Diesel : Perquisitions de la répression des fraudes chez Renault qui s'effondre en Bourse


Les services de la répression des fraudes ont "perquisitionné" la semaine dernière plusieurs sites Renault en IIe-de-France, a-t-on appris jeudi de sources syndicales, une révélation qui a entraîné l'effondrement du prix de l'action Renault puis dans son sillage celle de Peugeot.

Ces perquisitions pourraient être liées à une enquête sur une fraude aux émissions polluantes, selon la CGT.

Rapidement, le titre Renault a perdu jusqu'à 20% à la Bourse de Paris, dans un marché déjà chahuté par les baisse continue des cours du pétrole. Cela représente une perte d'environ 4 milliards d'euros de capitalisation.

Cette chute s'est vite révélée contagieuse pour l'ensemble du secteur automobile. Peugeot a perdu de son côté plus de 7%, même si PSA assure dans un communiqué "ne pas avoir fait l'objet d'une perquisition de la DGCCRF".

"Des agents de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) sont intervenus sur différents sites Renault jeudi dernier", affirme jeudi dans un tract le syndicat CGT Renault du site de Lardy (Essonne). 

Les "secteurs" concernés ("homologation et mise au point des contrôles moteur") "laissent fortement penser" que ces "perquisitions" sont "liées aux conséquences de l'affaire des +moteurs truqués+ de Volkswagen", écrit le syndicat.

"Ils ont récupéré les PC de plusieurs directeurs", précise-t-il.

Les sites visés ont été selon la CGT: le centre d'ingénierie de Lardy, le technocentre de Guyancourt (Yvelines), le site du Plessis-Robinson et le siège à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Pour sa part, la CFDT a été informée par des militants de perquisitions de la DGCCRF à Lardy et Guyancourt. "Nous avons questionné hier (mercredi) la direction mais n'avons pas eu de réponse. Tout le monde est surpris", a déclaré à l'AFP Franck Daoût, délégué syndical central CFDT.

Contactée par l'AFP, la DGCCRF n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat, tout comme la direction de Renault.

L'entourage du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, se refusait à tout commentaire.

Après le scandale Volkswagen, Renault a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle.

PSA affirme également dans son communiqué publié jeudi que les résultats des tests du gouvernement français suite à l'affaire de tricherie aux normes antipollution dans laquelle est enlisée Volkswagen n'ont pas montré d'anomalie concernant ses propres modèles.

"Les résultats des tests réalisés par la commission technique" présidée par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal "nous ont été communiqués et attestent de l'absence de toute anomalie", écrit le groupe.


Rédigé par () le Jeudi 14 Janvier 2016 à 04:22 | Lu 761 fois