Washington, Etats-Unis | AFP | vendredi 05/01/2018 - La publication vendredi du livre d'un journaliste américain décrivant de l'intérieur une Maison Blanche soumise aux sautes d'humeur et à la personnalité supposément superficielle de Donald Trump a relancé le débat sur la capacité du président américain à exercer ses fonctions, scandalisant ses supporteurs.
Le livre de Michael Wolff, "Fire and Fury: Inside the Trump White House" ("Le feu et la colère, dans la Maison Blanche de Trump", disponible en anglais seulement) était en tête des ventes du site Amazon vendredi matin, et l'auteur se félicitait de la formidable publicité offerte par le milliardaire, qui a sommé en vain l'éditeur de renoncer à la parution.
A travers de nombreux témoignages, la plupart anonymes et dénoncés comme fantaisistes par le président, l'auteur décrit les dysfonctionnements de l'exécutif et un chef d'Etat allergique à la lecture, fréquemment reclus dans sa chambre dès 18H30 avec un cheeseburger, les yeux rivés sur ses trois écrans de télévision, multipliant les appels à un petit groupe d'amis sur lesquels il déverse "un flot de récriminations", allant de la malhonnêteté des médias au manque de loyauté de son équipe.
Tout son entourage, selon l'auteur, s'interrogerait sur sa capacité à gouverner, a-t-il dit vendredi dans une interview sur NBC.
"Ils disent qu'il est comme un enfant. Ce qu'ils veulent dire, c'est qu'il a besoin d'être immédiatement satisfait. Tout tourne autour de lui", a affirmé Michael Wolff.
"Il est comme une balle de flipper, il part dans tous les sens", a-t-il ajouté. Et de donner comme exemple le fait que Donald Trump répète les mêmes histoires "trois fois en dix minutes", une tendance également observée dans ses interventions publiques.
Ces critiques envers Donald Trump, 71 ans, ne sont pas totalement nouvelles, mais le livre vient grossir le réquisitoire qu'avaient, en 2015 et 2016, déjà engagé Hillary Clinton et les adversaires républicains de l'homme d'affaires.
Plus récemment, le sénateur John McCain a qualifié le septuagénaire de "mal informé" et d'"impulsif". Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Corker, a comparé pour sa part la Maison Blanche à une "halte-garderie pour adultes". "Je sais de source sûre que chaque jour, à la Maison Blanche, le but est de le contenir", a-t-il dit en octobre.
Et dans la presse, des témoignages ont décrit la manière dont les responsables gouvernementaux ont appris à raccourcir leurs présentations au commandant en chef et à les illustrer de graphiques.
- 'Il lit les gens' -
Donald Trump est furieux des reprises dans la presse, qu'il estime irrémédiablement biaisée contre lui.
"Maintenant qu'il a été prouvé que la collusion avec la Russie est une fable complète, et que la seule collusion ayant existé était entre Hillary Clinton et le FBI/Russie, les médias +fake news+ et ce nouveau livre bidon attaquent sur tous les fronts imaginables. Ils devraient essayer de gagner une élection. Triste!" a-t-il tweeté vendredi.
C'est la défense de ses partisans: la meilleure preuve de son intelligence est que l'homme d'affaires novice en politique s'est fait élire contre toute l'élite du parti républicain, aux primaires, et contre Hillary Clinton, soutenue par Barack Obama.
Pour eux, les médias occultent la réussite de la première année au pouvoir: la croissance, la baisse continue du chômage, la victoire en vue contre l'organisation Etat islamique, les records à la Bourse...
"Bizarre que dès que Donald Trump gagne, les médias s'accrochent à tout objet anti-Trump qui brille (quelle que soit sa crédibilité)..." a tweeté son fils Donald Jr.
Anthony Scaramucci, éphémère directeur de la communication, a répondu à la critique que le président ne lisait pas en expliquant qu'il était "auteur de best-sellers"... "Il lit", a-t-il insisté.
"Le président sait très bien lire les gens", a-t-il poursuivi, sur MSNBC. "Il a un très, très bon instinct politique".
