PAPEETE, le 28 octobre 2014 - La fonction publique du Pays a un coût et son travail n'est pas toujours apprécié du public. Le Président a rencontré les chefs de service de l'administration territoriale ce mardi matin pour leur parler réorganisation.
"Sa vision est celle d’une réforme en profondeur de l’administration, celle-ci devant se concentrer sur ses missions de base, le service public et la régulation, en laissant, pour le reste, libre champ à l’initiative privée" expliquera son attaché de presse. Édouard Fritch nous explique ses intentions :
De quoi avez-vous parlé avec les chefs de service ?
"Je leur ai rappelé notre objectif. L'administration territoriale est une importante consommatrice du budget. Les ressources humaines pèsent quasiment pour le tiers des dépenses de fonctionnement du Pays, donc il nous faut aujourd'hui obtenir des résultats. Le changement qu'il y a eu en 2013 correspond à une attente, à un espoir de nos populations, et j'ai voulu rappeler à notre administration qu'elle est le bras armé du gouvernement dans cette affaire. C’est-à-dire que si nous voulons tous ensemble réussir nos objectifs, il nous faut compter avec eux, et l'administration aujourd'hui doit se mobiliser, doit se réorganiser, doit se redéfinir de façon à ce qu'elle soit efficace sur ses missions de service public.
Le reste nous sommes prêts à le partager avec le secteur privé, car il y a des missions aujourd'hui assurée par l'administration qui peuvent être partagées avec le privé. Mais sur l'essentiel, sur le service public, je voudrais que les choses aillent beaucoup mieux."
Comment améliorer l'administration ?
"Cela part de la réception du public, nous avons tous droit à accéder à cette administration lorsque l'on a besoin de quelque chose, donc il faut éclairer nos populations, les informer sur les procédures et être à leur écoute. Dans un second temps, après la réception du public, c'est l'instruction des dossiers, et là aussi, lorsqu'on nous parle de dossiers qui traînent, permis de construire et autres, il y a un problème d'efficacité de notre administration qu'il faut résoudre."
Les salaires vont rester gelés pour les fonctionnaires ?
"Et bien nous gardons tous le même objectif qui est celui qui a été assigné lors des différents rapports, des discussions et des conférences que nous avons eu. Nous devons aujourd'hui disposer d'un peu plus de financement pour les investissements dans le Pays, car il n'y a que cela qui va créer de l'emploi. Il faut que nous puissions réduire cette masse salariale. Je ne dis pas qu'il faut la réduire du jour au lendemain, il faut qu'on le planifie, qu'on prenne le temps, mais il faut à tout prix baisser ce coût au niveau de l'administration."
C'est la première fois que vous rencontrez les chefs de service depuis votre nomination, qu'avaient-ils à vous dire ?
"Ils n'ont pas posé beaucoup de questions, je pense qu'ils sont en train de digérer ce que je leur ai dit… (rires) Non, dans l'ensemble je crois que les chefs de service présents acceptent le principe, et sont même heureux qu'on leur donne une feuille de route."
Donc nous pouvons nous attendre à une grosse réorganisation de la fonction publique territoriale ?
"Ça dépendra de leur réactivité, et je serai là pour le leur rappeler. Mais ils sont motivés. Ils sont bien conscients que cette administration qui nous coûte cher, elle doit aussi à un moment donné rendre des comptes.
La réorganisation s'effectuera en interne d'abord, et s'il y a effectivement de grosses structures à bouger ça passera par l'Assemblée de Polynésie. C'est dans les projets."
"Sa vision est celle d’une réforme en profondeur de l’administration, celle-ci devant se concentrer sur ses missions de base, le service public et la régulation, en laissant, pour le reste, libre champ à l’initiative privée" expliquera son attaché de presse. Édouard Fritch nous explique ses intentions :
De quoi avez-vous parlé avec les chefs de service ?
"Je leur ai rappelé notre objectif. L'administration territoriale est une importante consommatrice du budget. Les ressources humaines pèsent quasiment pour le tiers des dépenses de fonctionnement du Pays, donc il nous faut aujourd'hui obtenir des résultats. Le changement qu'il y a eu en 2013 correspond à une attente, à un espoir de nos populations, et j'ai voulu rappeler à notre administration qu'elle est le bras armé du gouvernement dans cette affaire. C’est-à-dire que si nous voulons tous ensemble réussir nos objectifs, il nous faut compter avec eux, et l'administration aujourd'hui doit se mobiliser, doit se réorganiser, doit se redéfinir de façon à ce qu'elle soit efficace sur ses missions de service public.
