Desserte des ISLV : Eugène Degage dégaîne son projet


Eugène Degage présente son projet de Raromatai Express.
Il était en sommeil depuis 2009 : le projet « Raromatai express » ressort des cartons. Deux ans après sa déconvenue face au King Tamatoa de Bill Ravel, Eugène Degage s’apprête à présenter son plan pour la desserte maritime des Iles sous le vent au Comité consultatif de la navigation maritime interinsulaire (CCNMI), vendredi. Le projet devrait ensuite passer dans les prochaines semaines devant le conseil des ministres.

Comme en 2009, voici donc deux projets de desserte maritime pour les Iles sous le vent qui se font connaître simultanément. Lundi, Léon Céran-Jérusalémy, un habitant de Raiatea, présentait à la presse son projet qu’il compte financer en lançant une souscription auprès de la population. Une concurrence qui ne fait pas peur à Eugène Degage, pourtant amusé de voir l’histoire se répéter. « J’ai laissé passer un peu de temps après mon aventure face au King Tamatoa, volontairement, explique Eugène Degage. Et là, alors que je m’apprête à demander une licence, un concurrent se fait connaître!»

Mais le patron de la société Aremiti pointe aussitôt les « lacunes » du projet Te Ao Tea de Léon Céran-Jérusalémy, qui tablerait selon lui sur un taux de remplissage un peu trop optimiste. Pour atteindre le seuil de rentabilité, le bateau de cette société devrait atteindre les 450 passagers par rotation.


UN NAVIRE A GRANDE VITESSE 10 FOIS MOINS GOURMAND QUE LE KING TAMATOA

Ce trimaran bat actuellement pavillon coréen.
Impossible, selon Eugène Degage qui a, lui, des prétentions plus modestes. Le bateau qu’il lorgne navigue actuellement sous pavillon coréen. C’est un navire à grande vitesse, comme le King Tamatoa, avec une différence de taille : il consomme…10 fois moins.

Ce trimaran de 54 mètres fabriqué en Tasmanie en 2001 est en effet beaucoup plus petit que le géant de Bill Ravel : il pourra accueillir 450 passagers, mais pas un seul véhicule, ni de fret. Il a été choisi sur la base de deux critères : le confort de la navigation (il ne bouge pas sur des creux de 2 mètres), et sa rapidité, bien sûr : 40 nœuds en moyenne. Les rotations seront bi-hebdomaires : départs le mercredi matin à 7 h (arrivée à Huahine 10h, Raiatea 11h30, et retour à Papeete à 14H30), le vendredi soir à 17H30 (arrivée à Huahine à 20H30, et à Raiatea à 21H), et retour le dimanche soir. Le trimaran n'ira jusqu'à Bora Bora que lors des vacances scolaires. Le tarif est fixé à 7.000 F HT pour un trajet, et la société mise sur 260 passagers par rotation en moyenne.

Ce n’est pas la première fois qu’Eugène Degage se frotte à la desserte des Iles sous le vent. Il avait déjà fait plusieurs tentatives en 2003, 2004, et 2004. Mais avait dû abandonner à chaque fois, faute d’avoir trouvé la recette de la rentabilité. Il assure que cette fois-ci sera la bonne : reste à convaincre la CCNMI, vendredi, puis le Conseil des Ministres pour l’obtention de la licence. Quelle que soit leur réponse, le bateau sera acheminé jusqu’en Polynésie. Il servira de bateau de secours en cas d’immobilisation de l’Aremiti 5.

Rédigé par Florence O'Kelly le Jeudi 24 Mars 2011 à 16:07 | Lu 2484 fois