Deux maîtres d'échecs à Tahiti


Sophie et Mayron sont des jeunes espoirs polynésiens de seulement cinq ans, qui s'entraînent pour participer aux championnats de France d'ici quelques années.
PAPEETE, le 11 septembre 2019 - Un jeune couple de champions d'échecs est en Polynésie pour deux semaines. Leur programme consiste surtout à entraîner la jeune génération de joueurs polynésiens, dont deux petits génies de seulement 5 ans !

C'est un couple de maîtres d'échecs que la Polynésie connait bien. Adrien Demuth et Camille de Seroux sont déjà venus plusieurs fois au fenua pour partager leur passion avec les jeunes de Tahiti et des îles, et ils sont de retour cette année encore pour deux semaines.

Une de leurs missions principales : entraîner Sophie et Mayron, deux champions en herbe de seulement 5 ans qui auraient déjà le niveau pour participer aux championnats de France des moins de 8 ans. Ils sont tous les deux dans la même classe et ont commencé les échecs pratiquement en même temps, il y a un peu plus d'un an. Ils sont passionnés par le jeu, pour le plus grand plaisir de leurs parents. S'ils continuent leurs progrès, ils devraient pouvoir se faire remarquer très bientôt sur la scène nationale...

Les deux maîtres d'échecs sont aussi allés à la rencontre des élèves de Fareroi, à Mahina, une école où tous les enfants ont appris à jouer aux échecs et qui s'est prise d'une passion collective pour le jeu. Le couple y a été accueilli en grande pompe par les enfants, qui ont absolument voulu tester leur talent contre ces experts.

Le jeune Jacky, 10 ans, est l'un des meilleurs joueurs d'échecs de Fareroi. Il a tenu à défier Adrien pour une partie.
Adrien Demuth est entraîneur de l'équipe de France espoir aux championnats d'Europe et aux championnats du monde, coach personnel pour différents participants aux championnats de France, auteur de livres d'échecs, avec le titre de grand maître international (avec un classement Elo de 2 498). "J'ai grandi à Tahiti, mais en tant que grand maître c'est la quatrième fois que je viens, la deuxième avec Camille. Les premières fois on visitait beaucoup d'écoles à travers toutes les îles. Cette fois on n'a visité que celle de Fareroi à Mahina, c'est celle où je suis allé à chaque fois et que je veux absolument continuer à visiter, parce que c'est une école où ils sont vraiment à fond derrière les échecs. Je reconnais des élèves entre mes passages. Là-bas, dès que la récré sonne, ils se précipitent tous sur les boites de jeu pour profiter des tables d'échecs de la cours de récréation, c'est impressionnant ! Sinon, mon programme va être de mon consacrer au club Papeete Olympique Échecs, on participe aux cours cette semaine et la semaine prochaine on organise une 'master class', un stage d'une semaine pendant les vacances où on aura les jeunes sur les demi-journées ou en journées complètes, et on pourra voir plein de choses avec eux pour les aider à progresser."

"IL Y A BEAUCOUP DE JEUNES QUI JOUENT"

Le grand-maître, parti de Polynésie en 2002 quand il avait 11 ans, a vu le jeu d'échecs évoluer au fenua : "À cette époque-là il y avait plus de clubs et beaucoup plus d'adultes qui y jouaient. Aujourd'hui c'est très rare de voir des adultes jouer dans ces structures, il n'y a plus de compétitions, c'est un peu dommage. Par contre il y a beaucoup plus de jeunes qui jouent, les échecs à l'école se sont beaucoup développé."

Camille de Seroux, membre de l'équipe d'échecs féminine de Suisse, Maître FIDE Féminin, a été également impressionnée par la passion des jeunes Polynésiens pour le jeu : "ça n'est pas du tout pareil en Suisse. Il n'y a pratiquement pas de cours dans les écoles, ça n'a rien à voir avec Fareroi où tous les enfants adorent ça, jouent pendant leurs récrés... Chez nous il y a des cours dans les clubs, mais ce que j'ai vu à Mahina c'était incroyable, ça fait plaisir !"

Le couple va poursuivre son voyage dans le Pacifique avec la Nouvelle-Calédonie, pour participer à un tournoi international. L'occasion de se confronter aux meilleurs joueurs aux antipodes, avec des champions Australiens, Néo-zélandais et même asiatiques qui sont attendus.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mercredi 11 Septembre 2019 à 17:17 | Lu 1875 fois