Le reste nous sommes prêts à le partager avec le secteur privé, car il y a des missions aujourd'hui assurée par l'administration qui peuvent être partagées avec le privé. Mais sur l'essentiel, sur le service public, je voudrais que les choses aillent beaucoup mieux."
Comment améliorer l'administration ?
"Cela part de la réception du public, nous avons tous droit à accéder à cette administration lorsque l'on a besoin de quelque chose, donc il faut éclairer nos populations, les informer sur les procédures et être à leur écoute. Dans un second temps, après la réception du public, c'est l'instruction des dossiers, et là aussi, lorsqu'on nous parle de dossiers qui traînent, permis de construire et autres, il y a un problème d'efficacité de notre administration qu'il faut résoudre."
Les salaires vont rester gelés pour les fonctionnaires ?
"Et bien nous gardons tous le même objectif qui est celui qui a été assigné lors des différents rapports, des discussions et des conférences que nous avons eu. Nous devons aujourd'hui disposer d'un peu plus de financement pour les investissements dans le Pays, car il n'y a que cela qui va créer de l'emploi. Il faut que nous puissions réduire cette masse salariale. Je ne dis pas qu'il faut la réduire du jour au lendemain, il faut qu'on le planifie, qu'on prenne le temps, mais il faut à tout prix baisser ce coût au niveau de l'administration."
C'est la première fois que vous rencontrez les chefs de service depuis votre nomination, qu'avaient-ils à vous dire ?
"Ils n'ont pas posé beaucoup de questions, je pense qu'ils sont en train de digérer ce que je leur ai dit… (rires) Non, dans l'ensemble je crois que les chefs de service présents acceptent le principe, et sont même heureux qu'on leur donne une feuille de route."
Donc nous pouvons nous attendre à une grosse réorganisation de la fonction publique territoriale ?
"Ça dépendra de leur réactivité, et je serai là pour le leur rappeler. Mais ils sont motivés. Ils sont bien conscients que cette administration qui nous coûte cher, elle doit aussi à un moment donné rendre des comptes.
La réorganisation s'effectuera en interne d'abord, et s'il y a effectivement de grosses structures à bouger ça passera par l'Assemblée de Polynésie. C'est dans les projets."
Le communiqué officiel résumant le réunion
(Communiqué de la Présidence) - Le Président Edouard Fritch a réuni, mardi matin, les chefs de service de l’administration. Il a, à cette occasion, exposé sa vision d’une réforme en profondeur de l’administration, celle-ci devant se concentrer sur ses missions de base, le service public et la régulation, en laissant, pour le reste, libre champ à l’initiative privée.
Le Président a dans un premier temps rappelé le rôle central que doit occuper l’administration, tout en transmettant également un message de mobilisation et d’ambition aux chefs de service. Détaillant cette nécessaire réforme de l’administration, il a ainsi précisé la feuille de route générale de la modernisation du service public. « Ce que nous recherchons, ce que nous vous demandons de partager, c'est le concept d’égalité des chances, une équité de traitement, un effort d'écoute respectueuse à l'égard de ceux qui sont excentrés, éloignés par la distance ou plus encore par l'incompréhension », a déclaré le Président, en mettant en exergue une administration trop souvent « compliquée et opaque ».
« Les usagers ne sont pas que des numéros de dossiers et les agents publics ne sont pas que des dépenses budgétaires. Je suis certain qu’il vous tarde, ainsi qu’à vos collaborateurs, que notre administration retrouve un visage plus humain, plus convivial et plus simple, à l’image même de notre société », a souligné Edouard Fritch. « L'administration doit se recentrer sur son cœur de métier et nous devons laisser tout ce qui peut l'être à l'initiative privée », a-t-il poursuivi, en évoquant des prestations qui pourraient être externalisées.
Les chefs de service doivent être dans une posture de continuelle remise en question de leurs organisations et de leurs pratiques. Des propositions en ce sens seront élaborées pendant la première moitié de l’année 2015, finalisées au mois de mai, et celles-ci se concrétiseront, ensuite, en mesures budgétaires ou autres, dès l’exercice suivant, au cours de ce qui sera « l’année de la modernisation de l’administration ».
Cette réforme doit se faire dans un contexte de rigueur budgétaire, les charges de personnel pour les services étant de 31 milliards Fcfp et des dépenses dites de transfert, dans lesquelles se trouvent notamment les subventions aux établissements publics étant de l’ordre de 32 milliards Fcfp. Ces montants doivent être « compressés » dans le cadre d’un véritable rééquilibrage entre la dépense publique et la capacité de la collectivité à produire de la richesse.
