Eau de consommation : Bora Bora, bon élève des archipels


PAPEETE, 17 mars 2016 - Alors que les communes de la zone urbaine de Tahiti ont globalement offert en 2015 une eau de consommation de bonne qualité, les communes de Tumaraa, Huahine et surtout Bora Bora se distinguent dans les îles Sous-le-vent.

L’importance des investissements à réaliser pour offrir une eau potable à la population, dans les archipels, et l’absence d’autocontrôle, conduisent le centre d’hygiène et de salubrité publique à constater en 2015 la fourniture d’une eau encore en-dessous des standards réglementaires.

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La commune de Bora Bora se distingue une fois de plus en 2015 en servant une eau 100% potable à toute sa population. Viennent ensuite les communes de Rimatara et Huahine dont le taux de conformité varie de 93% à 90%. Sur l’île de Raiatea, la commune de Tumaraa offre une eau potable à 98% avec 100% de conformité dans la section de commune de Tevaitoa.

Aux Australes, à Rimatara, la section de commune de Marama présente également un résultat conforme à 100% en 2015.
En 2015, sur les 48 communes de Polynésie française, 31 n’ont toujours pas mis en place un programme complet d’autocontrôle, obligeant à déclarer leurs eaux non potables. C’est particulièrement le cas à Raivavae (Australes), aux îles Marquises et dans l’archipel des Tuamotu. Pour rappel, la réglementation impose à tous les exploitants des réseaux publics ou privés, fontaines et citernes, cette obligation d’autocontrôle de la qualité d’eau qu’ils distribuent.

En dépit de cette situation, on note aux Australes les bons résultats de Rimatara (90%) et Rurutu (62% à 83%).
En vue de se conformer aux exigences du Code général des collectivités territoriales (CGCT), qui impose la fourniture d’une eau potable avant le 31 décembre 2024 (délai repoussé de 9 ans en mars 2015), plusieurs communes des Tuamotu ont décidé de mettre en place un service de distribution d’eau potable avec l’aide de l’Etat, du Pays, du syndicat pour la promotion des communes et du syndicat intercommunal à vocation multiple des Tuamotu-Gambier (SIVMTG).

Dans les Tuamotu, quelques communes ont construit des centrales de production d’eau potable comme à Tatakoto, Anaa et Faaite à partir de dessalement d’eau de mer, ou à Puka Puka, Reao, Rangiroa, Tematangi, Hereheretue et Ravahere à partir de la récupération d’eau de pluie. Le dispositif prévoit une distribution de l’eau réalisée par camion-citerne ou à partir de fontaines directement au niveau des centrales de production d’eau potable. A ce jour, onze atolls des Tuamotu possèdent une centrale de production d’eau potable opérationnelle.

La technique principalement retenue dans l’archipel des Tuamotu-Gambier a consisté à mettre en place des citernes individuelles et publiques de collecte d’eaux de pluie. L’eau est en grande partie non potable et la distribution inexistante. La période sèche conduit à une pénurie d’eau. 80% des habitations des Tuamotu ont été dotées de citernes individuelles de récupération d’eau pluviale grâce au programme de financement tripartite Etat-Pays-particuliers mis en place par tranche depuis 2003.

Seules deux îles bénéficient de l’eau souterraine et de surface : Mangareva et Makatea. Hao est le seul atoll qui dispose d’un réseau d’alimentation en eau. Il est alimenté par de l’eau osmosée, mais ne fonctionne que ponctuellement car les installations sont vétustes.

Rédigé par JPV le Jeudi 17 Mars 2016 à 10:53 | Lu 1026 fois