« Do you speak touriste ? » au marché de Papeete


Douze commerçants du marché de Papeete ont commencé hier un stage de 24 heures sur le thème « Accueil et vente en anglais »
PAPEETE, le 15 juin 2015. Douze commerçants du marché de Papeete ont commencé ce lundi une formation en anglais. Le but : « avoir quelques mots de vocabulaire pour créer du lien avec les clients » souligne leur professeur Yves Valen.


Au rez-de-chaussée du marché, Tarepa Tereopa tient un stand d'artisanat. On y trouve des paniers, des chapeaux… « Un peu de tout », résume-t-il. De nombreux touristes, souvent anglophones, viennent chaque jour jeter un œil à ses produits. Mais les choses se compliquent face à des touristes américains, anglais ou encore australiens. « Je ne parle pas du tout anglais », regrette-t-il. Ce lundi, il avait rendez-vous avec une dizaine d'autres commerçants du marché au premier étage de cet établissement. Équipé d'un cahier et d'un crayon, Tarepa Tereopa compte bien acquérir quelques notions d'anglais grâce à la formation mise en place par la CCISM en collaboration avec la commune de Papeete et l'association des commerçants du marché sur le « thème accueil et vente en anglais ».
Ce stage fait suite à une enquête menée en 2014 auprès des passagers de paquebots en escale à Papeete. Beaucoup d'entre eux avaient relevé les problèmes de communication en anglais des vendeurs. En 2013 et 2014, une formation du même type avait été réalisée à l'attention des taxis.


Lily Tinihau et Tarepa Tereopa s'entraident sur la prononciations des termes anglais.
Lily Tinihau s'est installée à côté de Tarepa Tereopa. Elle vend des perles et de l'artisanat. « On reçoit beaucoup de touristes étrangers. Je parle un peu anglais mais mes derniers cours de langue remontent à très loin, quand j'étais élève », explique-t-elle.
Yves Valen, intervenant-formateur en anglais, prend la parole : « Le but n'est pas de parler anglais couramment », commence-t-il pour détendre l'atmosphère. « L'objectif est que vous sachiez accueillir les touristes. Le fait que vous essayiez de communiquer avec eux leur fait plaisir et cela permet de créer du lien. » Yves Valen leur distribue deux feuilles avec du vocabulaire. « Plus vous connaîtrez de mots et plus vous pourrez vous en sortir. Même si ce n'est pas dans l'ordre et qu'il y a des problèmes de grammaire, on vous comprendra. »


Des conseils de vente

Un par un, les stagiaires lisent un mot sur la feuille pour apprendre à le prononcer et sa signification. « Welcome, ça veut dire Maeva. C'est important », insiste Yves Valen. « Un welcome chaleureux rend tout de suite le client heureux. »
En plus de ces notions de vocabulaire, ce sont aussi des conseils de vente qui sont donnés aux commerçants. « May I help you, c'est quelque chose d'important. Cela veut dire : « Puis-je vous aider ? Une des clés du commerce est d'être au service du client
», rappelle le formateur. « Les touristes n'y connaissent rien en artisanat. Ils ont donc besoin de conseils. »
Après une heure de cours, les commerçants ressortent heureux de s'être rafraîchi la mémoire ou d'avoir appris de nouveaux mots. Sylvie, qui vend du ma'a tahiti, confie qu'elle « rêve de parler anglais ». « J'aimerais bien pouvoir tenir une conversation », ajoute-t-elle.

Le prochain cours aura lieu mercredi. Les stagiaires suivront ainsi chaque semaine trois cours d'une heure pendant huit semaines, soit au total 24 heures de cours.
Une formation du même type doit avoir lieu dans les prochaines semaines à Moorea et Raiatea. En septembre, ce sont les commerçants de Fakarava qui pourront en profiter.
Cette opération s'appelle « Do you speak touriste ? » car elle pourra concerner par la suite d'autres langues comme le mandarin et le japonais qui ont été demandées par les professionnels de Papeete et de Bora Bora.


Combien ça coûte ?


Ces stages sont subventionnés par la CCISM. Le budget global prévu par la commission tourisme pour ces opérations de formation en langues en 2015 s'élève à un million de Fcfp. La participation demandée aux stagiaires est de 5 000 Fcfp pour le stagiaire patenté (tarif préférentiel pour les ressortissants de la CCISM) et de 10 000 Fcfp pour les salariés. Pour le marché de Papeete, la participation individuelles au stage est de 2 500 Fcfp pour les membres de l'association Mapuru a Paraita car cette dernière prend en charge 50 % du prix.

Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 15 Juin 2015 à 16:24 | Lu 1393 fois