Deux ans de prison ferme pour avoir lancé des couteaux sur des gendarmes


PAPEETE, le 08 février 2018 - Un homme d'une quarantaine d'années comparaissait ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Papeete pour avoir en décembre à Teva I Uta mis le feu à l'atelier de son ex-compagne, l'avoir menacé de mort et avoir lancé des couteaux sur les gendarmes venus gérer la situation.

"Les gendarmes ont fait preuve d'un professionnalisme hors pair" c'est ce qu'Hervé Leroy, procureur de la République retient de l'affaire qui était jugé jeudi après-midi en comparution immédiate du tribunal correctionnel de Papeete.

Les faits se passent en décembre, le prévenu qui s'est retrouvé à la rue est hébergé par bonté de cœur par son ex-compagne à Mataeia. Ils sont séparés depuis trois ans, mais étant le père de son fils elle accepte de le loger contre des petits travaux dans la maison. Seulement l'homme qui a des problèmes d'alcool est encore "fou amoureux" de son ex-compagne. Le 27 décembre quand elle ne répond pas à ses appels et ses messages, il perd les pédales. Il noie sa jalousie dans l'alcool. Le prévenu la menace de tout bruler dans la maison, puis il la menace de mort par message avant de la menacer de se suicider. Alors qu'elle est chez une amie, elle se précipite chez elle. Quand il la voit, il se saisit de trois grands couteaux de cuisine et d'une grande feuille de boucher. Il menace la femme avec et la menace de mort, prise peur elle court se réfugier chez sa cousine. Elle appelle les gendarmes.

Ivre de rage, il tente alors d'incendier la maison, sans y parvenir. Il se rabat donc sur l'atelier de son ex-compagne qui fait de l'artisanat traditionnel et de la couture et y met le feu.

Les gendarmes arrivent sur place, ils constatent le feu et appellent les pompiers pendant qu'ils essaient de localiser le forcené. C'est au bout d'un moment qu'ils voient le prévenu armé de ses quatre couteaux se faufiler. Ils l'interpellent, l'homme les menace avec les armes. Le prévenu lance un premier couteau long de 27 centimètres sur un des gendarmes, il est légèrement blessé. Mais surtout il intime les militaires à lui tirer dessus. Les gendarmes s'y refusent et tentent de dialoguer avec lui afin de convaincre le forcené de baisser les armes. L'homme fait une dernière tentative en lançant un autre couteau sur les militaires.

Alors que le président du tribunal correctionnel retrace les faits de l'affaire, l'homme sanglote à la barre. "Je mérite d'être en prison" , sanglote le quadragénaire honteux. Il est incapable d'expliquer son geste, "je voulais faire peur à ma compagne", il est incapable d'expliquer pourquoi. À, la question du juge "qu'est ce qui vous a mis en colère", le prévenu, balbutie, "je l'ai appelé au téléphone, elle ne répondait pas." Lors de l'instruction, il confie au magistrat "je voulais que les gendarmes me tuent avec une balle. Je ne supporte plus la situation avec ma femme."

Avec douze condamnations à son actif entre 1996 et 2014 cet homme qui "entendait se suicider par procuration" comme l'indique le procureur est condamné par le tribunal correctionnel à deux ans de prison ferme avec un an de sursis mise à l'épreuve pendant 24 mois.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Jeudi 8 Février 2018 à 16:32 | Lu 1451 fois