Paris, France | AFP | lundi 02/01/2017 - Ancien marin-pêcheur et délinquant multirécidiviste, le jihadiste français Nicolas Moreau, 32 ans, a été condamné lundi à dix ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.
Il s'agit de la peine maximale pour ce délit.
L'intéressé a refusé d'être extrait de prison pour entendre cette décision du tribunal correctionnel de Paris, conforme aux réquisitions.
A l'audience du 14 décembre, le procureur avait estimé que Nicolas Moreau présentait une "dangerosité sociale extrême", et averti qu'il risquait de revenir à son "engagement jihadiste" une fois remis en liberté.
Ce délinquant multirécidiviste ayant passé près d'un an et demi dans les rangs de l'organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie, est le frère de Flavien Moreau, premier jihadiste français condamné au retour de la Syrie, en novembre 2014.
Mais si son cadet n'était resté que quelques semaines dans la zone irako-syrienne, Nicolas Moreau y a, lui, passé beaucoup plus de temps, ouvrant même pendant trois mois un restaurant à Raqa, fief de l'EI en Syrie, grâce à son "butin de guerre".
Né en Corée du Sud, adopté à quatre ans par une famille française, Nicolas Moreau a sombré dans la délinquance après le divorce de ses parents adoptifs, se convertissant à l'islam en prison, où il passe cinq années, notamment pour des vols avec violences.
L'ancien marin-pêcheur avait assuré lors de l'audience avoir rompu avec l'Etat islamique, qualifié de "secte", mais estimé qu'il n'avait pas "porté préjudice à la France" en partant combattre entre janvier 2014 et juin 2016.
Nicolas Moreau avait aussi critiqué les "excès de Daech" (acronyme arabe de l'EI) lors du procès, évoquant en particulier le "bourrage de crâne" et les tortures pratiquées par l'organisation jihadiste.
- "Je reprendrai les armes" -
Tout en assurant qu'il voulait se ranger, il avait lancé un avertissement au tribunal : "Si vous me mettez une lourde peine, cela va être plus dur de me réinsérer. Je reprendrai les armes".
L'"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", ou "AMT", est le délit par excellence des "filières" de jihadistes, ces combattants ayant passé quelques semaines, quelques mois ou parfois plus en Irak et en Syrie.
En juillet 2016, c'est aussi pour "AMT" qu'avaient été condamnés les membres de la "filière de Strasbourg" - dont le frère d'un kamikaze du Bataclan, Karim Mohamed Aggad - à des peines allant de six à huit ans de prison. Le parquet, qui avait requis jusqu'à dix ans, a fait appel.
L'an dernier, Catherine Champrenault, procureur général à la cour d'appel de Paris, avait appelé à porter à quinze ans la peine maximale pour l'"AMT", de manière à durcir la répression.
Cette proposition n'ayant pas été reprise par le gouvernement, le parquet a décidé de "criminaliser" certains de ces délits, c'est-à-dire de renvoyer les prévenus concernés devant des cours d'assises spéciales, où les peines encourues sont plus lourdes qu'au tribunal correctionnel.
Cette démarche concernerait, entre autres, les hommes et femmes partis faire le jihad après les attentats de janvier 2015, qui ont fait basculer la France dans une nouvelle époque, avec une série d'attaques ayant tué 238 personnes depuis deux ans.
Environ 700 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés de l'EI, notamment à Mossoul, que les forces irakiennes essaient de reconquérir, et à Raqa, selon les autorités françaises.
aue/tmo/phc
Il s'agit de la peine maximale pour ce délit.
L'intéressé a refusé d'être extrait de prison pour entendre cette décision du tribunal correctionnel de Paris, conforme aux réquisitions.
A l'audience du 14 décembre, le procureur avait estimé que Nicolas Moreau présentait une "dangerosité sociale extrême", et averti qu'il risquait de revenir à son "engagement jihadiste" une fois remis en liberté.
Ce délinquant multirécidiviste ayant passé près d'un an et demi dans les rangs de l'organisation Etat islamique (EI), en Irak et en Syrie, est le frère de Flavien Moreau, premier jihadiste français condamné au retour de la Syrie, en novembre 2014.
Mais si son cadet n'était resté que quelques semaines dans la zone irako-syrienne, Nicolas Moreau y a, lui, passé beaucoup plus de temps, ouvrant même pendant trois mois un restaurant à Raqa, fief de l'EI en Syrie, grâce à son "butin de guerre".
Né en Corée du Sud, adopté à quatre ans par une famille française, Nicolas Moreau a sombré dans la délinquance après le divorce de ses parents adoptifs, se convertissant à l'islam en prison, où il passe cinq années, notamment pour des vols avec violences.
L'ancien marin-pêcheur avait assuré lors de l'audience avoir rompu avec l'Etat islamique, qualifié de "secte", mais estimé qu'il n'avait pas "porté préjudice à la France" en partant combattre entre janvier 2014 et juin 2016.
Nicolas Moreau avait aussi critiqué les "excès de Daech" (acronyme arabe de l'EI) lors du procès, évoquant en particulier le "bourrage de crâne" et les tortures pratiquées par l'organisation jihadiste.
- "Je reprendrai les armes" -
Tout en assurant qu'il voulait se ranger, il avait lancé un avertissement au tribunal : "Si vous me mettez une lourde peine, cela va être plus dur de me réinsérer. Je reprendrai les armes".
L'"association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", ou "AMT", est le délit par excellence des "filières" de jihadistes, ces combattants ayant passé quelques semaines, quelques mois ou parfois plus en Irak et en Syrie.
En juillet 2016, c'est aussi pour "AMT" qu'avaient été condamnés les membres de la "filière de Strasbourg" - dont le frère d'un kamikaze du Bataclan, Karim Mohamed Aggad - à des peines allant de six à huit ans de prison. Le parquet, qui avait requis jusqu'à dix ans, a fait appel.
L'an dernier, Catherine Champrenault, procureur général à la cour d'appel de Paris, avait appelé à porter à quinze ans la peine maximale pour l'"AMT", de manière à durcir la répression.
Cette proposition n'ayant pas été reprise par le gouvernement, le parquet a décidé de "criminaliser" certains de ces délits, c'est-à-dire de renvoyer les prévenus concernés devant des cours d'assises spéciales, où les peines encourues sont plus lourdes qu'au tribunal correctionnel.
Cette démarche concernerait, entre autres, les hommes et femmes partis faire le jihad après les attentats de janvier 2015, qui ont fait basculer la France dans une nouvelle époque, avec une série d'attaques ayant tué 238 personnes depuis deux ans.
Environ 700 Français se trouvent actuellement en Irak et en Syrie aux côtés de l'EI, notamment à Mossoul, que les forces irakiennes essaient de reconquérir, et à Raqa, selon les autorités françaises.
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