Diables de Tasmanie: premier pas vers la découverte d'un vaccin contre le cancer


SYDNEY, 12 mars 2013 (AFP) - Des scientifiques australiens ont franchi une étape dans la recherche d'un vaccin protégeant les diables de Tasmanie, petit marsupial emblématique de cette île du sud-est de l'Australie, dont l'espèce est menacée par un cancer de la face, a-t-on appris mardi.

Une équipe menée par l'immunologiste Greg Woods, de l'université de Tasmanie, a découvert comment cette maladie, transmise d'animal à animal lorsqu'ils se mordent, parvient à s'implanter dans le corps et à progresser aussi vite. Un diable infecté ne survit qu'entre trois et six mois.

L'équipe du Dr Woods a découvert qu'un marqueur clé, qui déclenche l'immunité et qui figure habituellement à la surface des cellules de mammifères, était absent des cellules du cancer de la face des diables de Tasmanie.

Sans ce marqueur clé, appelé CMH (complexe majeur d'histocompatibilité), les cellules malades ne sont pas perçues comme étrangères par le système d'immunisation du marsupial et sont donc autorisées à proliférer.

Mais le code génétique des molécules CMH est conservé de manière intacte dans les cellules cancéreuses, ce qui laisse espérer que les CMH pourraient être réactivées.

"En introduisant des molécules de signalement telles que des interferons gamma, une protéine qui provoque une réponse immunitaire, les cellules de la maladie cancéreuse peuvent être forcées à développer les molécules CMH", a déclaré le chercheur dans cette étude menée en collaboration entre les universités de Tasmanie, Sydney, Cambridge et du sud du Danemark.

Plusieurs des principaux chercheurs qui se consacrent à l'étude de cette maladie ont participé à ces conclusions, publiées dans la revue scientifique "Proceedings of the National Academy of Sciences".

La Tasmanie est le seul endroit au monde où vit ce marsupial, autrefois très répandu dans toute l'Australie. Depuis la découverte de cette maladie en 1996, quelque 91% de la population a été éliminée et il ne reste qu'à peine quelques dizaines de milliers de spécimens.

Pour tenter de sauver l'espèce, les autorités ont transféré dans une réserve naturelle au large de la côte est de la Tasmanie quatorze diables, soigneusement sélectionnés au sein de programmes de reproduction en captivité à travers l'Australie.

ajc/mp/sls/fmp/abl


Rédigé par () le Lundi 11 Mars 2013 à 19:13 | Lu 505 fois