Tahiti Infos

Edouard Fritch : " je ne peux pas pour mes enfants, vos enfants, céder"


PAPEETE, le 8 mars 2018. En marge de l'ouverture de la Journée internationale des Femmes à la présidence et alors que l'intersyndicale marchait, Edouard Fritch a réaffirmé qu'il ne céderait pas. "Je ne peux pas et je ne dois pas céder. C'est un devoir pour moi de passer cette réforme", souligne le président du Pays.


L'intersyndicale est à nouveau mobilisée ce matin. Quel message souhaitez-vous leur adresser ?
Le texte concernant les retraites est inscrit au point numéro huit de l'ordre du jour de l'assemblée.
L'assemblée a proposé des amendements sur ce texte en commission. Nous avons réaménagé l'âge des départs à la retraite pour les travaux pénibles qu'on a renvoyé à 55 ans.
Il y a aussi un amendement qui est passé inaperçu concernant la présidence du conseil d'orientation des retraites, qui sera un organe pilier demain pour la résolution du problème des retraites. Je vais rejoindre nos amis à l'assemblée et voir comment les choses se présentent.
Il faut penser à ceux qui vont partir à la retraite demain. Je ne peux pas et je ne dois pas céder. C'est un devoir pour moi de passer cette réforme.

Vous ne céderez pas même s'il y a du monde dans la rue ?
Vous avez compté combien de salariés dans la rue ? Ce que je sais c'est qu'il y a des Polynésiens qui sont encore à la recherche d'un emploi. Je m'investis dans cette affaire de la retraite mais je souhaite aussi m'investir pour ceux qui n'ont rien, qui recherchent un travail et qui vivent dans la misère. Ceux la méritent l'attention de tout le monde.
J'ai à mon sens suffisamment lâché aujourd'hui. Je les ai écoutés, je les ai réécoutés. Deux ans et demi presque trois ans de discussions. Vous imaginez le nombre de réunions pour qu'on arrive aujourd'hui à ce rapport de forces ? Je suis désolé qu'on en arrive là mais je ne veux pas non plus qu'à cause de problèmes qui sont à mon avis perçus comme urgent pour tout le monde que l'on revienne à bloquer les routes. Ça fait quatre ans qu'on se batte pour que les choses aillent mieux pour le Pays.
Que va-t-il se passer demain pour ces personnes qui auront payé pendant 35 ans de leur vie leurs cotisations pour la retraite. Dans trois ans vous imaginez ce qui se passera dans notre pays lorsque ces mêmes personnes vont s'entendre dire "je suis désolé. Nous ne pouvons pas payer votre retraite."
Je vous promets une révolution dans ce pays. Toucher au portefeuille vous savez ce que ça fait, ne pas rendre l'argent qui leur revient c'est encore pire.
Je ne peux pas laisser, je ne peux pas pour mes enfants, vos enfants, céder. La même loi que celle qui passe aujourd'hui a été votée en 2012 à l'unanimité avec 60 ans comme départ à la retraite et 38 ans de cotisation tout le monde a voté pour. Ce texte a été cassé car les débats étaient en tahitien.
Je propose moins rude que cela, moins compliqué, moins difficile pour les salariés et aujourd'hui vous allez me dire que c'est l'intérêt général qui est défendu ?

le Jeudi 8 Mars 2018 à 11:52 | Lu 27619 fois