Ecoles primaires : Les écoles de ‘Arue et Pira’e déclament leurs communes


Teaupaia Temaurioraa de Erima Primaire et Teraihine Tuheiava de Ahutoru Primaire sont les deux gagnants de ce concours de ‘ōrero.
Les établissements scolaires de Pirae et Arue ont animé un concours de ‘ōrero des écoles dans les jardins de la mairie de Pira'e. L'évènement organisé par la cellule des langues polynésiennes de la Direction de l’Enseignement Primaire s’est déroulé, en la présence de Béatrice Vernaudon, maire de la commune, mais aussi de différents responsables et spécialistes de la langue tahitienne.
 
 
Les sept écoles primaires de la circonscription 3, regroupant les communes de Pira’e et Arue, avaient établi une première sélection. Cela représentait donc sept élèves par école, soit 49 enfants qui avaient été sélectionnés au préalable pour déclamer des éloges d’un lieu, d’une montagne ou d’un district.
 
Au bout du compte, seuls sept d'entre eux avaient été retenus pour ce concours présidé par Mirose Paia, de la cellule Langues et culture polynésiennes de la Direction de l’Enseignement Primaire. Rappelons que ce concours avait été instigué par cette même cellule dirigée par Ernest Marchal, inspecteur de l’Education Nationale. C’était d'ailleurs avec beaucoup d’émotion que ce dernier avait ouvert le concours.
 
L’ordre de passage était le suivant : Heiata Tavita de Nahoata Primaire, Teaupaia Temaurioraa de Erima Primaire, Jessie Anania de Taaone Primaire, Ahitea Le Loch de Tamahana Elémentaire, Anirau Luenu de Tuterai Tane Elémentaire, Teraihine Tuheiava de Ahutoru Primaire et Mitimana Maiterai de Val Fautaua Elémentaire. Autant dire que le choix du jury semblait difficile tant la qualité des textes, mais aussi de la déclamation de chacun avait surpris l’auditoire dont les officiels.

L’objectif de ce concours était de sélectionner les lauréats pour les présenter au public lors d’une grande prestation territoriale qui regroupera les meilleurs de tous les archipels. Les deux gagnants sont :  Teaupaia Temaurioraa de Erima Prirmaire et Teraihine Tuheiava de Ahutoru Primaire.

( Sources résultats : Cellule communication - ville de Pira'e )
 
TP

Traditions orales : une question de lignée, une affaire de prêtrise

Spécialiste en généalogie et en rhétorique et doté d'une mémoire infaillible, le 'orero devait être issu de la famille des arii, des rois ou d'une famille dominante. Il devait être éduqué dans une école spécialisée ou encore être membre de la classe des spécialistes artisans qui, par leur connaissance exhaustive dominaient les activités essentielles de la vie polynésienne.

La fonction de 'orero devient l'apanage d'une classe à part de la population polynésienne d'antan, à savoir la famille royale ou supérieure qui, de par sa croyance en son ascendance divine, réclamait le monopole de cet art qu'elle considérait comme sacré: l'art oratoire par conséquent nécessitait des tapu, des interdits royaux.

Le statut de 'orero semble alors se confondre avec celui de prêtre car désormais, la dimension du religieux paraissait être profondément rattachée à la notion de messager. En effet, les arii se prétendant les descendants des divinités, le 'orero devait également connaître les discours religieux. Ainsi, la part d'individus ayant la licence de prétendre à ce titre fut considérablement réduite, l'ordre de naissance devenant un critère de sélection.

Le parcours vers la prêtrise

Pour devenir prêtre, l'apprenti devait quitter sa famille pour accomplir son initiation avec la confrérie des tahu'a. Une fois qu'il se sentait prêt, il se présentait devant ses éducateurs et devait montrer ses talents de rhétorique. S'il réussissait, il était consacré prêtre sur le marae sinon, il devait reprendre sa formation. Pour se défendre contre quelque éventuelle critique ou mise en doute de son titre, il devait nommer ses éducateurs. Ensuite, il pouvait officier en public.

L’implication du ‘ōrero

Tout d'abord, il faut dire que des prières étaient prononcées avant tout acte quotidien, avant toute activité dans laquelle le polynésien devait faire preuve de ses talents techniques (construction de pirogue, pêche etc.) Elles pouvaient être consacrées au chef et surtout aux dieux et selon leur finalité, elles portaient des noms différents. On priait pour les évènements suivants: Cérémonies d'accueil de tribus voisines, célébration de la première récolte des fruits, conseil de guerre, cérémonie nuptiale, avant la guerre, la guerre, la négociation de paix, maladie et mort, la récitation de généalogie, les chants cosmologiques, la création de chants  ou encore le récit de légendes. Le 'ōrero se décline en différentes catégories.

Le paripari fenua

Le paripari fenua, c'est l'identification d'une terre, d'une montagne. Pari  veut dire « falaise située au bord de mer ».  Il s'agit de montrer, de situer des zones géographiques. On peut comparer ce discours à la récitation de la «carte d'identité» d'une terre, d'un lieu géographique. Il s'agit de décrire parfaitement des éléments du relief et des zones géographiques.