Redéployer les ressources humaines, avec des actions d’accompagnement et de formation, voire de la mobilité géographique, sera aussi l’un des clés de la réforme de l’administration. Il s’agira, en résumé, d’arrêter le nouveau périmètre du service public, de rationaliser la structuration générale de l’administration, mais aussi d’optimiser l’allocation des ressources, et particulièrement celles afférentes aux agents.
Les objectifs à l’échéance 2015-2016, sont une déconcentration administrative aboutie avec un réel rapprochement du service public vers tous les citoyens, des procédures administratives recensées et mises à plat, une cartographie des emplois nécessaires à la bonne marche des services réalisée et utilisée pour les arbitrages concernant les priorités de recrutement, des cadres formés au management et à la gestion de projet ainsi qu’un plan et un dispositif de formation établis et mis en œuvre.
Afin de suivre l’évolution de ce processus de modernisation, l’actuelle Inspection générale de l’administration (I.G.A) va être érigée en une direction de la modernisation et des réformes de l’administration (D.M.R.A), laquelle sera dotée progressivement de prérogatives étendues et de moyens renforcés.
Le discours du Président : télécharger
Le Président a dans un premier temps rappelé le rôle central que doit occuper l’administration, tout en transmettant également un message de mobilisation et d’ambition aux chefs de service. Détaillant cette nécessaire réforme de l’administration, il a ainsi précisé la feuille de route générale de la modernisation du service public. « Ce que nous recherchons, ce que nous vous demandons de partager, c'est le concept d’égalité des chances, une équité de traitement, un effort d'écoute respectueuse à l'égard de ceux qui sont excentrés, éloignés par la distance ou plus encore par l'incompréhension », a déclaré le Président, en mettant en exergue une administration trop souvent « compliquée et opaque ».
« Les usagers ne sont pas que des numéros de dossiers et les agents publics ne sont pas que des dépenses budgétaires. Je suis certain qu’il vous tarde, ainsi qu’à vos collaborateurs, que notre administration retrouve un visage plus humain, plus convivial et plus simple, à l’image même de notre société », a souligné Edouard Fritch. « L'administration doit se recentrer sur son cœur de métier et nous devons laisser tout ce qui peut l'être à l'initiative privée », a-t-il poursuivi, en évoquant des prestations qui pourraient être externalisées.
Les chefs de service doivent être dans une posture de continuelle remise en question de leurs organisations et de leurs pratiques. Des propositions en ce sens seront élaborées pendant la première moitié de l’année 2015, finalisées au mois de mai, et celles-ci se concrétiseront, ensuite, en mesures budgétaires ou autres, dès l’exercice suivant, au cours de ce qui sera « l’année de la modernisation de l’administration ».
Cette réforme doit se faire dans un contexte de rigueur budgétaire, les charges de personnel pour les services étant de 31 milliards Fcfp et des dépenses dites de transfert, dans lesquelles se trouvent notamment les subventions aux établissements publics étant de l’ordre de 32 milliards Fcfp. Ces montants doivent être « compressés » dans le cadre d’un véritable rééquilibrage entre la dépense publique et la capacité de la collectivité à produire de la richesse.
Redéployer les ressources humaines, avec des actions d’accompagnement et de formation, voire de la mobilité géographique, sera aussi l’un des clés de la réforme de l’administration. Il s’agira, en résumé, d’arrêter le nouveau périmètre du service public, de rationaliser la structuration générale de l’administration, mais aussi d’optimiser l’allocation des ressources, et particulièrement celles afférentes aux agents.
Les objectifs à l’échéance 2015-2016, sont une déconcentration administrative aboutie avec un réel rapprochement du service public vers tous les citoyens, des procédures administratives recensées et mises à plat, une cartographie des emplois nécessaires à la bonne marche des services réalisée et utilisée pour les arbitrages concernant les priorités de recrutement, des cadres formés au management et à la gestion de projet ainsi qu’un plan et un dispositif de formation établis et mis en œuvre.
Afin de suivre l’évolution de ce processus de modernisation, l’actuelle Inspection générale de l’administration (I.G.A) va être érigée en une direction de la modernisation et des réformes de l’administration (D.M.R.A), laquelle sera dotée progressivement de prérogatives étendues et de moyens renforcés.
Le discours du Président : télécharger