Crédit pascal lachenaud / AFP
Sainte-Soline, France | AFP | dimanche 30/10/2022 - Des tours en bois, façon "village gaulois", pour "ancrer la lutte" sur le terrain: les opposants aux réserves d'eau à usage agricole dans les Deux-Sèvres ont pris racine à Sainte-Soline au terme de deux jours de mobilisation.
Après une manifestation de plusieurs milliers de personnes samedi, et de violents heurts avec les forces de l'ordre, une partie des militants sont restés dimanche à proximité du chantier, interdit d'accès par quelque 1.500 gendarmes - du jamais vu dans le département, selon les autorités.
Le collectif anti-bassines, surnom donné à ces retenues, occupe un terrain privé, prêté jusque mi-mai par un agriculteur opposé au projet.
"On a bien l'intention d'en faire l'usage. Ce sera le point de départ de tout un tas d'actions de harcèlement qui vont être menées si les travaux venaient à continuer", a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif.
"On attend urgemment un signe de l'Etat et clairement, si dans les jours qui viennent, on n'a pas une annonce d'un moratoire, une remise à plat du projet, on déclenche le dispositif", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rétorqué dimanche qu'un millier de gendarmes resteraient sur place, "autant qu'il faudra", pour empêcher l'installation d'une ZAD sur le chantier, en dénonçant "l'écoterrorisme" d'une partie des manifestants.
Pour l'heure, les opposants ont pris racine sur leur campement en y édifiant des tours de guet.
"Accaparement"
"On construit une vigie pour ancrer la lutte sur ce terrain, être en capacité de voir venir l'ennemi", a déclaré à l'AFP David, paysan boulanger de 43 ans ayant requis l'anonymat, en renvoyant à "l'imaginaire collectif" du "village de Gaulois".
"Cette vigie se transformera en fortin et de façon permanente si le chantier des bassines reprend à Sainte-Soline (...) On est sur la base arrière de la zone à défendre", a-t-il assuré.
Samedi, 4.000 personnes selon les autorités, 7.000 selon les organisateurs s'étaient réunies à Sainte-Soline pour protester contre la réserve d'eau en construction, l'une des 16 prévues dans les Deux-Sèvres - une première fonctionne déjà.
Le projet a été élaboré par un groupement de 400 agriculteurs dans le but de réduire leurs prélèvements pour l'irrigation durant l'été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver.
Ces "méga-bassines" de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes chacune sont dénoncées par leurs détracteurs comme un "accaparement de l'eau" par l'agro-industrie du maïs, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique.
Les partisans de ces retenues, à l'inverse, y voient une solution pour assurer la survie des agriculteurs face aux sécheresses à répétition.
Des heurts violents ont éclaté samedi quand des manifestants ont voulu pénétrer sur le chantier, interdit d'accès par les forces de l'ordre qui les ont repoussés. Autorités et organisateurs ont fait état de plusieurs dizaines de blessés, une minorité ayant été hospitalisés.
"Intérêt général"
Aucune nouvelle tentative d'intrusion n'a eu lieu dimanche mais des militants ont sectionné une canalisation d'irrigation censée alimenter la future réserve d'eau.
Selon les autorités, l'installation endommagée n'a pas de lien avec le projet et les syndicats agricoles FNSEA et JA des Deux-Sèvres ont dénoncé un acte de vandalisme contre "l'outil de travail d'un agriculteur en polyculture élevage".
Carte officielle à l'appui, le collectif anti-bassines a cependant maintenu que le réseau ciblé serait bien raccordé, in fine, à la retenue en construction.
Ce week-end de mobilisation, après un précédent rassemblement au printemps dans le département, intervient alors que la sécheresse historique de l'été a cristallisé les tensions autour des usages de l'eau.
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a défendu dimanche un projet "autorisé" et "d'intérêt général". "Voir des écologistes attaquer des projets qui en réalité permettent de mieux réguler notre consommation d'eau, c'est fou", a fustigé le député LR du Lot, Aurélien Pradié.
La députée EELV Sandrine Rousseau, qui a participé à la manifestation de samedi comme l'eurodéputé Yannick Jadot, a au contraire apporté son soutien aux "militants qui occupent les terrains (...) pour signifier que ces projets-là nous envoient dans le mur".
