Lionel BONAVENTURE / AFP

New York, États-Unis | AFP | lundi 23/03/2025 - Nous serions tous capables de créer une appli ou un site sans rien connaître à la programmation: c'est la promesse, trompeuse pour certains, du "vibe coding", qui capitalise sur le bond en avant de l'intelligence artificielle (IA) générative.
"Vous vous laissez porter par la vibe" - qui désigne une impression suscitée par une situation vécue ou une personne - "et vous oubliez le code", a suggéré le co-fondateur d'OpenAI et ancien de Tesla Andrej Karpathy, début février, dans un message posté sur X, utilisant pour la première fois le terme "vibe coding".
"Je réalise des projets ou des applis", a-t-il écrit, "mais ce n'est pas vraiment de la programmation. Je vois un truc, je parle, je fais tourner, je copie-colle, et ça marche, dans l'ensemble."
Cet informaticien et entrepreneur fait référence aux nouveaux modèles d'IA générative, qui produisent des lignes de code sur simple demande en langage courant, par écrit ou même à l'oral.
Le concept du "vibe coding" est resté cantonné au milieu de l'IA jusqu'à ce que le journaliste du New York Times Kevin Roose, qui couvre la tech, affirme, dans un article, avoir créé sites et applis sans connaissances du langage de programmation.
"Avoir simplement une idée, et un peu de patience, est suffisant", a-t-il expliqué, déclarant l'ouverture d'une nouvelle ère.
Les interfaces ChatGPT ou Claude peuvent écrire tout un programme ligne par ligne sur demande, de même que Gemini, qui a lancé mardi sa version dédiée, Gemini Canvas.
De nombreuses plateformes d'IA générative, spécifiquement consacrées au code, se sont aussi imposées ces derniers mois, de Cursor à Lovable, en passant par Bolt, Replit ou Windsurf.
"Peut-être sommes nous en train de vivre une rupture fondamentale dans la façon dont les logiciels sont créés et par qui", a réagi Matteo Cellini, spécialiste de marketing en ligne, sur Substack.
"Je ne vois pas la programmation devenir négligeable, mais cela pourrait changer la manière dont travaillent les développeurs", suggère Yangfeng Ji, professeur d'informatique à l'université de Virginie. "Cela pourrait entraîner des suppressions d'emplois, particulièrement pour ceux qui se concentrent sur de la programmation de base."
Avant même le "vibe coding", certains voyaient déjà dans le tassement de l'emploi dans l'informatique de premières manifestations de l'IA générative et des gains de productivité qu'elle permet.
Le secteur a supprimé près de 10.000 emplois en net aux Etats-Unis en février, selon le ministère du Travail, et ses effectifs sont au plus bas depuis trois ans.
- Applis personnalisées -
Quant aux profanes du code, beaucoup ont du mal à attraper la "vibe".
"Les gens qui n'ont pas d'expertise en matière de programmation sont en difficulté lorsqu'ils utilisent ces modèles parce qu'ils n'ont pas les outils, les connaissances pour évaluer ce qu'ils produisent réellement", tempère Nikola Banovic, professeur d'informatique à l'université du Michigan.
Sur les réseaux sociaux, les rares internautes béotiens qui font état de leur "vibe coding" rapportent s'être rapidement heurtés à des obstacles techniques rendant impossible l'exécution satisfaisante du programme qu'ils ont imaginé.
Sans savoir ce qu'est un répertoire numérique, un terminal, un environnement d'exécution ou une interface de programmation d'application (API), il est ardu de créer une appli qui fonctionne.
Professeur de sociologie à l'université publique de Houston, Claude Rubinson a voulu créer une application pour ses étudiants il y a deux ans sans toucher au code généré, bien que maîtrisant la programmation.
A force de tâtonnements sur ChatGPT, raconte-t-il, l'appli a fini par fonctionner, mais "je suis convaincu que cela n'aurait pas marché si je n'avais pas compris le code", ce qui lui a permis de guider l'interface en utilisant le langage adéquat.
L'IA générative a consacré l'importance du "prompt", c'est-à-dire la demande soumise à l'interface pour obtenir le résultat souhaité.
"Les programmeurs savent souvent comment rédiger ces prompts (pour du code) parce qu'ils ont une connaissance de l'IA", décrit Nikola Banovic, "mais pas les utilisateurs ordinaires", quand bien même il s'agit de langage courant.
Associé gérant de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, Andrew Chen invite, sur Substack, à imaginer "ce à quoi ressemblera cette technologie dans 5 ans. Cela sera comme d'avoir une équipe de 100 ingénieurs dans votre poche, prêts à concevoir tous les logiciels que vous voudrez".
