Les maires de la communauté de communes de Hava'i ont pour ambition de développer le transport interinsulaire.
PAPEETE, le 2 août 2017 - En mars denier, le gendarme de la concurrence a autorisé le rachat des Taporo par la société Emar à certaines conditions, ce qui entraîné l'abandon du projet. Une décision qui passe mal auprès des élus des Iles-Sous-le-vent qui voyait là une opportunité de développer le transport entre leurs îles. Ils demandent au gouvernement d'agir afin que le rachat puisse se faire sans condition.
Le lobbying des maires des Raromatai portera-t-il ses fruits? Ce mardi, les tāvana de la communauté de communes de Hava'i se sont réunis avec le haut-commissaire et des membres du gouvernement. Objectif de la réunion : évoquer la situation du transport interinsulaire aux Iles-sous-le-Vent. En décembre dernier, la communauté de communes a récupéré la compétence du transport entre les îles. Depuis, les élus s'affairent à améliorer les liaisons entre Huahine, Raitea, Taha'a, Bora Bora et Maupiti. Primordial pour les élus, le développement du transport entre les îles dépend cependant d'un investisseur privé.
La société Emar (groupe Martin présidé par Jean-Pierre Fourcade) a manifesté son intérêt de racheter les sociétés compagnie française maritime de Tahiti (CFMT) et Vaipihaa. Celles-ci exploitent quatre navires : les Taporo VI et VII entre Tahiti et les Îles Sous-le-Vent, le Taporo VIII entre Tahiti et les Tuamotu Centre, entre Tahiti et les Tuamotu Est et entre Tahiti et les Gambier et le Taporo IX entre Tahiti, les Tuamotu Ouest et les Marquises. La société Emar possède quant à elle deux navires : le Hawaiki Nui en service entre Tahiti et les Îles Sous-le-Vent et le Nuku Hau en service entre Tahiti et les Tuamotu Centre, Est et les Gambier.
"Aujourd'hui, Maupiti est la commune la plus pénalisée dans le secteur des transports, décrit Woullingson Raufaore, maire de Maupiti et vice-président en charge des transports à Hava'i. Un investisseur s'est engagé par écrit, à racheter des bateaux pour le transport de fret et un ferry pour transporter des passagers."
Le lobbying des maires des Raromatai portera-t-il ses fruits? Ce mardi, les tāvana de la communauté de communes de Hava'i se sont réunis avec le haut-commissaire et des membres du gouvernement. Objectif de la réunion : évoquer la situation du transport interinsulaire aux Iles-sous-le-Vent. En décembre dernier, la communauté de communes a récupéré la compétence du transport entre les îles. Depuis, les élus s'affairent à améliorer les liaisons entre Huahine, Raitea, Taha'a, Bora Bora et Maupiti. Primordial pour les élus, le développement du transport entre les îles dépend cependant d'un investisseur privé.
La société Emar (groupe Martin présidé par Jean-Pierre Fourcade) a manifesté son intérêt de racheter les sociétés compagnie française maritime de Tahiti (CFMT) et Vaipihaa. Celles-ci exploitent quatre navires : les Taporo VI et VII entre Tahiti et les Îles Sous-le-Vent, le Taporo VIII entre Tahiti et les Tuamotu Centre, entre Tahiti et les Tuamotu Est et entre Tahiti et les Gambier et le Taporo IX entre Tahiti, les Tuamotu Ouest et les Marquises. La société Emar possède quant à elle deux navires : le Hawaiki Nui en service entre Tahiti et les Îles Sous-le-Vent et le Nuku Hau en service entre Tahiti et les Tuamotu Centre, Est et les Gambier.
"Aujourd'hui, Maupiti est la commune la plus pénalisée dans le secteur des transports, décrit Woullingson Raufaore, maire de Maupiti et vice-président en charge des transports à Hava'i. Un investisseur s'est engagé par écrit, à racheter des bateaux pour le transport de fret et un ferry pour transporter des passagers."
"RÉTABLIR UNE CONCURRENCE SUFFISANTE"
Suite à ce projet et en conformité avec la loi du pays sur le code la concurrence, la société Emar a adressé une demande d'autorisation pour la prise de contrôle exclusif des sociétés Compagnie française maritime de Tahiti et Vaipihaa à l'autorité polynésienne de la concurrence. En mars dernier, les experts indiquaient qu'ils étaient favorables à ce rachat, à condition que le groupe cède "un navire sur la ligne entre Tahiti et les Îles Sous-le-Vent et un sur la ligne entre Tahiti et les Tuamotu Est et les Gambier" pour "rétablir une concurrence suffisante sur les marchés en cause". Le groupe Emar n'a pas fait appel de cette décision.
"Nous n'avons pas poursuivi le projet à cause des conditions demandées par l'APC, souligne Tutehau Martin, président de la Société de navigation polynésienne (SNP) en charge du dossier. Pour nous, c'est un non sens économique car, avec ces conditions, cette opération devient trop risquée pour nous." Compréhensifs vis-à-vis de l'investisseur, les maires des Iles-Sous-le-Vent tentent tout de même de faire bouger les lignes du point de vue législatif.
"Nous n'avons pas poursuivi le projet à cause des conditions demandées par l'APC, souligne Tutehau Martin, président de la Société de navigation polynésienne (SNP) en charge du dossier. Pour nous, c'est un non sens économique car, avec ces conditions, cette opération devient trop risquée pour nous." Compréhensifs vis-à-vis de l'investisseur, les maires des Iles-Sous-le-Vent tentent tout de même de faire bouger les lignes du point de vue législatif.
