Hinano Murphy, présidente de l’association Te Pu Atiti’a de Moorea.
Papeete, le 21 mars 2018 - Dans le cadre de l'évènement Earth Hour Tahiti, une conférence a lieu ce soir jeudi à 17 heures dans les locaux de la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Services et des Métiers à Papeete. Animée par Hinano Murphy, présidente de l’association Te Pu Atiti’a de Moorea, la conférence abordera la thématique de "Océan : La langue et la culture, moyens de préservation de l’environnement ".
"Le Polynésien va utiliser plusieurs mots pour désigner une même espèce de poisson. Tous ces termes vont définir les nombreux stades de développement du poisson, ils vont correspondre à des rituels, à des pratiques, à des manières de faire, de pêcher, de voir et de percevoir différentes. Si certains mots ne sont plus utilisés, c'est tout un pan de ces pratiques que nous perdons alors et cela au détriment de notre environnement et de nos traditions", explique avec une pointe d'anxiété Hinano Murphy, la présidente de l'association Te Pu Atiti'a de Moorea, qui donne ce soir une conférence dans le cadre de l'opération Earth Hour.
Grande dame de la culture maohi, Hinano Murphy n'a de cesse d'œuvrer pour la sauvegarde de la langue tahitienne, car à travers les mots, c'est toute la relation du Polynésien par rapport à son environnement qui est concernée. En effet, la richesse de la langue forte de plusieurs centaines d'années de pratique a permis de définir avec précision de nombreuses attitudes ou savoirs des ancêtres et les perdent, c'est voir disparaître toutes ces nombreuses pratiques de pêche, d'observation des oiseaux, des fleurs, des fruits…
"Le Polynésien va utiliser plusieurs mots pour désigner une même espèce de poisson. Tous ces termes vont définir les nombreux stades de développement du poisson, ils vont correspondre à des rituels, à des pratiques, à des manières de faire, de pêcher, de voir et de percevoir différentes. Si certains mots ne sont plus utilisés, c'est tout un pan de ces pratiques que nous perdons alors et cela au détriment de notre environnement et de nos traditions", explique avec une pointe d'anxiété Hinano Murphy, la présidente de l'association Te Pu Atiti'a de Moorea, qui donne ce soir une conférence dans le cadre de l'opération Earth Hour.
Grande dame de la culture maohi, Hinano Murphy n'a de cesse d'œuvrer pour la sauvegarde de la langue tahitienne, car à travers les mots, c'est toute la relation du Polynésien par rapport à son environnement qui est concernée. En effet, la richesse de la langue forte de plusieurs centaines d'années de pratique a permis de définir avec précision de nombreuses attitudes ou savoirs des ancêtres et les perdent, c'est voir disparaître toutes ces nombreuses pratiques de pêche, d'observation des oiseaux, des fleurs, des fruits…
LE POLYNESIEN A UNE MANIERE D'APPREHENDER SON ENVIRONNEMENT, LA BIODIVERSITE
Fort de ce constat, Hinano Murphy, qui a participé activement à l'adaptation du film d'animation " Moana " de Disney en version tahitienne, souhaite que la transmission de la langue entre les générations se perpétue, permettant ainsi de conserver les nombreuses connaissances ancestrales des Polynésiens sur la nature et forcément donc sur l'océan.
" Le Polynésien a une manière d'appréhender son environnement, la biodiversité. Si on veut parler de conservation, de protection, il est essentiel de comprendre les situations telles qu'elles étaient auparavant. Naturellement, le tahitien comme toutes les autres langues d'ailleurs, évolue au fil des années, mais il faut que l'on comprenne ses évolutions afin que les valeurs véhiculées puissent s'adapter à la société actuelle sans en oublier les origines. Il est important de traduire davantage l'idée que le mot lui-même, car l'idée englobe les pratiques, la culture, l'approche, les valeurs polynésiennes. Une mauvaise traduction risque d'induire une mauvaise pratique", précise Hinano Murphy, qui tient à souligner combien il est primordial que les générations plus âgées continuent à parler tahitien aux jeunes perpétuant ainsi à travers les mots, les savoirs de la culture et des richesses de la nature et de l'environnement du fenua.
"Certains aspects de la langue ne doivent pas mourir sinon, on perd nos valeurs, nos partages, nos traditions", conclut Hinano Murphy, qui espère bien que les échanges et débats lors de cette conférence aideront à sensibiliser les Polynésiens à transmettre leur langue et ainsi à préserver la culture et l'environnement.
" Le Polynésien a une manière d'appréhender son environnement, la biodiversité. Si on veut parler de conservation, de protection, il est essentiel de comprendre les situations telles qu'elles étaient auparavant. Naturellement, le tahitien comme toutes les autres langues d'ailleurs, évolue au fil des années, mais il faut que l'on comprenne ses évolutions afin que les valeurs véhiculées puissent s'adapter à la société actuelle sans en oublier les origines. Il est important de traduire davantage l'idée que le mot lui-même, car l'idée englobe les pratiques, la culture, l'approche, les valeurs polynésiennes. Une mauvaise traduction risque d'induire une mauvaise pratique", précise Hinano Murphy, qui tient à souligner combien il est primordial que les générations plus âgées continuent à parler tahitien aux jeunes perpétuant ainsi à travers les mots, les savoirs de la culture et des richesses de la nature et de l'environnement du fenua.
"Certains aspects de la langue ne doivent pas mourir sinon, on perd nos valeurs, nos partages, nos traditions", conclut Hinano Murphy, qui espère bien que les échanges et débats lors de cette conférence aideront à sensibiliser les Polynésiens à transmettre leur langue et ainsi à préserver la culture et l'environnement.
Un cycle de conférences pour mieux appréhender l'environnement
Dans le cadre de l'opération Earth Hour, le promoteur de l'évènement, Jerry Biret, a souhaité proposer une réflexion plus globale sur l'environnement à travers quatre conférences. Chacune des conférences a abordé à une thématique différente, à savoir : l’océan, l’énergie, les citoyens et les déchets, et permettra au public de débattre et de dialoguer.
Infos pratiques :
Jeudi 22 mars à 17 h à 18h30 : Hinano Murphy, présidente de l’association Te Pu Atiti’a de Moorea, sur la thématique " Océan : La langue et la culture, moyens de préservation de l’environnement".
Dans l'amphithéâtre de la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Services et des Métiers à Papeete.
Dans le cadre de l'opération Earth Hour, le promoteur de l'évènement, Jerry Biret, a souhaité proposer une réflexion plus globale sur l'environnement à travers quatre conférences. Chacune des conférences a abordé à une thématique différente, à savoir : l’océan, l’énergie, les citoyens et les déchets, et permettra au public de débattre et de dialoguer.
Infos pratiques :
Jeudi 22 mars à 17 h à 18h30 : Hinano Murphy, présidente de l’association Te Pu Atiti’a de Moorea, sur la thématique " Océan : La langue et la culture, moyens de préservation de l’environnement".
Dans l'amphithéâtre de la Chambre de Commerce, d'Industrie, des Services et des Métiers à Papeete.