Détournements de fonds publics : Joseph Kaiha et Moana Greig face à la justice


PAPEETE, le 14 février 2017 - Suite à un renvoi contradictoire en date du 29 septembre 2016, l'affaire de détournement de fonds publics dans laquelle sont mis en cause Joseph Kaiha, maire de Ua Pou et Moana Greig, ancien ministre de l'Éducation, était jugée ce mardi en correctionnelle.

"Visiblement, vous n'avez pas que des amis", a lancé le président du tribunal à Joseph Kaiha ce mardi matin. Aux côtés de l'édile, Moana Greig, ancien ministre de l'Éducation, est lui aussi présent.

La justice reproche à ce dernier, ministre de l'Éducation de 2009 à 2011 dans le gouvernement Tong Sang, d’avoir accordé à Joseph Kaiha, instituteur et maire de Ua Pou, une décharge d’enseignement pendant plusieurs années pour une mission qui n’a pas été réalisée. A l'occasion d'une audience foraine sur Ua Pou, le 4 février 2013, une personne avait appris au représentant du parquet que le maire de l’île, Joseph Kaiha, percevait depuis plusieurs années un traitement d’instituteur sans pour autant enseigner.

"Je n'ai eu aucune preuve, aucune remontée que cette mission n'était pas réalisée", s'est défendu Moana Greig, candidat aux législatives du Tahoera'a Huira'atira sur la 1ère circonscription. De son côté, Joseph Kaiha, prévenu dans cette affaire pour recel de détournement de fonds publics, a expliqué que "cette mission s'inscrivait dans la continuité d'une mission lancée par l'ancien ministre de l'Éducation", afin d'écarter l'hypothèse d'un emploi créé pour son "confort".

Le représentant du ministère public, lors de son réquisitoire, après avoir rappelé que Joseph Kaiha était reconnu pour ses compétences dans le monde culturel, a indiqué s'en remettre à l'analyse du tribunal.

Une intervention qui a quelque peu surpris Me Quinquis, avocat de Moana Greig. "Je ne m'attendais pas à avoir autant de points communs avec le représentant du ministère public aujourd'hui (NDLR : faisant aussi référence à l'affaire précédente)", a-t-il lâché avant de s'interroger sur le rôle de son client dans cette "galère". L'avocat a demandé la relaxe de son client, tout comme l'avocat de Joseph Kaiha.

i["Mon client a été débordé par les missions qu'il a eu à assumer. […] Est-ce à dire pour autant que Monsieur Kaiha avait un emploi fictif? […] Au regard du droit, il n'y a pas d'emploi fictif, donc pas de recel"]i.

Le tribunal rendra sa décision le 27 avril prochain.

Rédigé par Amelie David le Mardi 14 Février 2017 à 16:57 | Lu 1849 fois