Le Relais de la Maroto avait été construit, à l'origine, comme résidence des ouvriers de Marama Nui travaillant à la mise en place des ouvrages hydroélectriques de la Papenoo (des travaux qui ont duré 10 ans). Mis en gérance depuis deux ans, l'établissement "vivote" dans son activité hôtelière et survit grâce à son activité de restauration pour les touristes en "safari" au cœur de l'île.
PAPENOO, le 27 août 2015. L'idée est alléchante pour développer à Tahiti le tourisme vert et faire découvrir le centre de l'île à ceux qui en ignorent les beautés. Deux hôtels, une cabine "téléphérique", des activités culturelles et de loisirs et même un golf, le tout au fond de la vallée de Papenoo. Mais pour que cette vision devienne un projet, il faut réunir 14 milliards de Fcfp dont 4 viendront du Pays.
La présentation complète de l'Ecoparc Fare Fenua (c'est son nom complet) a été faite ce jeudi matin dans la salle de restaurant du relais de la Maroto. Le moyen de mieux visualiser le site, dans toute sa majesté naturelle et d'apprécier les cahots de la piste défoncée par les pluies de la veille, tout au long des 15 km qui y mène. C'est Jean-Claude Teriierooiterai –il œuvre depuis une vingtaine d'années au sein de l'association Haururu au Fare Hape- qui assume, avec passion, le détail de cette communication devant la presse. Sa connaissance des sites archéologiques de ces vallées et des légendes qui y sont associées est immense. Son désir de les mettre en valeur, de mieux les faire connaître pour assurer le rayonnement culturel de Tahiti, pour que la jeunesse locale se les approprie, est communicatif.
Pour Jean-Christophe Bouissou, le ministre du tourisme, c'est la présentation "la plus détaillée que j'ai eu jusqu'ici". Pourtant, la semaine dernière le gouvernement a fait une communication officielle, à l'issue du conseil des ministres, sur ce projet "d’écotourisme et de tourisme culturel". On pouvait donc penser que tout avait déjà été examiné dans le détail. D'autant le Pays devra mettre la main à la poche, non seulement pour refaire –et élargir la route sur sa totalité-, mais aussi pour réhabiliter le village de Fare Hape et les sites archéologiques, la création d'un sentier de découverte, l'aménagement d'une salle de séminaire, d'un musée et d'un centre universitaire international.
Enfin, c'est au Pays aussi qu'il reviendra d'accorder (sous la forme d'un bail emphytéotique) les quelques 70 hectares de terres domaniales que nécessite cet aménagement touristique, autour du relais de la Maroto, mais aussi à proximité du barrage de Tahinu, un peu plus haut, où un nouvel hôtel 4 étoiles de 100 chambres et un golf en altitude seront ouverts. "Ce qui est important pour le Pays, lorsque le projet sera plus détaillé, c'est que l'on soit dans le respect de l'environnement" commente encore Jean-Christophe Bouissou.
La présentation complète de l'Ecoparc Fare Fenua (c'est son nom complet) a été faite ce jeudi matin dans la salle de restaurant du relais de la Maroto. Le moyen de mieux visualiser le site, dans toute sa majesté naturelle et d'apprécier les cahots de la piste défoncée par les pluies de la veille, tout au long des 15 km qui y mène. C'est Jean-Claude Teriierooiterai –il œuvre depuis une vingtaine d'années au sein de l'association Haururu au Fare Hape- qui assume, avec passion, le détail de cette communication devant la presse. Sa connaissance des sites archéologiques de ces vallées et des légendes qui y sont associées est immense. Son désir de les mettre en valeur, de mieux les faire connaître pour assurer le rayonnement culturel de Tahiti, pour que la jeunesse locale se les approprie, est communicatif.
Pour Jean-Christophe Bouissou, le ministre du tourisme, c'est la présentation "la plus détaillée que j'ai eu jusqu'ici". Pourtant, la semaine dernière le gouvernement a fait une communication officielle, à l'issue du conseil des ministres, sur ce projet "d’écotourisme et de tourisme culturel". On pouvait donc penser que tout avait déjà été examiné dans le détail. D'autant le Pays devra mettre la main à la poche, non seulement pour refaire –et élargir la route sur sa totalité-, mais aussi pour réhabiliter le village de Fare Hape et les sites archéologiques, la création d'un sentier de découverte, l'aménagement d'une salle de séminaire, d'un musée et d'un centre universitaire international.
