Drame de Taravao : les pièces à conviction retrouvées dans les ruines du fare calciné


A l'endroit où agonisaient les deux corps calcinés, les gendarmes retrouvent un couteau, un briquet et le bouchon d'un jerrican d'essence. (Illustration)
TARAVAO, le 6 janvier 2016 -Les techniciens de l'identification criminelle ont minutieusement fouillé les décombres de la maison où un jeune couple de la Presqu'île a tragiquement trouvé la mort dimanche. Un couteau de cuisine, un briquet et un bouchon de jerrican ont été retrouvés là où gisaient leurs corps. L'homme s'était immolé par le feu dans la maison après avoir poignardé sa compagne à 11 reprises. Une enquête de personnalité se poursuit le concernant, pour tenter de comprendre son geste fou.


Les gendarmes de l'identification criminelle ont passé au peigne fin les décombres de la maison dans laquelle un homme de 34 ans a selon toute vraisemblance tué sa femme à l'arme blanche, dimanche dernier en début de soirée à la Presqu'île avant de tout faire brûler à l'essence, lui compris. Les enquêteurs ont retrouvé au terme d'une fouille minutieuse, au milieu des ruines, un couteau à steak, un briquet et le bouchon d'un jerrican d'essence à proximité immédiate de l'endroit où avaient été découverts les corps grièvement brûlés du jeune couple, a-t-on appris ce mercredi auprès du parquet de Papeete.

La victime, une jeune femme sans histoire de 26 ans, avait été lardée de onze coups de couteau dont une plaie profonde, avait révélé le rapport d'autopsie. Elle avait eu le temps d'accuser son tane d'avoir voulu la tuer à des voisins venus la secourir, peu de temps avant de rendre son dernier souffle. Son compagnon, qui devait décéder lui aussi, mardi, des suites de ses brûlures, n'avait pas pu être entendu par les enquêteurs en raison de son état désespéré. L'autopsie de sa dépouille n'a révélé aucune trace de coups le concernant, écartant la participation d'une tierce personne.

Vers un classement de l'affaire

Avec la mort du principal suspect, l'action publique est sur le point de s'éteindre dans ce douloureux dossier. Le couple était parent d'un petit garçon de 3 ans, aujourd'hui orphelin. Quelques proches du meurtrier pyromane doivent encore malgré tout faire l'objet d'auditions par les enquêteurs qui souhaitent en savoir plus sa personnalité afin, peut-être, d'expliquer les raisons de son geste fou.

Décrit comme quelqu'un de jaloux et possessif, il aurait reproché de prétendues infidélités à sa compagne "sans que cela ne ressorte pour l'heure des investigations" précise une source judiciaire. C'est la sœur du suspect qui avait alerté la gendarmerie dimanche après avoir reçu un coup de téléphone ambigu de son frère, lui faisant comprendre qu'elle allait devoir à l'avenir prendre soin de l'enfant du couple. L'incendie faisait déjà rage à leur arrivée sur place.


Rédigé par Raphaël Pierre le Mercredi 6 Janvier 2016 à 16:54 | Lu 2961 fois