Disparition de Mama Paulina, première enseignante du 'ori Tahiti au Conservatoire


Tahiti, le 2 août 2020 – Le ministre de la Culture et le directeur du Conservatoire ont annoncé vendredi la disparition à 88 ans de Paulina Morgan, "grande dame de la danse traditionnelle" qui fut la première enseignante du 'ori Tahiti au CAPF – Te Fare Upa Rau.
 
Dans un double message de condoléance, le ministre de la Culture Heremoana Maamaatuaiahutapu et le directeur du Conservatoire artistique de la Polynésie française (CAPF) –Te Fare Upa Rau Fabien Dinard ont annoncé vendredi la disparition à 88 ans de Paulina Morgan. Plus connue sous le nom de Mama Paulina, notamment des membres du conservatoire, cette "grande dame de la danse" était la cheffe du groupe Tiare Tahiti après avoir fait partie du groupe de Madeleine Moua, Heiva Tahiti. "Naturellement, elle contribuera à l’instar de ses contemporains au mouvement de renaissance de la danse traditionnelle tahitienne et au-delà, de celui des arts traditionnels de notre fenua", salue le ministre de la Culture. Lorsqu'elle a rejoint l'équipe du CAPF à la création de l'établissement au début des années 1980, Mama Paulina a mis en place les bases de l'enseignement de la danse traditionnelle, s'attachant rapidement les services d'une certaine Louise Kimitete. Mamie Louise a en effet été l'assistante de Mama Paulina pour ses cours, avant de prendre sa relève et poursuivre son œuvre pendant plus de 30 ans, laissant la trace que l'on connaît dans l'histoire du 'ori Tahiti. "Aux noms de Coco Hotahota et Louise Kimitete, s’ajoute celui de Paulina Morgan, trois noms qui symbolisent l’expression multiple de notre culture et la situation d’urgence des conditions de sa transmission afin que demeurent : danseurs, musiciens, chorégraphes et maîtres de ballet", écrit Heremoana Maamaatuaiahutapu.

Fabien Dinard, de son côté, a rendu hommage vendredi à cette dame "chère au cœur de la grande famille du Conservatoire Te Fare Upa Rau". Le directeur du CAPF soulignant l'importance de Paulina Morgan dans "le grand mouvement de renaissance de la danse traditionnelle tahitienne, lancé par Madeleine Moua et Mémé de Montluc". Et le directeur de conclure : "Aujourd'hui, ce sont plus de 1 000 élèves qui pratiquent les arts traditionnels au conservatoire. Je ne peux m'empêcher de penser à celles qui, les premières, ont planté dans des milliers de coeurs cette petite graine d'amour pour notre culture et notre fenua".
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Dimanche 2 Aout 2020 à 17:40 | Lu 1663 fois