E-commerce : les réseaux sociaux et le mobile, nouveaux vecteurs d'expansion


PARIS, 14 septembre 2011 (AFP) - L'e-commerce, apparu il y a à peine 15 ans, continue sa croissance exponentielle et tente maintenant de tirer parti des usages nés des nouvelles technologies, comme le "social commerce" qui s'appuie sur le succès des réseaux sociaux et le "m-commerce" à partir du portable.

"Deux tendances essentielles" se dessinent pour l'avenir, "les réseaux sociaux, qui ne sont pas un phénomène de mode, mais un phénomène de société", et le m-commerce ou commerce sur téléphone portable, qui explose, a estimé Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), lors du salon e-commerce qui se tient jusqu'à jeudi à Paris.

L'essor du m-commerce est favorisé par l'augmentation du parc de smartphones et bientôt par l'arrivée de la quatrième génération de téléphonie mobile (4G).

"Ce n'est pas juste de l'achat à distance, c'est aussi une passerelle entre les magasins et internet", a-t-il relevé, alors que sept millions de Français ont déjà surfé sur internet en magasin via leur portable.

Le m-commerce, qui permet d'acheter où que l'on se trouve pourvu qu'on ait du réseau, se prête particulièrement aux achats qui doivent se faire à un moment précis, comme les ventes aux enchères ou les ventes événementielles.

Le site de déstockage vente-privee.com, dont les ventes démarrent à 07H00 du matin, réalise déjà 10% de son chiffre d'affaires sur mobile.

Parallèlement, l'affluence et l'influence des réseaux sociaux, Facebook en tête, sont devenues "un enjeu pour les e-commerçants en termes de réputation", mais aussi, dans une moindre mesure, en termes de ventes, a précisé M. Lolivier à l'AFP.

"Plus de 50% des internautes y laissent des avis ou sont influencés par les avis qu'ils y trouvent", selon lui.

"Je ne pense pas qu'on ait encore trouvé LE bon modèle" de commerce sur Facebook, mais le réseau encourage l'imagination de nombreux développeurs, a souligné Alain Laidet, commissaire général du salon.

Les réseaux sociaux doivent rester avant tout un "lieu de discussion, un lieu ludique", selon Guillaume Darrousez, directeur général de Cyrillus, qui était jusqu'à récemment directeur e-commerce de La Redoute, le site français qui lance le plus d'innovations.

L'année dernière, il avait justement testé une boutique directement sur Facebook, mais c'est finalement l'initiative qui a "le moins bien marché", d'où le choix de proposer des jeux.

Il s'est associé à Ouat Entertainment, société spécialisée dans les jeux sur les réseaux sociaux, dans le cadre d'un jeu issu du dessin animé Totally Spies.

Les "fans" de La Redoute pouvaient gagner des "Facebook credits", monnaie virtuelle créé par le réseau, et habiller leur avatar avec des vêtements également proposés à la vente sur le site marchand classique. Les meilleures ventes dans le jeu et sur le site étaient les mêmes, a souligné Frédérique Doumic, PDG de Ouat Entertainment. L'opération a permis de recruter des milliers de "fans".

Les Facebook credits servent aussi à voter lors d'émissions de télé-réalité, à écouter de la musique ou à louer des films, a précisé Dimitri Ducourtieux, vice-président Europe de la société américaine Ifeelgoods, qui propose aux e-marchands des opérations promotionnelles avec cette monnaie.

Autre utilisation possible du réseau: se logger sur des sites avec ses identifiants Facebook avec la fonction "Facebook connect", en transportant avec soi son "social graphe", c'est-à-dire les centres d'intérêt de ses proches. Sur cinemur.fr, cela permet par exemple de voir quels films ont été appréciés par ses amis, a expliqué Julien Codorniou, responsable des partenariats de Facebook en France et au Bénélux.

L'e-commerce devra aussi digérer deux autres évolutions technologiques : le t-commerce (sur tablettes), et le commerce sur télévision connectée.

ang/bpi/sd

Rédigé par Par Andrea GRAELLS le Mercredi 14 Septembre 2011 à 06:32 | Lu 847 fois