Dry January, stopper sa consommation d’alcool pendant 1 mois


Tahiti, le 04 janvier 2023 - Dry January, ou janvier sobre en français, est une pratique venue de Finlande qui consiste à ne pas boire une goutte d’alcool pendant tout le mois de janvier. Ayant pour objectif la lutte contre la consommation de boissons alcoolisées, cette campagne est encore récente en Polynésie.
 
Un mois pour changer sa perception de l’alcool. Le Dry January, c’est le moyen d’encourager les Polynésiens à passer un mois de janvier “à sec” sur le plan de la consommation d’alcool. Le principe est simple, ne pas boire de boissons alcoolisées pendant tout le mois de janvier.

Pour rappel, les seuils de consommation d’alcool établis par l’agence sanitaire Santé publique France, sont de l’ordre de deux verres par jour, pas tous les jours ou dix verres par semaine maximum. Des chiffres souvent dépassés pendant les fêtes de fin d’année, qui sont souvent synonymes d’excès. L’opération, née en 2004 en Finlande, a pour objectif de faire prendre conscience de cette consommation excessive et pourquoi pas, de faire baisser ou même définitivement arrêter la prise d’alcool chez les participants, après la période de défi.
 
Une action de santé publique
 
C’est véritablement une action de santé publique” affirme Romain Bourdoncle, responsable du centre de prévention et de soin des addictions à la Direction de la santé, “c’est une campagne encore récente en Polynésie, mais à l’image du mois sans tabac, le Dry January a une véritable vocation de prévention”. Il est difficile de quantifier le nombre de personnes qui participeront à cette opération, ni ceux qui iront vraiment à son terme, mais pour le spécialiste de l’addictologie “après le mois de janvier, la plupart de ceux qui vont participer à cet exercice, vont mieux contrôler leur consommation d’alcool, certains vont même totalement arrêter de boire”. Prendre part au Dry January, c’est autant une prise de conscience publique qu’une introspection. “C’est présenté dans une action de santé publique, par la force des choses, ça pousse les gens à cogiter. Ainsi, ils se questionnent et ça ouvre la porte à une réflexion personnelle”, explique-t-il.
 
Une campagne ouverte à tous
 
Cette campagne s’adresse à tous, peu importe le niveau de consommation. Pour y participer, il suffit juste d’avoir de l’envie et de la motivation. Elle fait partie des bonnes résolutions à prendre pour 2023. “J’ai pris cette décision car je buvais beaucoup trop d’alcool ces derniers temps. Il y a toujours une occasion, un événement ou quelque chose. Faire le Dry January, ça me donne une sorte d’excuse pour refuser des verres. Et puis, je me dis que ça ne peut que me faire du bien” avance Simon, qui a décidé de tenter le défi cette année. A l’inverse Charlotte, 37 ans, ne participera pas à cette campagne “Je n’aime pas le fait de me dire que c’est interdit, que je ne peux en aucun cas boire pendant un mois. Je trouve cela moralisateur. D’autant plus que j’arrive très bien à réguler ma consommation le reste de l’année”.
 
Effets bénéfiques de la sobriété
 
Les bienfaits d’un mois sans alcool sont extrêmement nombreux. “Tout d’abord, on perd du poids, puisque les boissons alcoolisées sont extrêmement caloriques” explique le docteur Bourdoncle. Ensuite, la peau prendra “un meilleur teint”, à forte dose l’alcool expose à des carences en zinc, susceptible de provoquer des rougeurs au niveau du visage. Le sommeil devient quant à lui, “de meilleure qualité et plus stable”. Le gain d’énergie est également très important, les séances de sports, par exemple, deviendront plus efficaces. Cela entrainera aussi une amélioration de la “santé mentale” et une concentration plus efficace. Pour terminer, l’état de santé général sera aussi bonifié, puisqu’une réduction d’alcool procura une plus grande résistance aux virus. Pour terminer, stopper sa consommation sera synonyme d’économies.

L’alcool est, avec la cigarette, l’une des substances addictogènes qui “entraine le plus de coûts sur la santé” avec des cancers du pancréas, du foie ou encore de l’œsophage. Le défi, avec les années, prend de plus en plus d’ampleur et impacte même les 18-25 ans.

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 3 Janvier 2023 à 16:43 | Lu 1615 fois