Enfin, c'est au Pays aussi qu'il reviendra d'accorder (sous la forme d'un bail emphytéotique) les quelques 70 hectares de terres domaniales que nécessite cet aménagement touristique, autour du relais de la Maroto, mais aussi à proximité du barrage de Tahinu, un peu plus haut, où un nouvel hôtel 4 étoiles de 100 chambres et un golf en altitude seront ouverts. "Ce qui est important pour le Pays, lorsque le projet sera plus détaillé, c'est que l'on soit dans le respect de l'environnement" commente encore Jean-Christophe Bouissou.
DES INVESTISSEURS A TROUVER
En fond de vallée, le Fare Hape actuel c'est sur les zones claires à droite et à gauche que prendraient place l'hôtel 4 étoiles et le golf d'altitude. Sur le sommet à droite de l'image, le mont Fare Fenua se situerait l'arrivée de la télécabine dont le départ serait depuis le Relais de la Maroto actuel.
Même si cet Ecoparc est séduisant et apparaît comme un produit réellement attirant pour l'île de Tahiti en réel manque d'activités, pour les touristes comme ses résidents, la présentation faite laisse des incertitudes plein la tête. D'abord, les trois fondateurs de la société Ecoparc (Dominique Auroy, Jean-Claude Teriierooiterai et Alban Ellacott) sont loin d'avoir les financements disponibles immédiatement. 10 milliards pour les fonds privés ce n'est pas rien. "Des investisseurs il y en aura d'autres. On recherche des investisseurs" avance Alban Ellacott. "En 1980 quand Marama Nui a été créée nous étions trois actionnaires au départ et 700 à la fin. On créée un projet, on lui donne une réalité économique. On ne vend pas du rêve, ensuite le capital sera ouvert" détaille Dominique Auroy. "La majorité des investisseurs restera polynésienne, ce qui nous parait important" conclut-il.
Des incertitudes pèsent aussi quant au respect du PAD de la commune d'Hitia'a O Te Ra. Défini en 2006, ce plan d'aménagement de détail a défini des zones en fonction de leur destination. Le fond de la vallée de la Papenoo est classé comme zone touristique et de loisirs. Mais le PAD autorise-t-il de nouvelles constructions (notamment un hôtel de 100 chambres plus le doublement de capacité du Relais de la Maroto) ? Nul ne sait y répondre pour l'instant. Ce sera à l'administration de préciser ce point pour le moins essentiel. Mais ces incertitudes ne pèsent pas sur les trois fondateurs de la société Ecoparc, "ce projet c'est une intention qui est venue dans nos têtes cette année. On a eu une vision en raison du potentiel et parce qu'il y a les projets touristiques du Pays, mais le projet peut être commencé demain matin" affirme encore Jean-Claude Teriierooiterai.
En fonction du PAD de la commune, "la vision" pourra donc évoluer, changer de place. "Il vaudrait mieux adapter le projet pour qu'il puisse s'intégrer dans le PAD plutôt que d'avoir à le modifier" commente Alban Ellacott qui sait que la procédure administrative dans ce cas ralentirait considérablement la donne. Or, si rien n'est prêt à l'instant T, les actionnaires primaires d'Ecoparc veulent quand même aller vite. Dans l'idéal, un MOU (memorandum of understanding) avec le Pays serait signé dès la semaine prochaine après une première réunion avec l'ensemble du conseil municipal de Hitia'a O Te Ra.
Dans la foulée un comité de pilotage (avec la commune, le Pays, l'Etat, les associations) est créé en septembre prochain ; les baux emphytéotiques sont délivrés en octobre 2015 ; les financements privés rassemblés à la fin du 1er trimestre 2016, les ouvrages publics réclamés au Pays (pour la route) sont inscrits au budget 2016-2017 ; les travaux sur la route démarrent en juillet prochain et l'Ecoparc Fare Fenua est ouvert en avril 2018 ! Ce planning est excellent dans un monde idyllique où ce projet créera jusqu'à 400 emplois directs, mais il n'est pas certain qu'il fonctionne aussi vite dans la vraie vie. Wait and see.
Des incertitudes pèsent aussi quant au respect du PAD de la commune d'Hitia'a O Te Ra. Défini en 2006, ce plan d'aménagement de détail a défini des zones en fonction de leur destination. Le fond de la vallée de la Papenoo est classé comme zone touristique et de loisirs. Mais le PAD autorise-t-il de nouvelles constructions (notamment un hôtel de 100 chambres plus le doublement de capacité du Relais de la Maroto) ? Nul ne sait y répondre pour l'instant. Ce sera à l'administration de préciser ce point pour le moins essentiel. Mais ces incertitudes ne pèsent pas sur les trois fondateurs de la société Ecoparc, "ce projet c'est une intention qui est venue dans nos têtes cette année. On a eu une vision en raison du potentiel et parce qu'il y a les projets touristiques du Pays, mais le projet peut être commencé demain matin" affirme encore Jean-Claude Teriierooiterai.
