PAPEETE, le 03 avril 2014.
Née le 10 mars 1969, à Santa Barbara, aux Etats Unis, d’une maman d’origine tahitienne, française et juive, et d’un père américain, Sabrina Levy Birk ou SARAHINA grandit en pleine période du mouvement hippie et de l’émancipation afro-américaine. Elle est rapidement sensibilisée aux inégalités ethniques grâce à sa mère, qui dès son plus jeune âge, l’emmène à la rencontre des tribus indiennes vivant dans des Réserves. Sarahinaprend rapidement conscience des différences culturelles et de l’histoire des peuples. Sa vie est une bataille constante pour dénoncer les inégalités ; en 1973, elle n’a que 4 ans lorsqu’elle est à bordd’un bateau, le FRI, en provenance de Nouvelle Zélande, avec sa mère et d’autres militants anti-nucléaires, ainsi que Brice Lalande, pionniers du militantisme de Greenpeace.
Aujourd’hui, à la Galerie AU CHEVALET, Sarahina présentera une série de tableaux de légendes. Très jeune, elle fut initiée à la peinture, par sa mère qui aimait peindre mais aussi par Bobby Holcomb qui l’a prise sous son aile et l’a élevée: « J’ai grandi sans murs, j’ai vécu dans un monde libre, je n’ai jamais été grondée, on n’exigeait de moi seulement que je rentre à la maison avant la tombée de la nuit. Le soir, on racontait des légendes, ce qui m’a amenée à m’exprimer comme je le fais aujourd’hui dans ma peinture, pour avoir vu le travail de Bobby, qui se consacrait surtout à faire la promotion de notre culture, de notre histoire, de nos légendes, par le beau, par le chant, par le théâtre, par la peinture. Jamais ne s’attarder sur le mal, sur le laid… Il m’arrive d’être dure avec les mots, mais avec la peinture, j’utilise des couleurs qui sont porteuses de messages. Mon intention, par la peinture, est de transmettre des légendes qui ne sont pas si connues, telle que la légende de TEREHE… »
Autrefois peintre du crépuscule, aujourd’hui peintre de l’aube
« Il y a deux types de peintres, les peintres du matin, les peintres du soir. Au début de mon art, j’étais un peintre du soir. Je côtoyais le monde de la nuit, j’allais jouer au billard et je peignais. J’avais besoin de connaître ce monde. Et puis, un jour, je me suis rappelée de la façon dont Bobby travaillait. Peintre du matin, il se levait dès 4h, avec les premières lueurs, les chants des oiseaux… lui même me disait qu’il y avait les peintres de nuit et ceux de l’aube : Leurs tableaux sont complètement différents. Alors j’ai pris racine, j’ai changé, j’ai commencé à peindre le matin. A l’aube, il y a tant de couleurs, la lumière est particulière, elle scintille sur l’eau, et les arcs-en-ciel aussi… mes tableaux se sont métamorphosés, avec les couleurs : Le tableau a une vie, peu importe les gens qui le possèdent, il transmet un message heureux qui doit vivre longtemps. … Quand on sculpte un Ti’i, on lui parle, on lui transmet un message. Pareillement, quand je peins, je traduis un message d’amour, je peins la lumière, j’écoute la musique… il n’y a que des bonnes choses dans la création, que du positif. Aujourd’hui je suis un peintre du matin »
Née le 10 mars 1969, à Santa Barbara, aux Etats Unis, d’une maman d’origine tahitienne, française et juive, et d’un père américain, Sabrina Levy Birk ou SARAHINA grandit en pleine période du mouvement hippie et de l’émancipation afro-américaine. Elle est rapidement sensibilisée aux inégalités ethniques grâce à sa mère, qui dès son plus jeune âge, l’emmène à la rencontre des tribus indiennes vivant dans des Réserves. Sarahinaprend rapidement conscience des différences culturelles et de l’histoire des peuples. Sa vie est une bataille constante pour dénoncer les inégalités ; en 1973, elle n’a que 4 ans lorsqu’elle est à bordd’un bateau, le FRI, en provenance de Nouvelle Zélande, avec sa mère et d’autres militants anti-nucléaires, ainsi que Brice Lalande, pionniers du militantisme de Greenpeace.