Pour Yangfeng Ji, à terme, "le +vibe coding+ a le potentiel de démocratiser le développement des applis et d'ouvrir la voie aux applis personnalisées, faites pour répondre à des besoins spécifiques".
"Vous vous laissez porter par la vibe" - qui désigne une impression suscitée par une situation vécue ou une personne - "et vous oubliez le code", a suggéré le co-fondateur d'OpenAI et ancien de Tesla Andrej Karpathy, début février, dans un message posté sur X, utilisant pour la première fois le terme "vibe coding".
"Je réalise des projets ou des applis", a-t-il écrit, "mais ce n'est pas vraiment de la programmation. Je vois un truc, je parle, je fais tourner, je copie-colle, et ça marche, dans l'ensemble."
Cet informaticien et entrepreneur fait référence aux nouveaux modèles d'IA générative, qui produisent des lignes de code sur simple demande en langage courant, par écrit ou même à l'oral.
Le concept du "vibe coding" est resté cantonné au milieu de l'IA jusqu'à ce que le journaliste du New York Times Kevin Roose, qui couvre la tech, affirme, dans un article, avoir créé sites et applis sans connaissances du langage de programmation.
"Avoir simplement une idée, et un peu de patience, est suffisant", a-t-il expliqué, déclarant l'ouverture d'une nouvelle ère.
Les interfaces ChatGPT ou Claude peuvent écrire tout un programme ligne par ligne sur demande, de même que Gemini, qui a lancé mardi sa version dédiée, Gemini Canvas.
De nombreuses plateformes d'IA générative, spécifiquement consacrées au code, se sont aussi imposées ces derniers mois, de Cursor à Lovable, en passant par Bolt, Replit ou Windsurf.
"Peut-être sommes nous en train de vivre une rupture fondamentale dans la façon dont les logiciels sont créés et par qui", a réagi Matteo Cellini, spécialiste de marketing en ligne, sur Substack.
"Je ne vois pas la programmation devenir négligeable, mais cela pourrait changer la manière dont travaillent les développeurs", suggère Yangfeng Ji, professeur d'informatique à l'université de Virginie. "Cela pourrait entraîner des suppressions d'emplois, particulièrement pour ceux qui se concentrent sur de la programmation de base."
Avant même le "vibe coding", certains voyaient déjà dans le tassement de l'emploi dans l'informatique de premières manifestations de l'IA générative et des gains de productivité qu'elle permet.
Le secteur a supprimé près de 10.000 emplois en net aux Etats-Unis en février, selon le ministère du Travail, et ses effectifs sont au plus bas depuis trois ans.
- Applis personnalisées -
Quant aux profanes du code, beaucoup ont du mal à attraper la "vibe".
"Les gens qui n'ont pas d'expertise en matière de programmation sont en difficulté lorsqu'ils utilisent ces modèles parce qu'ils n'ont pas les outils, les connaissances pour évaluer ce qu'ils produisent réellement", tempère Nikola Banovic, professeur d'informatique à l'université du Michigan.
Sur les réseaux sociaux, les rares internautes béotiens qui font état de leur "vibe coding" rapportent s'être rapidement heurtés à des obstacles techniques rendant impossible l'exécution satisfaisante du programme qu'ils ont imaginé.
Sans savoir ce qu'est un répertoire numérique, un terminal, un environnement d'exécution ou une interface de programmation d'application (API), il est ardu de créer une appli qui fonctionne.
Professeur de sociologie à l'université publique de Houston, Claude Rubinson a voulu créer une application pour ses étudiants il y a deux ans sans toucher au code généré, bien que maîtrisant la programmation.
A force de tâtonnements sur ChatGPT, raconte-t-il, l'appli a fini par fonctionner, mais "je suis convaincu que cela n'aurait pas marché si je n'avais pas compris le code", ce qui lui a permis de guider l'interface en utilisant le langage adéquat.
L'IA générative a consacré l'importance du "prompt", c'est-à-dire la demande soumise à l'interface pour obtenir le résultat souhaité.
"Les programmeurs savent souvent comment rédiger ces prompts (pour du code) parce qu'ils ont une connaissance de l'IA", décrit Nikola Banovic, "mais pas les utilisateurs ordinaires", quand bien même il s'agit de langage courant.
Associé gérant de la société de capital-risque Andreessen Horowitz, Andrew Chen invite, sur Substack, à imaginer "ce à quoi ressemblera cette technologie dans 5 ans. Cela sera comme d'avoir une équipe de 100 ingénieurs dans votre poche, prêts à concevoir tous les logiciels que vous voudrez".
Pour Yangfeng Ji, à terme, "le +vibe coding+ a le potentiel de démocratiser le développement des applis et d'ouvrir la voie aux applis personnalisées, faites pour répondre à des besoins spécifiques".