Doter la Polynésie française d’un cadre général à l’agriculture biologique

Le ministre de l’économie rurale, Frédéric Riveta, a présenté en conseil des ministres un projet de « loi du Pays » relatif à l’agriculture biologique en Polynésie française. Celui-ci ayant reçu un accueil favorable par le gouvernement, il sera prochainement soumis à l’examen des représentants à l’assemblée de la Polynésie française.


Il apparaît aujourd’hui essentiel de doter la Polynésie française d’un cadre général à l’agriculture biologique, en particulier, afin de répondre aux attentes des acteurs du secteur rural mais aussi à celle des consommateurs.
Cette « loi du Pays » a pour but de réglementer les productions biologiques de Polynésie française. Elle permettrait l’officialisation d’une norme de référence en Polynésie : « la norme océanienne d’agriculture biologique » dont l’initiative appartient à la Communauté du Pacifique Sud. Une telle officialisation n’exclurait pas pour autant la possibilité pour les agriculteurs de se certifier avec d’autres normes reconnues au niveau international.
Pour pouvoir être reconnu bio, un produit devrait respecter un cahier des charges et devra, soit être certifié par un organisme de contrôle officiel, soit être garanti par un système participatif de garantie (SPG). Les SPG, reconnus par la Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique (I.F.O.A.M.) et l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (F.A.O.), permettraient à un groupement composé de producteurs et de consommateurs de s’auto-contrôler afin de réduire les coûts de certification et de centraliser les efforts et les connaissances de chacun. Ce système, promu par la C.P.S., apparaît en effet, particulièrement adapté aux pays tropicaux et notamment insulaires.
Une commission pour l’agriculture biologique devrait réunir professionnels et administratifs dans le but de traiter de toute question relative aux produits bio, en particulier, les agréments des organismes certificateurs et des S.P.G.
Enfin, un logo propre à la Polynésie française pourrait être apposé sur les produits aux côtés du logo de la norme d’agriculture biologique afin de préciser leur origine. A cette fin, le ministère en charge de l’agriculture, en partenariat avec le ministère de l’éducation, a d’ores et déjà lancé un concours de dessin qui se déroule en ce moment même au sein de plusieurs classes de collèges du fenua. Les résultats seront connus lors de la prochaine foire agricole de Polynésie française.
Rappelons que la production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence de certains consommateurs à l’égard de produits obtenus grâce à des substances et à des procédés naturels.
La surface mondiale cultivée suivant le mode biologique et certifiée a été estimée à près de 32,3 millions d’hectares fin 2007 (d’après les données de l’IFOAM et de plusieurs organismes européens). Elle représentait plus de 0,8% du territoire agricole des 141 Etats enquêtés. Par ailleurs, plus de 1,2 million d’exploitations agricoles certifiées bio ont été enregistrées en 2007.
En métropole, fin 2008, 13 298 exploitations agricoles étaient engagées dans la production biologique avec 583 799 ha, soit 2,12% de la surface agricole utilisée (SAU) nationale.


Rédigé par extrait du conseil des ministres le Mercredi 8 Septembre 2010 à 20:04 | Lu 957 fois