Edito du CEPF : Grève générale : beaucoup de perdants

Une grève qui n’a pas mobilisé mais qui a conduit les syndicalistes à mener des actions de blocages qui n’ont plus rien à voir avec l’exercice du droit de grève.


Si le droit de grève est l’une de nos libertés fondamentales, le droit de circuler et de travailler fait également partie des libertés fondamentales de chacun. Il faudra en tirer des conséquences concrètes et sans attendre la prochaine catastrophe.
 
Cette grève s’est également déroulée sur fond de compétition « footballopolitique »  en phase éliminatoire : « Le premier qui plante le but a gagné » (dixit un homme politique bien de chez nous).
 
Lorsque les intentions ne sont pas louables, il est maintenant démontré qu’il est impossible de mobiliser une population qui plein de bon sens doit se préoccuper de subvenir chaque jour à ses besoins les plus fondamentaux.
Des besoins qui ne sont jamais définitivement acquis.
 
Si l’on observe l’accord de sortie de grève, les nouveaux « acquis » sont sans commune mesure avec les dégâts occasionnés.
Rien qu’en ce qui concerne la première ressource propre du pays qu’est l’industrie touristique, les conséquences sont :
· sur le court terme, une destruction de chiffre d’affaire de l’hôtellerie et des compagnies aériennes suite à des séjours écourtés ou simplement annulés,
· l’anéantissement de tous les efforts promotionnels de l’année 2010,
· le « black-listage » de certains tours opérateurs à promouvoir une destination trop risquée pour leur business,
· et enfin l’atteinte extrêmement négative à notre image, difficile à évaluer mais déjà gravée dans tous les médias du monde.
 
Nous pourrons faire la même analyse dans d’autres secteurs d’activité de notre économie et constater le même niveau de préjudice.
 
Ce qui fait que, paradoxalement, les conséquences sur le court terme iront à l’encontre du premier point de revendication du préavis de grève générale qui était d’« arrêter les licenciements massifs ».
 
Pour être utile à la population et au pays, il eut été préférable de catalyser toutes les énergies sur la relance de l’activité économique et essentiellement cela car c’est bien l’Economie qui donne les moyens de financer les besoins de la population et la croissance économique qui permet de les faire évoluer.
 
Et pendant ce temps là, une « majorité » de nos élus politiques se complait à jouer au baby-foot.
 
Aujourd’hui et probablement pour longtemps, les vrais perdants sont la population, les entreprises et les salariés de ce pays.

Rédigé par Communiqué le Jeudi 17 Juin 2010 à 11:37 | Lu 474 fois