Aujourd’hui, à la Galerie AU CHEVALET, Sarahina présentera une série de tableaux de légendes. Très jeune, elle fut initiée à la peinture, par sa mère qui aimait peindre mais aussi par Bobby Holcomb qui l’a prise sous son aile et l’a élevée: « J’ai grandi sans murs, j’ai vécu dans un monde libre, je n’ai jamais été grondée, on n’exigeait de moi seulement que je rentre à la maison avant la tombée de la nuit. Le soir, on racontait des légendes, ce qui m’a amenée à m’exprimer comme je le fais aujourd’hui dans ma peinture, pour avoir vu le travail de Bobby, qui se consacrait surtout à faire la promotion de notre culture, de notre histoire, de nos légendes, par le beau, par le chant, par le théâtre, par la peinture. Jamais ne s’attarder sur le mal, sur le laid… Il m’arrive d’être dure avec les mots, mais avec la peinture, j’utilise des couleurs qui sont porteuses de messages. Mon intention, par la peinture, est de transmettre des légendes qui ne sont pas si connues, telle que la légende de TEREHE… »
Autrefois peintre du crépuscule, aujourd’hui peintre de l’aube
« Il y a deux types de peintres, les peintres du matin, les peintres du soir. Au début de mon art, j’étais un peintre du soir. Je côtoyais le monde de la nuit, j’allais jouer au billard et je peignais. J’avais besoin de connaître ce monde. Et puis, un jour, je me suis rappelée de la façon dont Bobby travaillait. Peintre du matin, il se levait dès 4h, avec les premières lueurs, les chants des oiseaux… lui même me disait qu’il y avait les peintres de nuit et ceux de l’aube : Leurs tableaux sont complètement différents. Alors j’ai pris racine, j’ai changé, j’ai commencé à peindre le matin. A l’aube, il y a tant de couleurs, la lumière est particulière, elle scintille sur l’eau, et les arcs-en-ciel aussi… mes tableaux se sont métamorphosés, avec les couleurs : Le tableau a une vie, peu importe les gens qui le possèdent, il transmet un message heureux qui doit vivre longtemps. … Quand on sculpte un Ti’i, on lui parle, on lui transmet un message. Pareillement, quand je peins, je traduis un message d’amour, je peins la lumière, j’écoute la musique… il n’y a que des bonnes choses dans la création, que du positif. Aujourd’hui je suis un peintre du matin »
L’histoire de TAHITI, à travers de la légende de TEREHE
Les peintures de Sarahina sont des livres ouverts, des interprétations de légendes et c’est avec beaucoup de passion que la peintre décrit le 1er tableau qu’elle a peint dans cette exposition à thème. La particularité de cette série de tableaux est que c’est un travail en commun avec son tane, qui lui a raconté les légendes, et qu’elle a reproduites:
« La légende de Terehe est l’histoire d’une jeune fille de la famille royale de Raiatea, Tahaa, qui a brisé un tapu en allant se baigner pendant une période d’interdiction, un rahui. Et les Dieux l’ont vue. A ce moment là, une anguille est sortie de l’eau et l’a engloutie. L’anguille s’est trouvée possédée par l’esprit de Terehe, elle a fracassé Raiatea et Tahaa pour en faire deux îles, puis elle est partie. L’anguille représente un mouvement de révolte contre l’ordre établi de Taputapuatea, et sur cette anguille, les 13 familles liées à cette révolte sont représentées par 13 hommes-hiéroglyphes…Terehe est un symbole de révolte contre l’oppression des Dieux et le marae de Taputapuatea.
