Tahiti le 21 mars 2025. D’un clivage à un autre. En choisissant d’éviter la division autonomie/indépendance, et en préférant celui religion/laïcité, Tearii Alpha ne fait pas de choix dans la question de la gouvernance du Pays. Non. Il préfère changer la question.
La semaine passée, il a donc présenté son mouvement politique, “Hotuatau Firiaui – L’alliance pour le développement”. Une expérience a priori “louable” plus proche du think tank que du parti politique à proprement parler, mais nappée surtout d’une couche de guimauve.
En expliquant dans nos colonnes qu’il faut “accepter aussi que notre Pays soit un pays avec une valeur spirituelle très forte. Et donc, entre faire pousser tout seul et faire pousser dans un esprit de spiritualité, de communauté et de respect de la création, il y a une différence”, le maire de Teva i Uta glisse un pied et quatre orteils dans des dérives du passé contre lesquelles, sans combat, les femmes n’auraient pas le droit d’avorter, de divorcer, de se prononcer dans l’avenir de la cité, etc. De même, avec des réflexions comme la sienne, point d’ouverture au don d’organes pour sauver des vies, ou d’ouverture de dialogue autour de la fin de vie pour cesser de repousser l’inéluctable. La liste de ces interdictions est longue, tellement longue. Demandez-la aux religions issues du Livre, elle est consignée dans l’Ancien Testament.
On rappellera à Tearii Alpha l’étymologie du mot politique, “relatif au gouvernement des hommes” et non à celui des vendeurs de paradis créant les religions par angoisse de l’incompréhension scientifique de ce qui les entoure. Même chose pour la justice, représentée par une femme aux yeux bandés, tenant une balance et une épée, et non une figure divine tenant une croix ou un Ménorah.
“Ce que nous souhaitons avec ce nouveau parti, c'est dès le départ faire appel aux bonnes valeurs de la religion pour mener notre politique de développement”, a-t-il cru bon d’ajouter, pensant sans doute que ceux qui ne sont pas tombés dans le piège créationniste n’ont ni valeur, ni morale.
Hallelujah citoyens, que Dieu fasse les élections à votre place, ça évitera les recours.