Edouard Fritch imprime un style nouveau à la Présidence de la Polynésie française


PAPEETE, le 18 septembre 2014. Il l’avait annoncé lors de son investiture, Edouard Fritch devenu président de la Polynésie française, applique un nouveau mode opératoire à la tête du Pays. Il n’est pas Gaston Flosse, il est Edouard Fritch «avec mes convictions propres, ma sensibilité, ma manière de faire» avait-il déclaré le 12 septembre dernier. Une façon de faire qui rompt avec des habitudes, un certain protocole érigé par son prédécesseur. Ainsi, ce jeudi matin pour son discours d’ouverture de la session budgétaire, il ne répond pas à l’invitation de venir s’exprimer au pupitre. «Je souhaite prononcer mon discours entouré de mes ministres».

Alors bien sûr, il met en avant, à plusieurs reprises, la continuité de l’action de son gouvernement avec celui de son prédécesseur. Edouard Fritch et Gaston Flosse sont après tout issus de la même majorité, du même mouvement politique et le nouveau président a été adoubé comme héritier désigné. Mais cette continuité et ce lignage autorisent néanmoins quelques variations du programme orange établi pendant les élections territoriales de mai 2013. «La même majorité est toujours présente, plus unie que jamais, mais un nouveau gouvernement que je préside doit aujourd’hui conduire aux destinées de notre pays» explique Edouard Fritch depuis la tribune gouvernementale.

Il veut ainsi faire de l’année 2015, «une année pas comme les autres» et formule le vœu que le vote du budget primitif 2015 devienne «un acte de transparence et de vérité». Il reprend cette volonté de transparence dans son discours quand il aborde les grands projets de développement, particulièrement celui du Tahiti Mahana Beach dont l’aboutissement est vital. «Il s’agira de nous assurer que notre population soit étroitement associée à ces projets dont elle sera convaincue du bien-fondé. Une totale transparence auprès de l’opinion publique est le meilleur moyen d’en assurer la réussite. C’est la raison pour laquelle je proposerai au gouvernement la création d’un comité en charge du suivi de ces grands projets, afin de mettre toutes les chances de réussite de notre côté, par la transparence, par l’implication de tous les acteurs, y compris les élus».

Et pour rompre définitivement avec le style de son prédécesseur dans la marche et la gestion du Pays, Edouard Fritch adopte une attitude foncièrement bienveillante envers les communes, là où Gaston Flosse en 18 mois de pouvoir, n’avait eu de cesse de renvoyer les tavana vers l’Etat pour assumer leurs nouvelles compétences de gestion des déchets, mise en place de l’assainissement et distribution de l’eau potable. Dans son discours à la tribune gouvernementale Edouard Fritch annonce ainsi que le Pays va soutenir les investissements portés par les 48 communes polynésiennes. «Les nouvelles compétences qui leurs sont dévolues impliquent des investissements massifs et coûteux, engageant leur situation financière sur plusieurs années et qu’elles ne peuvent pas supporter seules». Pour aider ces communes, il propose de rembourser la dette du Pays concernant le FIP, sur quatre ans au lieu de huit à raison d'un milliard de Fcfp annuel au lieu des 500 millions de Fcfp prévus. «Cela constituera un véritable ballon d’oxygène pour toutes nos communes, sans distinction partisane, dans le cadre d’investissements créateurs d’emplois et qui bénéficieront à l’ensemble de nos populations, où qu’elles soient». Enfin, Edouard Fritch entend négocier avec l’Etat un contrat de projet spécifique Etat/Pays/Communes pour les années 2014-2020, ce qui serait une grande nouveauté. Visiblement, le nouveau président de Polynésie française veut rallier à lui les maires dont certains sont également des élus territoriaux à Tarahoi.

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Rédigé par Mireille Loubet le Jeudi 18 Septembre 2014 à 11:47 | Lu 3609 fois