Tahiti Infos

Dix cobayes sur le marché de l’emploi

Le SEFI a lancé en décembre 2014 une toute nouvelle action : le POP post BAC, une formation de préparation à l’insertion et à l’orientation professionnelle de demandeurs d’emploi titulaires d’un diplôme de l’enseignement secondaire. Redynamisés par trois mois de formation, ils sont aujourd’hui dans les starting blocks pour décrocher un emploi valorisant, à la hauteur de leurs compétences et de leurs attentes.


Si un diplôme universitaire peut s’avérer un atout certain dans le monde du travail, il ne représente en aucun cas l’arme absolue contre le chômage, notamment en temps de crise. En effet, près de 150 demandeurs d’emploi, titulaires au minimum d’un Bac + 2 sont comptabilisés dans les statistiques du SEFI. Avec cette nouvelle formule, le SEFI souhaite mettre en place une action spécifique pour les demandeurs diplômés (niveau bac + 2 minimum), également en difficulté d’insertion.

Des diplômes, mais pas d’expérience…

Comme le précise Vaea Dang, responsable de la cellule formation du SEFI : « En 2014, un certain nombre de formations qualifiantes ont attiré des jeunes diplômés en recherche soit d’orientation professionnelle soit d’expérience professionnelle, en raison en particulier d’un parcours universitaire sans faute mais dénué de pratique sur le terrain. Le SEFI a donc décidé de poursuivre l’effort déjà mis sur les formations qualifiantes et de permettre à des jeunes diplômés de travailler sur leur orientation professionnelle. » Le SEFI a donc contacté Activ Result pour initier un nouveau programme, basé sur ce qui se fait déjà en matière d’orientation professionnelle tout en gardant à l’esprit la spécificité de ce public : diplômes, capacité d’encadrement et évolution de carrière importante. « L’idée c’est que ce public est potentiellement plus employable et de façon moins précaire. Nous voulions donc faire le pari qu’avec un peu d’aide, ils trouveraient un emploi stable, qui corresponde à ce qu’ils veulent faire et qu’ils ne se retrouveraient plus sur le marché de l’emploi», poursuit Vaea Dang.

Un programme sur mesure, axé sur l’entreprise

La prestation existante de programme d’orientation professionnelle classique ne convenant pas à ce type de public, un programme sur mesure a donc été pensé pour redynamiser au mieux des personnes qualifiées certes, mais souvent indécises ou en perte de confiance en elles. La formation avait pour objectif de les aider à définir un projet professionnel réaliste et réalisable et de leur donner les outils pour entamer une recherche d’emploi efficace. Les modules proposés s’inspirent de la méthodologie utilisée pour les cadres en entreprise.
Les stagiaires ont donc été les acteurs de cette formation, se comportant comme des professionnels. Ils devaient en particulier adopter une tenue et un comportement tournés entreprise. Les modules ont été revus, non seulement ajustés mais également créés pour certains (gestion du temps, séminaire entretien, anglais, séminaire cohésion). En particulier, des modules et des techniques innovantes tels qu’un « Markheton », une course pour récolter des offres d’emploi auprès des entreprises, et un séminaire de cohésion de groupe ont poussé les stagiaires à sortir d’eux-mêmes et à mieux se connaître. Lors de leurs stages en entreprise, les stagiaires ont pu montrer qu’ils manquaient certes d’expérience mais avaient de la motivation et du sérieux à revendre.

Bilan : reboostés et bien armés

Après 3 mois de formation, la confiance est revenue. « Après une épreuve professionnelle difficile il y a deux ans, j’ai tourné en rond. Aujourd’hui, je me sens mieux et me projette de nouveau dans l’avenir, » explique Manuia, prête à créer sa propre structure de conseil à l’export. Amélie quant à elle se connaît mieux, un atout pour mieux se vendre auprès des employeurs dans le secteur banque/assurance : « J’ai pris conscience de mes valeurs professionnelles et personnelles : la fiabilité et l’intégrité. Je peux aujourd’hui mettre ma rigueur en avant. » Siegfried, qui souhaite devenir chargé de promotion touristique à l’étranger a changé sur regard sur lui. « Je sais que j’ai aujourd’hui quelque chose de spécial : j’apporte ma personnalité. C’est mon plus ! ». Pour d’autres, il s’agissait tout simplement de trouver leur voie. « Je ne savais pas ce que je voulais faire », explique Vairea. « Aujourd’hui, je postule pour un contrat de volontaire au développement comme assistante de gestion dans l’administration. »
Pour Vaea Dang, le bilan est positif : « les participants sont reboostés, ils ont repris le chemin de l’emploi avec plus d’assurance, plus de visibilité et de meilleurs arguments de vente. L’implication en formation a été très forte. Les projets professionnels sont clairs dans l’ensemble. Sur dix stagiaires au final, trois sont intéressés pour reprendre un cursus via l’apprentissage, une par la formation chef de rayon (à venir en 2015), deux par la création d’entreprise et deux sont en cours de négociation pour un CDD ou CVD. » Une expérience concluante pour ces dix cobayes que le SEFI ne devrait bientôt plus retrouver dans ses fichiers de demandeurs d’emploi…




Rédigé par Isa OZAN le Jeudi 19 Mars 2015 à 15:34 | Lu 1711 fois