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Ecole ouverte : l’Education perd le bénéfice de 20 millions Fcfp de crédits Etat


PAPEETE, vendredi 8 novembre 2013 – Alors que 300 000 euros (35,8 millions Fcfp) de budget étaient ouverts pour l’opération Ecole ouverte, dans l’enseignement public en Polynésie française, pour la semaine du 4 au 9 novembre, le ministère de l’Education annonce avoir consommé 16 millions Fcfp de crédits.

Aussi, près de 20 millions Fcfp d’autorisation d’engagement sont-ils perdus. Leur nature budgétaire ne permet pas de réaffectation. Les fonds étaient destinés à cette opération et auraient pu servir à la rémunération de prestataires de service pour l’animation de ce projet socio-pédagogique à l’adresse des jeunes qui ne partent pas en vacances. Elle vise à favoriser leur intégration sociale et scolaire. En période d'argent public rare, le phénomène étonne, d'autant que les lignes de crédits étaient annoncées ouvertes depuis la rentrée scolaire.

Dans l’enseignement privé, les 60 000 euros (7,2 millions Fcfp) d’autorisations d’engagement mis à disposition par le ministère de l’Education nationale pour la même opération devraient être dépensés.

Plus de cinquante écoles primaires participent ponctuellement à cette opération en Polynésie française, durant les vacances de la Toussaint, et près de 1 000 élèves des enseignements primaires du public et du privé prennent part à cette opération, dans la continuité d’un dispositif éducatif mis en place à l’échelon national.

> Lire aussi : 1 000 élèves à l'opération "école ouverte" pendant les vacances

Précisions du ministère de l’Education à propos du dispositif « Ecole ouverte »

Le Ministre Michel Leboucher a souhaité réagir par un communiqué:

"En fin septembre dernier, soit un mois avant le démarrage du dispositif « école ouverte », le vice-rectorat informe le ministère de l’Education de Polynésie française qu’une enveloppe de 300 000 euros serait allouée à la réalisation du projet « école ouverte » sur la semaine des vacances de la Toussaint, à destination des élèves des écoles élémentaires.

Le 03 octobre, le service de la DEP informe les équipes de circonscription par le biais d’une circulaire décrivant les contours et les attendus du projet, avec pour exigence de faire remonter les dossiers pour une première validation le 18 octobre 2013. Dans le respect d’un cahier des charges plutôt contraint, la validation de chacun des dossiers s’est déroulée de façon méthodique et professionnelle en présence des représentants du vice-rectorat, du ministère et des services de la DEP. En effet, si promouvoir l’ouverture des écoles pour un maximum d’enfants en besoin est resté notre priorité, nous avons souhaité que cela s’opère avec professionnalisme et dans le respect d’objectifs éducatifs précis et maîtrisés par l’ensemble des intervenants.

Par ailleurs, l’aboutissement des dossiers a été fortement conditionné par les problèmes de transport et de repas, des coûts associés non négligeables qui eux ne pouvaient être pris en charge par l’enveloppe annoncée. Ainsi, certains dossiers n’ont pu aboutir (faute de transport), quant aux autres, l’école ouverte ne s’est déroulée que sur les 4 heures de la matinée, faute de pouvoir offrir le déjeuner aux enfants. Quant aux dossiers mal constitués ou peu étayés d’un point de vue pédagogique, une deuxième commission leur a été proposée pour une validation finale le 23 octobre pour un démarrage le 4 novembre.

Etant donné le peu de temps qui nous a été imparti (5 semaines à peine) pour contacter et mobiliser les intervenants associatifs disponibles, élaborer les projets pédagogiques, vérifier les normes de sécurité, les autorisations et les assurances nécessaires, constituer les contrats des intervenants, nous estimons que le projet « école ouverte » a remporté pour une première, un franc succès qui laisse augurer de futures reconductions. Il est à noter que par le passé, aucun dispositif de cette envergure n’avait encore été constitué en un laps de temps aussi court, un véritable challenge vient d’être remporté !
Le bilan de ce projet nous permet de constater que grâce à la réactivité des services et des équipes pédagogiques, un peu moins de 1 200 élèves sur l’ensemble des écoles de la Polynésie, ont pu bénéficier de ce dispositif, mobilisant sur une quarantaine de dossiers, près de 140 intervenants (professeurs des écoles et animateurs ressource confondus) pour une dépense de 16,607 millions de francs pacifiques.

Sachant que toute l’enveloppe ne pourrait être consommée sur ce seul dispositif (qui fonctionne quand même sur la base du volontariat), le ministère de l’éducation a d’ores et déjà avancé plusieurs propositions au vice-rectorat : pouvoir relancer ce dispositif sur d’autres vacances, pouvoir bénéficier d’une aide du même ordre sur d’autres types de dispositifs comme l’ORS (Objectif Réussite Scolaire, intervenant sur le temps scolaire cette fois-ci) mais avec des objectifs et des principes qui rejoignent ceux de l’école ouverte, dans une logique de coéducation, d’ouverture sur le monde et l’innovation.

Les représentants du vice-rectorat ont laissé entendre que de telles opportunités restaient tout à fait envisageables, de sorte que les montants non dépensés lors de cette première opération ne sont pas perdus.

Enfin, tout comme le ministre félicite les différents acteurs (communes y compris) qui ont pris part au projet dans l’intérêt des enfants des « îles » et des « quartiers », il tient à rappeler que la qualité de l’éducation ne se mesure pas nécessairement à la hauteur de la dépense engagée mais bien à la hauteur de la qualité de l’intervention et de ses intervenants."
Communiqué de la Présidence


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 8 Novembre 2013 à 11:10 | Lu 2172 fois