Deux jeux exceptionnels montrent le talent des 3e années de Poly3D


Kenny Bissol et Michael Meyer, membres de l'équipe qui a créé le jeu Bullet Hack
PAPEETE, le 1e avril 2019 - Ils ont eu six mois pour créer le meilleur jeu possible en équipes de cinq ou six. Pour ces 3e années de l'école Poly3D, c'était le "chef-d’œuvre" final de leur formation, et le résultat est bluffant. Ces deux jeux seront disponibles gratuitement au téléchargement sur internet.

C'est à l'occasion d'une présentation publique que les élèves en troisième et dernière année de l'école de graphisme et jeux vidéo Poly3D ont dévoilé leurs jeux tutorés. C'est le dernier projet de leur scolarité dans l'école, et ils devaient démontrer tout leur talent. Ils avaient 23 semaines, soit la moitié de l'année, pour développer leur jeu idéal en équipes de cinq ou six.

Parmi le public venu nombreux découvrir les jeux, on trouvait les autres élèves de l'école, les familles fières de voir le grand travail accompli par les futurs diplômés, et une bonne partie de la cinquantaine de candidats participant au "défi de recrutement" de la future promotion de l'école. Ces derniers étaient ravis et très motivés de voir les jeux de leurs aînés, certains assurant qu'ils étaient de la même qualité que les jeux indépendants auxquels ils jouent eux-mêmes.

Il y avait aussi un jury de professionnels pour noter ces travaux. Il comprenait, entre autres, Karl Tefaautau, directeur de la DGEN, qui suit ces élèves depuis la création de l'école. Il assure que "dans les projets qui sont présentés, je trouve qu'on a gagné en qualité ces dernières années. On a surtout gagné en management de projet, ce qui n'était pas forcément le cas les années passées. Aujourd'hui ils se concentrent à la fois sur la partie graphique, la partie enveloppement mais aussi le management du projet. Ils ont compris qu'il fallait des team leaders pour avancer sur ces jeux là, ça veut dire que la culture est en train de se développer." Tous les jeux ont été validés par le jury.

"On est vraiment fiers de ce qu'on a pu rendre, ça dépasse vraiment nos attentes !"

Yannick Massin et Axel Labarrere, membres de l'équipe qui a créé le jeu Fenua
Yannick Massin et Axel Labarrere, les deux artistes de l'équipe qui a créé le jeu Fenua, nous expliquent leur création : "C'est un jeu au graphisme inspiré du dernier Zelda, des cartoons et de la culture polynésienne. On a essayé de faire des monstres marrants et créatifs. Avec un gameplay de type rogue-like, on s'est inspirés de jeux comme Wizard of Legend, Enter the Gungeon... On est vraiment partis sur quelque chose que toute l'équipe aimait. Nous l'avons axé sur la difficulté, c'est un jeu très punitif. Les joueurs n'ont que trois points de vie et ils seront amenés à recommencer plusieurs fois à la suite jusqu'à trouver la solution."

Ecran du jeu Bullet Hack
Kenny Bissol et Michael Meyer, responsable son-modélisateur 3D et programmeur de l'équipe qui a créé le jeu Bullet Hack (un petit vaisseau stylisé qui tire dans tous les sens contre des formes géométriques), nous présentent leur propre projet : "On s'est inspirés de jeux assez récents du même genre, on a combiné les éléments que l'on aimait de chaque jeu pour créer cette idée. On ne s'est pas concentré sur l'histoire, même s'il y en a une, mais sur le gameplay. On voulait que le jeu soit fun avant tout. Et après six mois de dur labeur, on a eu quelques regrets avec des choses qu'on n'a pas pu intégrer comme toujours, mais au final on est vraiment fiers de ce qu'on a pu rendre. Ça dépasse vraiment nos attentes !"

Vous pourrez bientôt télécharger gratuitement ces deux jeux sur la page ecole-poly3d-tahiti.itch.io.

Après leur stage de trois mois et la soutenance de stage, ces 11 étudiants seront diplômés. Dans la promotion, la moitié a décidé de poursuivre leurs études en métropole ou au Canada, et le reste va se lancer dans la vie active. Philippe Martin, responsable des études de Poly3D, les sent prêts à intégrer l'industrie. "Ils sont prêts à s'adapter aux différents besoins d'une industrie comme la nôtre, que ce soit en programmation, graphisme… Et ils ont déjà de beaux projets professionnels. Deux partent à Montréal en stage, l'un dans un studio indépendant, l'autre dans une entreprise spécialisée dans la réalité augmentée. J'ai un étudiant qui part à Paris dans une entreprise spécialisée dans le marketing digital, et quatre qui restent ici pour travailler pour des projets internationaux, parce qu'on développe du homesourcing, ça commence. L'autre moitié de la promotion va poursuivre ses études à l'étranger."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 1 Avril 2019 à 15:14 | Lu 2269 fois