Deux ports à sec accueilleront bientôt les bateaux de plaisance à Tahiti


150 bateaux en attente à la marina Taina, 50 à la marina d’Arue : aujourd’hui trouver une place pour son voilier ou son bateau à moteur est un véritable parcours du combattant qui peut durer plusieurs années. Une solution est sur le point d’émerger. Son nom : le port à sec. Deux de ces installations sont sur le point de voir le jour. Elles offriront près de 300 places.

Le premier de ces ports à sec sera situé à Fare Ute, non loin de Nautisport à Patutoa. C’est à un jeune polynésien de 24 ans, Tamatoa Ellacott, que l’on doit ce projet. « L’idée c’est de faire de la place dans les marinas qui sont totalement engorgées » explique Tamatoa, qui proposera avant le mois d’août près de 140 places dans son port à sec. « Depuis ma marina, les plaisanciers pourront se rendre aussi bien sur la côte Est que sur la côte Ouest. Ils n’auront qu’à prévenir une heure avant leur arrivée et leur bateau sera mis à l’eau », détaille le jeune entrepreneur. Son port à sec accueillera des bateaux de 13 à 26 pieds, qui seront placés sur des racks. Les prix devraient osciller entre 20 000 et 45 000 par mois pour les plus gros bateaux. Mieux vaut réserver sa place dès maintenant, il n’y en aura pas pour tout le monde, faute d’emprise foncière suffisante en bord d’eau.


OPTIMISATION DES ESPACES, ET AVANTAGE ECOLOGIQUE

Même concept à la marina Taina, où la première tranche du port à sec actuellement en construction sera inaugurée au mois de juin. Elle comprendra 70 places. Pour la construction, le responsable d’exploitation de la marina, Philippe Olité, a fait appel à une entreprise américaine, qui lui a livré un port à sec préfabriqué. Avec ses 580 places, la marina est saturée : 150 bateaux sont en attente. La deuxième tranche du port à sec, avec ses 80 places, permettra de tous les accueillir. Là aussi les prix seront plus élevés que pour une place à l’eau : environ 14.000 F par mois pour un bateau de 20 pieds, contre 12.000 à l’eau.

Les bateaux seront rangés dans des parkings à bateau, sur des racks en acier. Le port à sec est équipé de pontons d’attente, afin de permettre aux propriétaires de bateaux d'avitailler et de décharger leur bateau. Ce système bénéficie de plusieurs avantages : le bateau étant stocké à terre, il s’abîme moins. Ces ports à sec présentent aussi un avantage écologique : avec des bateaux conservés hors de l’eau, plus besoin de peinture antifouling, qui permet de protéger la coque des algues marines, mais qui est aussi très polluante.

Un atout important, souligné par les constructeurs de ces ports à sec, et par Gérard Siu, le président du syndicat des activités nautiques Tai Moana. « Ces installations vont permettre de protéger un littoral déjà fortement dégradé, et saturé, souligne G. Siu. C’est une bonne nouvelle pour l’environnement, et puis pour toute la filière qui va en profiter »,. Le président du syndicat des activités nautiques rappelle que le secteur nautique représente en Polynésie plus de 350 emplois directs, et que partout où des ports à sec ont été construits, des pôles d’activités nouveaux se sont développés.

Le salon Nautica Porinetia ouvre ses portes demain place Toata.

Rédigé par Florence O'Kelly le Mercredi 23 Mars 2011 à 11:44 | Lu 2742 fois