En fonction du PAD de la commune, "la vision" pourra donc évoluer, changer de place. "Il vaudrait mieux adapter le projet pour qu'il puisse s'intégrer dans le PAD plutôt que d'avoir à le modifier" commente Alban Ellacott qui sait que la procédure administrative dans ce cas ralentirait considérablement la donne. Or, si rien n'est prêt à l'instant T, les actionnaires primaires d'Ecoparc veulent quand même aller vite. Dans l'idéal, un MOU (memorandum of understanding) avec le Pays serait signé dès la semaine prochaine après une première réunion avec l'ensemble du conseil municipal de Hitia'a O Te Ra.
Dans la foulée un comité de pilotage (avec la commune, le Pays, l'Etat, les associations) est créé en septembre prochain ; les baux emphytéotiques sont délivrés en octobre 2015 ; les financements privés rassemblés à la fin du 1er trimestre 2016, les ouvrages publics réclamés au Pays (pour la route) sont inscrits au budget 2016-2017 ; les travaux sur la route démarrent en juillet prochain et l'Ecoparc Fare Fenua est ouvert en avril 2018 ! Ce planning est excellent dans un monde idyllique où ce projet créera jusqu'à 400 emplois directs, mais il n'est pas certain qu'il fonctionne aussi vite dans la vraie vie. Wait and see.
Localisation des aménagements de l'Ecoparc Fare Fenua
Tous les aménagements prévus
*Deux hôtels d'une capacité totale de 200 chambres. L'un est le Relais de la Maroto (reconstruit ou réhabilité) et agrandi. L'autre est un établissement 4 étoiles adossé au golf d'altitude (18 trous) à proximité du barrage de Tahinu (au-dessus de Fare Hape)
* Un golf d'altitude de 18 trous, dénivelé sur 500 mètres
* Une télécabine reliant le Relais de la Maroto au Mont Fare Fenua à 1000 m d'altitude. Un parcours aérien de 1900 mètres de long d'une dizaine de minutes pour apprécier le panorama complet de la caldeira et la vue des sommets à proximité
* La reconstitution d'un village polynésien à proximité des sites archéologiques
* Un village artisanal
* Un musée avec des espaces d'animations culturelles
* Un centre de thalassothérapie, centre de massage et spa alimenté par les eaux gazeuses et ferrugineuses de la vallée
* Des chemins aménagés à la découverte des arbres et des plantes de Tahiti
* Des loisirs : VTT, parapente, canyoning (dans la cascade de la Maroto), baignade et toboggans naturels, via ferrata, luge d'été et toboggans, jeux pour les enfants
Autres structures annexes : restauration gastronomique et rapide à l'Ecoparc, restauration au sommet du Fare Fenua, buvette à la cascade de la Maroto et au village artisanal, boutique.
*Deux hôtels d'une capacité totale de 200 chambres. L'un est le Relais de la Maroto (reconstruit ou réhabilité) et agrandi. L'autre est un établissement 4 étoiles adossé au golf d'altitude (18 trous) à proximité du barrage de Tahinu (au-dessus de Fare Hape)
* Un golf d'altitude de 18 trous, dénivelé sur 500 mètres
* Une télécabine reliant le Relais de la Maroto au Mont Fare Fenua à 1000 m d'altitude. Un parcours aérien de 1900 mètres de long d'une dizaine de minutes pour apprécier le panorama complet de la caldeira et la vue des sommets à proximité
* La reconstitution d'un village polynésien à proximité des sites archéologiques
* Un village artisanal
* Un musée avec des espaces d'animations culturelles
* Un centre de thalassothérapie, centre de massage et spa alimenté par les eaux gazeuses et ferrugineuses de la vallée
* Des chemins aménagés à la découverte des arbres et des plantes de Tahiti
* Des loisirs : VTT, parapente, canyoning (dans la cascade de la Maroto), baignade et toboggans naturels, via ferrata, luge d'été et toboggans, jeux pour les enfants
Autres structures annexes : restauration gastronomique et rapide à l'Ecoparc, restauration au sommet du Fare Fenua, buvette à la cascade de la Maroto et au village artisanal, boutique.
