin de les aider sur le plan technique à la constitution et au suivi des dossiers.

J’espère, Madame la Représentante, avoir bien répondu à vos questions et je remercie l’Assemblée ici présente de son attention.







Rédigé par Réponse à question orale le Mercredi 12 Mai 2010 à 11:50 | Lu 1774 fois