EDITO - L’obésité n’est pas une fatalité


On connaît les maux, on en connaît les causes… reste à mettre en place le traitement.
 
En Polynésie française, l’obésité est désormais plus un problème de société que de santé. La surconsommation, les portions abondantes, les abus d’alcool et la pratique du sport en dilettante sont autant de facteurs aggravants.
 
Le coût de la vie n’invite pas non plus à garnir les tables de légumes ou de produits maigres, souvent hors de portée des portefeuilles. Fréquemment évoquée, rarement appliquée, la fiscalité serait déjà un bon levier pour enrayer une consommation de produits mauvais, en prise régulière, et favoriser l’achat de meilleures denrées.
 
Des actions ont été menées de façon éparse. La promotion du vélo à la mairie de Papeete, les ateliers sur l’alimentation dans d’autres mairies comme à Faa’a et la politique publique accompagnent cette volonté de voir les Polynésiens en meilleurs santé. Les Pass’ Sport, les activités à destination des jeunes, les campagnes de la Direction de la santé, les petits déjeuners sains dans les écoles et bien d’autres encore. Des applications ludiques et incitatives existent même comme Ito Ito pour rendre l’effort moins rébarbatif.
 
Mais si le politique ne peut pas tout, il essaye quand même. Jordy Chan l’a compris en lançant des projets de pistes cyclables et en promouvant le bus, ce qui, intrinsèquement, oblige les utilisateurs à marcher pour se rendre à leurs arrêts. Le ministre de la Santé, Cédric Mercadal, doit toujours présenter le nouveau Schéma d’orientation sanitaire, alors que la vice-présidente, Chantal Galenon, met la dernière touche à son schéma directeur de l'action sociale et médico-sociale. La ministre des Sports y va aussi de son incitation via les journées Gener’action et le ministre de l’Agriculture travaille au consommer local, donc avec le moins de transformation possible.
 
Des mesures, en dehors de la logique des partis, que la population peine à poursuivre, et les chiffres de la branche maladie de la CPS en sont les témoignages quotidiens.
 
Dans nos colonnes, Daniel Monconduit, docteur en anthropologie et codirecteur du centre Ora Ora, pour sa part, reste positif : “On sent qu'on est dans un tournant actuellement avec une prise de conscience globale qui est en train de s'opérer”.
 
Accrochons-nous à ce raisonnement.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Dimanche 1 Septembre 2024 à 13:27 | Lu 1621 fois