ILS ONT DIT
Jean-Christophe Bouissou, ministre du tourisme :
"Il faut rassurer la population. Le Tahiti Mahana Beach c'est 2500 chambres, 600 condos. L'ecoparc n'est pas de cette mesure, là on remet l'Homme au centre, il faudra mener un travail pédagogique d'information (...) Le comité de pilotage sera au centre de toutes les décisions (avec le Pays, l'Etat avec les moyens financiers du Contrat de projets, avec les communes et les associations. Le comité de pilotage permettra de discuter. Notre souhait n'est pas de mener un projet dans les bureaux et soudain, on voit arriver les engins de travaux... Le Pays a besoin de ces projets, de ces types d'activités pour que la Polynésie soit une vraie destination touristique (...) Si le gouvernement a acté en Conseil des ministres l'idée de la réalisation de l'Ecoparc c'est que figurent à l'intérieur des gens connus qui ont fait des choses ici à Papenoo pour mettre en valeur ces sites historiques avec le Fare Hape et par les porteurs de projet de Marama Nui, ce sont des éléments fondamentaux du soutien du Pays (...) Ce qui est important c'est qu'il y a une approche participative avec les communes, les associations, le Pays, l'Etat..."
Alban Ellacott, société Ecoparc :
"Il y aura des terrassements, il y aura des travaux. Il ne faut pas raisonner en terme de dégradation de la nature mais en terme d'aménagement de la nature. Il faudra éviter les pollutions, replanter, réaménager (...) Pour lancer le projet on a juste besoin des terres du Pays pour que les investisseurs viennent"
Dominique Auroy, société Ecoparc :
"Ici, il n'y aura pas de grands travaux. C'est plus du jardinage par rapport à l'aménagement du Tahiti Mahana Beach. Les travaux de l'Ecoparc seront réalisables par des entreprises polynésiennes".
Vetea Avaemai, maire délégué de Papenoo :
"Nous sommes partagés sur ce projet d'une part par rapport à l'environnement. Il y a déjà eu les barrages dans la vallée même si c'est vrai, 30 ans plus tard, nous sommes habitués à leur présence dans la vallée. Il va peut-être falloir modifier le PAD de la commune. A ce sujet, le comité de gestion vient juste d'être créé. Il regroupe des associations, des pêcheurs, des chasseurs... Pour modifier le PAD, le conseil municipal doit donner son avis, il y a des enquêtes auprès de la population puis le Pays valide ou non... Alors bien sûr, ce genre de projets c'est bien pour la création d'emplois, mais le projet pour l'instant reste flou, il y a encore des réflexions à mener".
"Il faut rassurer la population. Le Tahiti Mahana Beach c'est 2500 chambres, 600 condos. L'ecoparc n'est pas de cette mesure, là on remet l'Homme au centre, il faudra mener un travail pédagogique d'information (...) Le comité de pilotage sera au centre de toutes les décisions (avec le Pays, l'Etat avec les moyens financiers du Contrat de projets, avec les communes et les associations. Le comité de pilotage permettra de discuter. Notre souhait n'est pas de mener un projet dans les bureaux et soudain, on voit arriver les engins de travaux... Le Pays a besoin de ces projets, de ces types d'activités pour que la Polynésie soit une vraie destination touristique (...) Si le gouvernement a acté en Conseil des ministres l'idée de la réalisation de l'Ecoparc c'est que figurent à l'intérieur des gens connus qui ont fait des choses ici à Papenoo pour mettre en valeur ces sites historiques avec le Fare Hape et par les porteurs de projet de Marama Nui, ce sont des éléments fondamentaux du soutien du Pays (...) Ce qui est important c'est qu'il y a une approche participative avec les communes, les associations, le Pays, l'Etat..."
Alban Ellacott, société Ecoparc :
"Il y aura des terrassements, il y aura des travaux. Il ne faut pas raisonner en terme de dégradation de la nature mais en terme d'aménagement de la nature. Il faudra éviter les pollutions, replanter, réaménager (...) Pour lancer le projet on a juste besoin des terres du Pays pour que les investisseurs viennent"
Dominique Auroy, société Ecoparc :
"Ici, il n'y aura pas de grands travaux. C'est plus du jardinage par rapport à l'aménagement du Tahiti Mahana Beach. Les travaux de l'Ecoparc seront réalisables par des entreprises polynésiennes".
Vetea Avaemai, maire délégué de Papenoo :
"Nous sommes partagés sur ce projet d'une part par rapport à l'environnement. Il y a déjà eu les barrages dans la vallée même si c'est vrai, 30 ans plus tard, nous sommes habitués à leur présence dans la vallée. Il va peut-être falloir modifier le PAD de la commune. A ce sujet, le comité de gestion vient juste d'être créé. Il regroupe des associations, des pêcheurs, des chasseurs... Pour modifier le PAD, le conseil municipal doit donner son avis, il y a des enquêtes auprès de la population puis le Pays valide ou non... Alors bien sûr, ce genre de projets c'est bien pour la création d'emplois, mais le projet pour l'instant reste flou, il y a encore des réflexions à mener".