"NOUS SOMMES BLOQUÉS PAR L'AUTORITÉ DE LA CONCURRENCE"
Cette semaine, les tāvana des Raromatai ont rencontré le haut-commissaire et le vice-président du Pays pour évoquer cette situation. "Nous sommes bloqués par l’autorité de la concurrence. Aujourd'hui, on demande au Pays de modifier cette loi de Pays pour que l'autorité n'émette plus une décision mais rende un avis consultatif", précise Sylviane Terooatea, maire de Uturoa.
A l'issue de la réunion, le président de la communauté de communes, Cyril Tetuanui, s'est dit satisfait de la rencontre. "Le Pays est en phase avec nous pour changer la loi sur l'autorité. Les autorités sont en train d'analyser les conséquences si on modifiait cette loi. Avant la fin de l'année, on aura quelque chose", a-t-il indiqué.
Dans sa décision, l'autorité de la concurrence a précisé que le rachat des Taporo par la société Emar engendrerait "un monopole ou une position dominante susceptible de créer des effets horizontaux, verticaux et congloméraux" "selon les marchés de produits et géographiques".
Pour les élus, cet argument reste difficile à entendre. "On parle de monopole mais il y a d’autres monopoles comme Air Tahiti. On se fait harceler par notre population car l’avion est trop cher. La population vient mendier pour avoir des places sur le bateau mais il n’y en a pas assez", rétorque l'édile de Uturoa.
Si la demande des tāvana des îles Sous-le-Vent était acceptée par le gouvernement, un amendement à la loi du Pays sur le code de la concurrence devra être déposé devant l'assemblée. Un débat espéré par les élus. Ils peuvent compter sur l'un des leurs, aussi représentant à l'assemblée : Thomas Moutame, maire de Taputāpuatea. "Nous demandons la modification de la loi, au bénéfice de notre population, pour améliorer leurs conditions de transport. Je ne demande pas de la supprimer mais simplement que l'autorité de la concurrence émette un avis consultatif", remarque ce dernier.
Face à l'absence d'autres projets pour développer le transport entre les Raromatai, les élus espèrent être entendus. Affaire à suivre.
A l'issue de la réunion, le président de la communauté de communes, Cyril Tetuanui, s'est dit satisfait de la rencontre. "Le Pays est en phase avec nous pour changer la loi sur l'autorité. Les autorités sont en train d'analyser les conséquences si on modifiait cette loi. Avant la fin de l'année, on aura quelque chose", a-t-il indiqué.
Dans sa décision, l'autorité de la concurrence a précisé que le rachat des Taporo par la société Emar engendrerait "un monopole ou une position dominante susceptible de créer des effets horizontaux, verticaux et congloméraux" "selon les marchés de produits et géographiques".
Pour les élus, cet argument reste difficile à entendre. "On parle de monopole mais il y a d’autres monopoles comme Air Tahiti. On se fait harceler par notre population car l’avion est trop cher. La population vient mendier pour avoir des places sur le bateau mais il n’y en a pas assez", rétorque l'édile de Uturoa.
Si la demande des tāvana des îles Sous-le-Vent était acceptée par le gouvernement, un amendement à la loi du Pays sur le code de la concurrence devra être déposé devant l'assemblée. Un débat espéré par les élus. Ils peuvent compter sur l'un des leurs, aussi représentant à l'assemblée : Thomas Moutame, maire de Taputāpuatea. "Nous demandons la modification de la loi, au bénéfice de notre population, pour améliorer leurs conditions de transport. Je ne demande pas de la supprimer mais simplement que l'autorité de la concurrence émette un avis consultatif", remarque ce dernier.
Face à l'absence d'autres projets pour développer le transport entre les Raromatai, les élus espèrent être entendus. Affaire à suivre.
Parole à Jacques Mérot, président de l'Autorité polynésienne de la concurrence
Jacques Mérot.
"Je comprends les maires, leurs besoins sont légitimes. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que la décision rendue par l'Autorité polynésienne de la concurrence ne concernait pas seulement les Iles-Sous-le-Vent, cela concernant aussi les Tuamotu et les Gambier. La mission principale de l'APC est d'assurer une démocratie économique et de défendre les intérêts des consommateurs, pas de créer des monopoles. En revanche, il est possible de créer une ligne de transport de passagers vers Maupiti. Il faut juste demander une licence au ministère des Transports. L'APC n'a pas de décision à émettre sur une création. "
"J'aimerais bien qu'on ne laisse pas tomber le Maupiti express"
Woullingson Raufaore, le maire de Maupiti.
Le maire de Maupiti, Woullingson Raufaore est aussi le vice-président en charge des transports de la communauté de communes de Hava'i. Il aimerait trouver une solution viable pour les liaisons maritimes de et vers son île.
"A l'époque où le Maupiti Express a arrêté sa liaison, j'avais demandé des subventions. La réponse a été un non catégorique. Ce qui est dommageable. On s'aperçoit aujourd'hui que lorsque nous voulons nous déplacer lors des manifestations, nous faisons appel au Maupiti Express. C'est le seul bateau qui peut transporter massivement des gens. J'aimerais bien qu'on ne laisse pas tomber le Maupiti express pour le moment. Nous réfléchisson à la situation parce que ça nous dépanne. "
"A l'époque où le Maupiti Express a arrêté sa liaison, j'avais demandé des subventions. La réponse a été un non catégorique. Ce qui est dommageable. On s'aperçoit aujourd'hui que lorsque nous voulons nous déplacer lors des manifestations, nous faisons appel au Maupiti Express. C'est le seul bateau qui peut transporter massivement des gens. J'aimerais bien qu'on ne laisse pas tomber le Maupiti express pour le moment. Nous réfléchisson à la situation parce que ça nous dépanne. "