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Edito du CEPF: Pérennité de la PSG : en avant toute pour les réformes structurelles


Luc Tapeta
Luc Tapeta
Après plusieurs rencontres, discussions et négociations parfois difficiles, 99% des partenaires sociaux, 99% des professionnels de santé, des représentants de santé du public et du privé et les divers autres intervenants dans le domaine de la santé sont finalement parvenus à se mettre d’accord sur les orientations budgétaires de la Caisse de Prévoyance Sociale pour l’année 2011. L’objectif poursuivi était de combler un déficit prévisionnel 2011 qui était évalué à 6,4 milliards sur un budget total d’environ 77 milliards de F CFP.

Avec l’adoption du budget du Régime Général des Salariés (RGS), les deux premières étapes indispensables pour le sauvetage de notre système de protection sociale généralisée ont été franchies :
• D’une part, le gouvernement s’engage à résorber le déficit cumulé de l’assurance maladie qui s’élèvera à environ 16 milliards de F CFP au 31 décembre 2010.
• D’autre part, le vote d’un budget à l’équilibre pour 2011, dans lequel ont été prises en compte toutes les contributions issues des discussions et des négociations entre partenaires.

Dans ces conditions, entreprises et salariés acceptent le principe d’une augmentation de leurs taux de cotisations afin de maintenir à flot le régime des salariés. En cette période de crise économique sans précédent, il s’agit là d’un très gros effort de solidarité de la part des entreprises qui le financeront pour deux tiers et des salariés pour le tiers restant. Cet effort se monte en recettes nouvelles à 3,7 milliards de F CFP.
Les professionnels de santé, les représentants de santé du public et du privé, les divers autres intervenants dans le domaine de la santé, et les patients contribueront eux aussi en économie pour 3,7 milliards de F CFP sur la PSG, dont 2,7 milliards pour le seul RGS.

Cependant, le véritable enjeu ne réside pas dans le seul fait que le budget 2011 de la CPS soit équilibré, mais dans les mesures de réformes structurelles qui devront être arrêtées dans les meilleurs délais.
En effet, les simulations de l’écoulement de la trésorerie de la CPS démontrent que les caisses seront vides en 2013.
Elles devront non seulement s’inscrire dans la continuité des mesures figurant au budget qui vient d’être adopté par les administrateurs de la CPS mais plus important encore, elles devront permettre d’assurer la pérennité de notre protection sociale pour la décennie voire les quinze ans à venir.
Ces réformes devront s’attaquer non seulement aux charges qui pèsent sur nos dépenses de protection sociale, intégrer les perspectives démographiques (population vieillissante, augmentation de la durée de vie, baisse de la fécondité…) mais il conviendra très certainement d’imaginer une nouvelle architecture des financements de la PSG. Des décisions cruciales, lourdes de conséquences et certainement peu populaires devront être prises avec courage et détermination.

Aussi et pour mener à bien la réussite de cette démarche, il est impératif que tous les acteurs de la PSG, y compris la population, conscients des enjeux et de leur responsabilité, associent leur effort et leur talent pour sortir de la situation dans laquelle se trouve la PSG. Les mesures de réforme qu’ils devront prendre seront d’autant mieux acceptées qu’elles résulteront d’un consensus le plus large possible permettant ainsi à l’exécutif (le gouvernement) et au législatif (les représentants du Pays) d’acter les mesures proposées.

L’élaboration de ces mesures débutera le 10 novembre prochain. Tous les acteurs de la PSG sont conviés à participer à ces travaux. Pour sa part, le CEPF continuera d’y apporter sa contribution active.

Luc TAPETA-SERVONNAT
Président


Rédigé par CEPF le Mardi 9 Novembre 2010 à 07:34 | Lu 522 fois