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, a appelé à "parler du fond" - le "partage d'un bien commun" - plutôt que des violences "qui sont le fait d'une minorité".
Après une manifestation de plusieurs milliers de personnes samedi, et de violents heurts avec les forces de l'ordre, une partie des militants sont restés dimanche à proximité du chantier, interdit d'accès par quelque 1.500 gendarmes - du jamais vu dans le département, selon les autorités.
Le collectif anti-bassines, surnom donné à ces retenues, occupe un terrain privé, prêté jusque mi-mai par un agriculteur opposé au projet.
"On a bien l'intention d'en faire l'usage. Ce sera le point de départ de tout un tas d'actions de harcèlement qui vont être menées si les travaux venaient à continuer", a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif.
"On attend urgemment un signe de l'Etat et clairement, si dans les jours qui viennent, on n'a pas une annonce d'un moratoire, une remise à plat du projet, on déclenche le dispositif", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a rétorqué dimanche qu'un millier de gendarmes resteraient sur place, "autant qu'il faudra", pour empêcher l'installation d'une ZAD sur le chantier, en dénonçant "l'écoterrorisme" d'une partie des manifestants.
Pour l'heure, les opposants ont pris racine sur leur campement en y édifiant des tours de guet.
"Accaparement"
"On construit une vigie pour ancrer la lutte sur ce terrain, être en capacité de voir venir l'ennemi", a déclaré à l'AFP David, paysan boulanger de 43 ans ayant requis l'anonymat, en renvoyant à "l'imaginaire collectif" du "village de Gaulois".
"Cette vigie se transformera en fortin et de façon permanente si le chantier des bassines reprend à Sainte-Soline (...) On est sur la base arrière de la zone à défendre", a-t-il assuré.
Samedi, 4.000 personnes selon les autorités, 7.000 selon les organisateurs s'étaient réunies à Sainte-Soline pour protester contre la réserve d'eau en construction, l'une des 16 prévues dans les Deux-Sèvres - une première fonctionne déjà.
Le projet a été élaboré par un groupement de 400 agriculteurs dans le but de réduire leurs prélèvements pour l'irrigation durant l'été, grâce au pompage des nappes phréatiques superficielles en hiver.
Ces "méga-bassines" de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes chacune sont dénoncées par leurs détracteurs comme un "accaparement de l'eau" par l'agro-industrie du maïs, doublé d'une aberration écologique à l'heure du réchauffement climatique.
Les partisans de ces retenues, à l'inverse, y voient une solution pour assurer la survie des agriculteurs face aux sécheresses à répétition.
Des heurts violents ont éclaté samedi quand des manifestants ont voulu pénétrer sur le chantier, interdit d'accès par les forces de l'ordre qui les ont repoussés. Autorités et organisateurs ont fait état de plusieurs dizaines de blessés, une minorité ayant été hospitalisés.
"Intérêt général"
Aucune nouvelle tentative d'intrusion n'a eu lieu dimanche mais des militants ont sectionné une canalisation d'irrigation censée alimenter la future réserve d'eau.
Selon les autorités, l'installation endommagée n'a pas de lien avec le projet et les syndicats agricoles FNSEA et JA des Deux-Sèvres ont dénoncé un acte de vandalisme contre "l'outil de travail d'un agriculteur en polyculture élevage".
Carte officielle à l'appui, le collectif anti-bassines a cependant maintenu que le réseau ciblé serait bien raccordé, in fine, à la retenue en construction.
Ce week-end de mobilisation, après un précédent rassemblement au printemps dans le département, intervient alors que la sécheresse historique de l'été a cristallisé les tensions autour des usages de l'eau.
Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a défendu dimanche un projet "autorisé" et "d'intérêt général". "Voir des écologistes attaquer des projets qui en réalité permettent de mieux réguler notre consommation d'eau, c'est fou", a fustigé le député LR du Lot, Aurélien Pradié.
La députée EELV Sandrine Rousseau, qui a participé à la manifestation de samedi comme l'eurodéputé Yannick Jadot, a au contraire apporté son soutien aux "militants qui occupent les terrains (...) pour signifier que ces projets-là nous envoient dans le mur".
Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, a appelé à "parler du fond" - le "partage d'un bien commun" - plutôt que des violences "qui sont le fait d'une minorité".