Deux enquêtes ouvertes après la chasse à l'homme à Mahina


Tahiti, le 23 octobre 2023 – Après le passage à tabac – filmé et diffusé sur les réseaux sociaux – d'un voleur présumé par plusieurs hommes à Mahina, deux enquêtes ont été ouvertes et confiées aux militaires de la gendarmerie. 
 
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le local d'un tatoueur a été cambriolé par un individu qui a emporté un Boombox ainsi que de quelques colliers. À la suite de ce vol et tel que l'a rapporté Tahiti Infos dimanche, le tatoueur ainsi que plusieurs autres hommes – une expédition comptabilisant pas moins de dix hommes et quatre voitures – ont mené une véritable chasse à l'homme pour retrouver le cambrioleur, identifié grâce à la vidéosurveillance. Après avoir retrouvé l'individu, les hommes se sont ensuite filmés en train de lui mettre des gifles et des coups de poing. Ils l'ont ensuite déposé à la gendarmerie. 
 
Contactée lundi, la procureure de la République, Solène Belaouar, indique que deux enquêtes ont été ouvertes : l'une porte sur le vol commis dans le local du tatoueur, l'autre sur les violences commises sur le présumé voleur. Elle rappelle également que “le législateur a entendu réprimer le happy slapping – le fait de filmer et diffuser un acte de violence – et la loi pénale prévoit pour cela que la personne qui filme et diffuse cet acte de violence est considérée comme un complice et est donc punie comme si elle y avait participé”. Solène Belaouar rappelle également que l'on ne se fait pas “justice soi-même” : “Le fait de frapper quelqu'un par représailles ou parce qu'il a commis des infractions n'est pas permis. Ce qui est permis, c'est un acte de violence qui entre dans le cadre de la légitime défense afin de se protéger ou de protéger autrui d'un risque imminent, ce qui n'est pas du tout le cas ici.”

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 23 Octobre 2023 à 17:52 | Lu 13234 fois