Le fa’ateni

Teni se traduit par  « hauteur », impliquant  l'idée de beauté. Teni est donc un terme qui connote la notion d'éloge. On parle d'un 'orero faateni quand il est question d'un discours vantant les beautés d'une terre, d'un homme, d'un événement.

Le fa’atara

Le 'orero faatara est un discours affirmé, franc et sec grâce auquel l'orateur fait entendre à une assistance qu'elle lui doit un respect total. Tara  signifie « la pointe », « le pic », aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. «Tara» évoque aussi la parole sèche, provocatrice, l'avertissement. Par ce style particulier, un individu fait comprendre à son interlocuteur à quel point il peut le surpasser en force ou en technique.

Le pehepehe

À vrai dire, on ne peut pas parler d'un genre mais plutôt d'une dominante tonale car «pehepehe» signifie tout simplement «poème» et désigne le texte en lui-même, le discours. C'est à la lecture ou à la récitation d'un pehepehe que l'on peut dire s'il s'agit d'un paripari fenua, d'un faateni ou d'un faatara.

Le ta'u ou pāta'uta'u

Le pāta'uta'u est une récitation ou un chant scandé. Pāta'u signifie celui qui dirige un chœur et Ta'u veut dire « compter », « adresser une prière » ou « invoquer ».La diction est hachée comme si chaque syllabe d'un terme était mise en valeur. Tout comme pour le pehepehe, on ne saurait dire que c'est un genre oratoire, du moins pour son contenu, car la particularité qui le distingue des autres «genres» à proprement parler est exclusivement la diction. Notons que dans le dictionnaire de la langue tahitienne de Davies, figure le terme tōtorouto. Ce dernier désigne le pāta'uta'u chanté par les femmes qui battaient du tapa.


Tāta’ura’a ‘ōrero o te mau fare ha’apiri’ira’a tuatahi nō Arue rāua Pira’e

‘Aua’e māoti teie pū pi’i hia DEP, te pū e fa’atere nei te mau fare ha’api’ira’a tuatahi nō pōrīnetia nei ( e arata’i hia nei e Ernest Marchal tāne, e ti’a hi’opo’a ‘oia nō te ha’api’ira’a hau nui ), i fa’aro’o fa’ahou hia mai ai te parau nō te ‘ōrero. I teie mahana toru nei, ‘ua tupu te hō’ē tāta’ura’a i te ‘āua o te fare ‘oire nō Pira’e. Nāho’a rahi te i tae mai : te mau ti’a mana mai ia te fa’aterehau nō te arutai māreva o Jacky Bryant tāne, nā reira ato’a ia Béatrice Vernaudon, te tāvana iho nō Pira’e, o Ernest Marchal, ‘oia te upo’o fa’atere nō te piha « L.C.P » o tē fa’atianiani nei te parau nō te reo rau e te hīro’a mā’ohi.

Mahana rahi teie o te i ha’amātara mai i te huru aravihi o te tahi ā mau tamari’i nō terā e terā fare ha’api’ira’a tuatahi, nō Pira’e ānei, nō Arue ato’a. ‘Ia ‘āmui ana’e hia, e hitu rātou mau pīahi o te i mā’iti hia nō te haere mai e tāta’u i ‘ō nei i mua te tahi tōmite hi’opo’a i peretiteni hia e Mirose Paia, e ‘aivāna’a mau i te pae o te reo tumu.

Teie te ioa o te mau pīahi :  Heiata Tavita nō Nahoata Primaire, Teaupaia Temaurioraa nō Erima Primaire, Jessie Anania nō Taaone Primaire, Ahitea Le Loch nō Tamahana Elémentaire, Anirau Luenu nō Tuterai Tane Elémentaire, Teraihine Tuheiava nō Ahutoru Primaire et Mitimana Maiterai nō Val Fautaua Elémentaire. E mau reo pāpū o te i tuōro te ioa o tā na fare ha’api’ira’a nō teie, nō tō na ‘oire nō te tahi. O te mea pāpū, riro roa teie huru fa’anahora’a ‘ei rāve’a mau nō te fa’aho’i mai te ti’aturira’a i roto i te ‘a’au o te tamari’i. A tīre te ha’amā ; a tīre ato’a te taiā .

I muri noa e maha hora i te maoro, i te ārea hora 'ahuru ma hō’ē, i mahiti mai ai te ioa o nā ti’a to’opiti ra : o Teaupaia Temaurioraa nō te fare ha’apira’a pi’i hia Erima Primaire raua Teraihine Tuheiava nō te fare ha’api’ira’a pi’i hia Ahutoru Primaire. I te taime i ‘ōpere hia ai i  te mau ō teie nā tamari’i, ‘ua ‘ite hia te mata ‘oa’oa o Jacky Bryant tāne. ‘Eāha ra ho’i, nō rē noa mai ra tā na mo’otua, o Teraihine iti. E ō teie na tama i roto i te hō’ē pō ‘āru’i i tārena hia i roto i teie mau ‘āva’e i muri nei. I reira ato’a te mau ‘aito tamari’i e fārerei ai nō te fa’atenira’a i tō rātou īho fenua.
 
TP

Rédigé par TP le Mercredi 27 Mars 2013 à 16:12 | Lu 1425 fois