Direction Hiva Oa avec ‘Ura éditions


TAHITI, le 16 novembre 2020 - Dans le cadre du Salon du livre qui s'est tenu la semaine dernière, plusieurs ouvrages sont parus chez ‘Ura éditions dont Hiva Oa, mon île tiki de Maïre Vallaux-Bodereau et Suwarrow, Ouragan sur l’atoll de Robert Dean Frisbie.

Hiva Oa, mon île tiki est un album jeunesse de Maïre Vallaux-Bodereau traduit en quatre langues, qui raconte les aventures de Tahia, 10 ans, vivant à Hiva Oa.

Les vacances de Noël commencent et chaque jour est une fête. Pour le lecteur, Tahia raconte, danse et chante son amour pour son île natale.

Maïré Vallaux-Bodereau a déjà signé deux albums jeunesse chez ‘Ura éditions : l’un sur Mangareva et l’autre sur Moorea. Mangareva, mon île perle suit un petit garçon qui permet au lecteur de découvrir cet archipel éloigné. "Je le connais bien, rapporte l’auteure, mon grand-père y vit". Moorea mon île cœur parle d’Aimeho, 10 ans. Celui-ci invite le lecteur à partager son univers.

Maïré Vallaux-Bodereau a voulu "rendre ce qu’elle voyait". Autrement dit : "des enfants heureux, des adultes qui se démènent et font de leur mieux, des traditions qui sont transmises".

Née à Papeete, riche de plusieurs origines, Mangareva, Rapa nui, Tahiti et Scandinavie, elle a vécu en France, en Tunisie, en Polynésie. Elle vit désormais à Moorea. Ses différents séjours lui ont permis de se composer un imagier de souvenirs colorés.

Très jeune, elle a été attirée par les arts, elle a chanté et dessiné. Elle a attendu l’âge de 19 ans pour prendre ses premiers cours. Elle était alors installée à San Francisco.

Elle a continué en France, à Paris d’abord puis au Mans, à l’école des Beaux-Arts. Elle peint, depuis, ce qui l’entoure. Pour illustrer ses textes elle n’a pas eu de difficulté.

Elle est cernée de beau qu’elle a eu à transformer en art. Ses pinceaux ont déposé sur ses toiles "le noir des pics et des crêtes, le bleu ou le rose du ciel, le vert sombre des forêts et le vert joyeux des jardins, le turquoise du lagon, le blanc de la vague sur le récif, le bleu outremer du grand large. Un régal pour les yeux du peintre."

C’est en illustrant deux ouvrages d’une auteure polynésienne qu’elle est tombée dans le monde du livre.

Puissance, lutte, épuisement

‘Ura éditions publie par ailleurs Suwarrow, Ouragan sur l’atoll de l'Américain Robert Dean Frisbie. L'auteur a rédigé de nombreux ouvrages sur les îles des mers du sud. Il a passé la plus grande partie de sa courte vie dans le Pacifique sud.

Il est né en 1896 et est mort en 1948. Il a fondé une famille aux îles Cook après avoir vécu quelques années à Tahiti. Il a écrit Un âge d’or – Tahiti 1920-1923, paru également chez ‘Ura éditions.

Dans Suwarrow, Ouragan sur l’atoll il fait le récit du cyclone qu’il dut affronter sur l’atoll de Suwarrow (îles Cook), quasiment seul avec ses quatre enfants.

"Sa description du cyclone fait renaître la puissance des éléments, la lutte contre la panique, l’épuisement et les hallucinations causées par la fatigue. Le plus émouvant est sans doute la relation de totale confiance qu’il a avec ses enfants. Cette confiance mise en place par un mode d’éducation peu banal, explique en grande partie leur survie à tous, en particulier après la dévastation de l’atoll. En ce sens, Suwarrow, Ouragan sur l’atoll est un livre unique", assure l’éditeur.

Cet ouvrage a été traduit par Henri Theureau. Bourguignon d’origine, Dauphinois d’adoption, Breton de passage, Henri Theureau est "Raiatéen" de religion depuis 1969.

Pendant 40 ans il a été professeur certifié d’anglais. Il a commencé à faire des traductions pour Hachette Jeunesse pendant les années 1990. Une fois retraité, la traduction est devenue sa principale activité.

Selon lui, l’exercice est différent pour chaque livre. Le traducteur doit rendre compte le plus honnêtement possible des propos d’un auteur. Cette honnêteté ne passe pas forcément par la fidélité.

Son objectif ? "Comprendre comment l’auteur "sonne" puis tenter de trouver la sonorité, les rythmes, la mélodie équivalente en français. C’est une question de tonalité. Et ce n’est pas toujours évident."


Rédigé par Delphine Barrais le Lundi 16 Novembre 2020 à 16:04 | Lu 654 fois