Au Congrès, la question de l'état mental du dirigeant est de moins en moins taboue. Plus d'une dizaine d'élus démocrates (et un républicain) ont ainsi consulté en décembre une psychiatre de l'université Yale qui s'interroge publiquement sur la dégradation mentale du président. "Risible", a répondu la porte-parole de la Maison Blanche.
ico/leo
Le livre de Michael Wolff, "Fire and Fury: Inside the Trump White House" ("Le feu et la colère, dans la Maison Blanche de Trump", disponible en anglais seulement) était en tête des ventes du site Amazon vendredi matin, et l'auteur se félicitait de la formidable publicité offerte par le milliardaire, qui a sommé en vain l'éditeur de renoncer à la parution.
A travers de nombreux témoignages, la plupart anonymes et dénoncés comme fantaisistes par le président, l'auteur décrit les dysfonctionnements de l'exécutif et un chef d'Etat allergique à la lecture, fréquemment reclus dans sa chambre dès 18H30 avec un cheeseburger, les yeux rivés sur ses trois écrans de télévision, multipliant les appels à un petit groupe d'amis sur lesquels il déverse "un flot de récriminations", allant de la malhonnêteté des médias au manque de loyauté de son équipe.
Tout son entourage, selon l'auteur, s'interrogerait sur sa capacité à gouverner, a-t-il dit vendredi dans une interview sur NBC.
"Ils disent qu'il est comme un enfant. Ce qu'ils veulent dire, c'est qu'il a besoin d'être immédiatement satisfait. Tout tourne autour de lui", a affirmé Michael Wolff.
"Il est comme une balle de flipper, il part dans tous les sens", a-t-il ajouté. Et de donner comme exemple le fait que Donald Trump répète les mêmes histoires "trois fois en dix minutes", une tendance également observée dans ses interventions publiques.
Ces critiques envers Donald Trump, 71 ans, ne sont pas totalement nouvelles, mais le livre vient grossir le réquisitoire qu'avaient, en 2015 et 2016, déjà engagé Hillary Clinton et les adversaires républicains de l'homme d'affaires.
Plus récemment, le sénateur John McCain a qualifié le septuagénaire de "mal informé" et d'"impulsif". Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Corker, a comparé pour sa part la Maison Blanche à une "halte-garderie pour adultes". "Je sais de source sûre que chaque jour, à la Maison Blanche, le but est de le contenir", a-t-il dit en octobre.
Et dans la presse, des témoignages ont décrit la manière dont les responsables gouvernementaux ont appris à raccourcir leurs présentations au commandant en chef et à les illustrer de graphiques.
- 'Il lit les gens' -
Donald Trump est furieux des reprises dans la presse, qu'il estime irrémédiablement biaisée contre lui.
"Maintenant qu'il a été prouvé que la collusion avec la Russie est une fable complète, et que la seule collusion ayant existé était entre Hillary Clinton et le FBI/Russie, les médias +fake news+ et ce nouveau livre bidon attaquent sur tous les fronts imaginables. Ils devraient essayer de gagner une élection. Triste!" a-t-il tweeté vendredi.
C'est la défense de ses partisans: la meilleure preuve de son intelligence est que l'homme d'affaires novice en politique s'est fait élire contre toute l'élite du parti républicain, aux primaires, et contre Hillary Clinton, soutenue par Barack Obama.
Pour eux, les médias occultent la réussite de la première année au pouvoir: la croissance, la baisse continue du chômage, la victoire en vue contre l'organisation Etat islamique, les records à la Bourse...
"Bizarre que dès que Donald Trump gagne, les médias s'accrochent à tout objet anti-Trump qui brille (quelle que soit sa crédibilité)..." a tweeté son fils Donald Jr.
Anthony Scaramucci, éphémère directeur de la communication, a répondu à la critique que le président ne lisait pas en expliquant qu'il était "auteur de best-sellers"... "Il lit", a-t-il insisté.
"Le président sait très bien lire les gens", a-t-il poursuivi, sur MSNBC. "Il a un très, très bon instinct politique".
Au Congrès, la question de l'état mental du dirigeant est de moins en moins taboue. Plus d'une dizaine d'élus démocrates (et un républicain) ont ainsi consulté en décembre une psychiatre de l'université Yale qui s'interroge publiquement sur la dégradation mentale du président. "Risible", a répondu la porte-parole de la Maison Blanche.
ico/leo