Eaux usées et déchets : Papeete, Faa’a et Punaauia travailleront ensemble


Punaauia, Faa'a, Papeete et le Pays travailleront ensemble pour solutionner les problèmes de déchets et d'eaux usées dans leurs secteurs
FAAA, le 27/09/2016 - Accompagner la commune de Faa’a dans une meilleure gestion de l'assainissement de ses eaux usées, une mission que pourront assurer Papeete et Punaauia. En revanche, Faa’a pourrait accueillir les déchets ces communes voisines. Pour l'heure, les trois entités en sont qu'à la première étape du processus. D'autres discussions devront encore être planifiées. Le Pays apportera également sa pierre à l'édifice, au travers du ministère de l'environnement.

Comment gérer au mieux l'assainissement de ses eaux usées et le traitement de ses déchets, sans impacter sur l'environnement ? Une question sur laquelle toutes les communes en Polynésie française devraient se pencher.

Pour le Pays, il faudrait "dépasser les clivages politiques et mettre l'intérêt des populations en avant", explique Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de l'environnement.

Pour améliorer ces secteurs, la municipalité de Faa’a souhaiterait mutualiser les moyens avec les communes avoisinantes : Papeete et Punaauia, en utilisant les infrastructures déjà existantes.

Dans le cadre d’un partenariat futur, la municipalité de Faa’a devrait être accompagnée dans le traitement de ses eaux usées, par les communes de Papeete et Punaauia.

Aujourd'hui, la capitale de l'île de Tahiti est dotée d'une toute nouvelle station d'épuration qui utilise une technologie de pointe, grâce à laquelle, aucune augmentation n’a été nécessaire sur les factures en eau. "Ce que les commerces paient aujourd'hui est équivalent à ce qu'ils payaient avant", assure Michel Buillard, maire de Papeete.

À Punaauia, la gestion des eaux usées est gérée par la SEM Vaitama.

Ce partenariat intercommunal est essentiel pour le maire de Faa'a. "Ce sont quand même des sujets que nous abordons depuis plus de 30 ans. Mais à l'époque ce n'était pas le même gouvernement, il y a eu des blocages… donc nous sommes toujours au même point", précise Oscar Temaru. "Il y a deux semaines, le patron de la Direction de l’Environnement est venu à Faa'a avec ses techniciens, et nous sommes allés voir ce que nous faisions dans la décharge contrôlée de la commune de Faa'a. Donc, il a fait son rapport. Une semaine après, j'ai rencontré le ministre de l'environnement qui m'a dit que le gouvernement était prêt à nous accompagner dans nos projets, et j'ai poussé un grand ouf", poursuit-il.

L'idée est de "raccorder une partie des eaux usées de Faa'a sur la station d'épuration de Papeete, et l'autre partie du côté de Punaauia", explique Oscar Temaru. Si ce partenariat n'avait jamais vu le jour, Faaa aurait dû débourser de l'argent pour construire deux stations d'épuration sur son territoire. Cependant, ce partenariat aura tout de même un coût. Par exemple, "Faa'a devra payer à la commune de Papeete, le traitement c'est tout", explique le tāvana Michel Buillard. Alors que sur Punaauia, "les habitants de Faa'a auront sûrement des charges en plus à payer au niveau du coût de fonctionnement, de l'organisation de la SEM Vaitama et aussi des raccordements chez les particuliers", précise Rony Tumahai, maire de Punaauia.

Des questions financières qui inquiètent notamment les élus de Faaa. Lors d'une rencontre entre les trois maires, le ministre de l'environnement et les élus de Faa'a, qui s'est tenue ce mardi en début d'après-midi, Robert Maker, premier adjoint au maire a soulevé cette question. "Combien ça va coûter aux foyers ? Il ne faut pas que la population ramasse. C'est là mon inquiétude", lâchait-il.

Oscar Temaru, lui, croit en cette nouvelle intercommunalité pour solutionner les problèmes d'assainissement des eaux usées et du traitement des déchets. "On va se partager les frais, et c'est pareil dans le domaine des déchets, avec la collecte et le traitement des déchets."

Le maire de Faa'a préfère tout de même rester prudent. "On ne peut pas dire tout de suite si les factures seront augmentées ou pas, parce qu'il y aura des calculs à faire. Bien sûr, c'est une inquiétude qui plane parce que c'est la population qui va supporter tout ça."

"Le ministre a souligné la mise en place du crédit relatif au contrat de projet qui est un moyen également de traiter ce type de problème", prévient Michel Buillard. "Il y a les fonds propres aussi et c'est ce que nous avons fait lorsque nous avons mis en place la première structure des eaux usées autour du marché. Nous avons financé à hauteur de 330 millions de francs. Nous avons aussi le paiement par nos redevables. Donc ça aussi, il ne faut pas mettre de côté, il y a forcément un coût à faire supporter à la population."

Est-ce que cette intercommunalité apportera les solutions nécessaires tant attendues, dans ces domaines ? On le saura une fois que le processus sera bien enclenché dans ces trois communes. Le Pays, de son côté, est confiant.

Le CET de Faa'a pourrait accueillir les déchets de Papeete et Punaauia

Le centre d'enfouissement technique de Paihoro accueille l'ensemble des déchets de l'île de Tahiti. Aujourd'hui, la situation est inquiétante puisque le CET est au bord du débordement. D'où l'importance pour le Pays, de trouver une solution alternative à cette situation.

Dans un premier temps, une étude est en cours avant la mise en place d’un schéma directeur. "Aujourd'hui, nous sommes dans une solution de tri, avec derrière, soit l'export des déchets non valorisables sur place, ou de CET. Donc, le CET doit être la solution ultime finalement. Donc, est-ce que entre le tri et le CET, il ne manque pas quelque chose ? Est-ce qu'on n'a pas évolué au niveau des technologies ? Est-ce qu'il n'y a pas possibilité de valoriser ces déchets, plutôt que de tout déverser dans un CET", explique Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de l'environnement.

Et Faa'a pourrait apporter cette solution, puisqu’un CET pourrait y voir le jour. "On partagera les frais avec Papeete et Punaauia. Ces trois communes confondues, je peux dire c'est le 2/3 du tonnage des déchets de l'île de Tahiti", explique Oscar Temaru.

Et là aussi les coûts seront en ligne de mire durant les discussions.

Les élus de Faa'a ont pris conscience du projet ce mardi en début d'après-midi. Et la question sur les coûts de ce futur partenariat était la principale interrogation

Rédigé par Corinne Tehetia le Mardi 27 Septembre 2016 à 17:53 | Lu 3084 fois