Deux nouveaux romans océaniens à découvrir


TAHITI, le 9 août 2022 - Les éditions Au Vent des îles publient deux ouvrages traduits de l’anglais par Mireille Vignol : La Baleine tatouée écrit par Witi Ihimaera, et le livre 39 Bonnes raisons de transformer des obsèques hawaïennes en beuverie, de Kristiana Kahakauwila.

Au Vent des îles publie La Baleine tatouée (Witi Ihimaeta) et 39 Bonnes raisons de transformer des obsèques hawaïennes en beuverie (Kristiana Kahakauwila) pour inaugurer la nouvelle identité artistique de sa collection Romans. Cette nouvelle identité est l’œuvre de Gabrielle Ambryn. Cette dernière a grandi dans le Pacifique sud, au Vanuatu. “J’ai voulu mettre en correspondance un héritage graphique littéraire séculaire issu du vieux continent, les papiers dominotés et un imagier exotique, rattaché à l’insularité océanienne”, explique-t-elle. Les papiers dominotés étaient des papiers artisanaux qui couvraient jadis les livres pour les protéger. Ils ont été développés principalement en France, Italie et Allemagne.

La Baleine tatouée (Witi Ihimaeta) et 39 Bonnes raisons de transformer des obsèques hawaïennes en beuverie (Kristiana Kahakauwila) traitent de sujets différents, mais font, à leur manière, la lumière sur la vie en Nouvelle-Zélande et à Hawaii, où résident leurs auteurs. Autre point commun à ces deux ouvrages, ils ont été traduits de l’anglais par Mireille Vignol.

Mireille Vignol a vécu dix-huit ans en Australie et travaillé pendant quinze ans au sein de l’Australian Broadcasting Corporation. Depuis son retour en France en 2002, elle traduit des grands noms de la littérature australienne et océanienne (Kate Grenville, Witi Ihimaera, Kenneth Cook, Epeli Hau’ofa, Anna Funder, Alice Tawhai, Peter Temple, Evie Wyld, Russell Soaba, le poète Peter Bakowski…), des écrivains américains comme Nickolas Butler ou Steve Stern et des auteurs de polar (George Pelecanos, Walter Mosley, Lawrence Block, Roger Smith…).

Nouvelle auteure


L’ouvrage 39 bonnes raisons de transformer des obsèques hawaiiennes en beuverie a été écrit par Kritiana Kahakauwila. Il est une immersion en terres hawaiiennes. Installé dans un décor idyllique, il décrit l’envers de la carte postale. Avec élégance, mais aussi brutalité et profondeur, il capture les aspects sordides et glorieux d’un Hawaii moderne. L’auteure, nouvelle venue chez Au Vent des îles, décrit les rapports familiaux complexes tout en mettant l’accent sur les tensions contemporaines.

Au cœur du roman, se trouvent de nombreux dialogues en pidgin, le créole hawaiien ou ‘ōleho hawai’i, une langue polynésienne devenue seconde langue officielle de l’État en 1978. “Cette langue véhicule une saveur et une notion d’appartenance particulières qu’il aurait été dommage de niveler en français identique à celui de la narration”, rapporte la traductrice. Elle a donc fait le choix de remanier la traduction du pidgin en un français aux accents tahitiens, tout en conservant les termes hawaiiens souvent familiers aux lecteurs de Tahiti. Pour ce faire, elle a étroitement collaboré avec Chantal T. Spitz. “Grâce à elle, l’adaptation a pris une forme plus fidèle, plus proche de l’oralité. Nous espérons que, dans ces passages, certains lecteurs seront dépaysés sans être perdus, que d’autres retrouveront une saveur non identique mais familière et que tous apprécieront un parler singulier.”

Un classique de la littérature

La Baleine tatouée de Witi Ihimaera est le livre néozélandais le plus traduit dans le monde. Il est un classique de la littérature, devenu un classique du cinéma. En effet, l’adaptation de ce texte par Niki Caro, Paï, L’Élue d’un peuple nouveau a été distinguée dans de nombreux festivals. Il est un conte contemporain, un roman sur le courage, l’espoir, la puissance des femmes et l’importance des liens entre les générations.

Quelque part dans l’océan, une baleine sacrée pleure l’homme qui, dans les temps immémoriaux, la chevaucha et devint son ami. Quelque part en Nouvelle-Zélande, une enfant est née, mais sa condition de fille l’écarte d’une grande destinée généalogique. Cette histoire est une double quête. Celle d’une bête légendaire pour retrouver son maître ; celle d’une petite fille pour toucher au cœur son aïeul, chef maori déçu, figé dans ses croyances traditionnelles, qui repousse obstinément l’amour que lui porte l’enfant et qui refuse de voir l’évidence.

Witi Ihimaera n’en est pas à son premier roman. Il est le premier romancier maori à être édité. Il a déjà signé douze romans, six recueils de nouvelles. Il a écrit pour le théâtre et le cinéma, coproduit des films et documentaires et édité plusieurs livres sur les arts et la culture de Nouvelle-Zélande. Il a enseigné à l’université d’Auckland.

Vous pouvez écouter des extraits en ligne sur le Murmure des livres.

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FB : Au vent des îles

Tél. : 40 50 95 95

Rédigé par Delphine Barrais le Mardi 9 Aout 2022 à 01:12 | Lu 982 fois