En quittant Raiatea, ces familles sont maudites par les habitants de Raiatea : Elles « seront les poissons » de Raiatea, c’est à dire, le panier de sacrifices humains pour le marae Taputapuatea. En partant, l’anguille devient baleine et Taaroava envoyer son serviteur TUTURAHUNUI, l’araignée qui va les aider à voyager. Ils trouveront une hache qui immobilisera la baleine, qui se transformera en île, Tahiti. Le peuple qui vivra sur Tahiti, est né de ce 1er mouvement de révolte. On peut dire qu’aujourd’hui, nous sommes tous des descendants de Terehe. Peu de gens connaissent cette légende, on connaît tous la chanson de Sabrina Laughlin, mais en connaissant Terehe, on peut, par la suite, mieux comprendre la légende de Hina et de l’anguille de Vaihiria et du cocotier… »
Les peintures de Sarahina sont des livres ouverts, des interprétations de légendes et c’est avec beaucoup de passion que la peintre décrit le 1er tableau qu’elle a peint dans cette exposition à thème. La particularité de cette série de tableaux est que c’est un travail en commun avec son tane, qui lui a raconté les légendes, et qu’elle a reproduites:
« La légende de Terehe est l’histoire d’une jeune fille de la famille royale de Raiatea, Tahaa, qui a brisé un tapu en allant se baigner pendant une période d’interdiction, un rahui. Et les Dieux l’ont vue. A ce moment là, une anguille est sortie de l’eau et l’a engloutie. L’anguille s’est trouvée possédée par l’esprit de Terehe, elle a fracassé Raiatea et Tahaa pour en faire deux îles, puis elle est partie. L’anguille représente un mouvement de révolte contre l’ordre établi de Taputapuatea, et sur cette anguille, les 13 familles liées à cette révolte sont représentées par 13 hommes-hiéroglyphes…Terehe est un symbole de révolte contre l’oppression des Dieux et le marae de Taputapuatea.
En quittant Raiatea, ces familles sont maudites par les habitants de Raiatea : Elles « seront les poissons » de Raiatea, c’est à dire, le panier de sacrifices humains pour le marae Taputapuatea. En partant, l’anguille devient baleine et Taaroava envoyer son serviteur TUTURAHUNUI, l’araignée qui va les aider à voyager. Ils trouveront une hache qui immobilisera la baleine, qui se transformera en île, Tahiti. Le peuple qui vivra sur Tahiti, est né de ce 1er mouvement de révolte. On peut dire qu’aujourd’hui, nous sommes tous des descendants de Terehe. Peu de gens connaissent cette légende, on connaît tous la chanson de Sabrina Laughlin, mais en connaissant Terehe, on peut, par la suite, mieux comprendre la légende de Hina et de l’anguille de Vaihiria et du cocotier… »
Peindre un tableau, c’est faire un enfant…
Vous retrouverez dans ses tableaux, aux couleurs à la fois vives et douces, le thème de la maternité : L’artiste est imprégnée de cette maternité et elle a voulu faire passer un message aux femmes en souffrance : « Dans les temps anciens, la maternité semblait plus simple. De nos jours, beaucoup de femmes ont des difficultés à avoir un enfant, probablement à cause de toutes ces pilules ou ces produits insérés dans nos vies quotidiennes. Mes tableaux leur offre une vision douce et belle de la maternité, ils sont là pour transmettre un message d’apaisement. » En tant que peintre, Sarahina considère la gestation comme la création, peindre un tableau, c’est faire un enfant.D’ailleurs ses tableaux se sont faits à deux. Le tane de Sarahina lui contait les légendes, qu’elle a reproduit au fil de sa narration. Une nouveauté également, Sarahina a mis la genèse de ses tableaux, chaque étape de la création, sur sa page facebook d’artiste
https://www.facebook.com/groups/645521978810021/
Vous retrouverez dans ses tableaux, aux couleurs à la fois vives et douces, le thème de la maternité : L’artiste est imprégnée de cette maternité et elle a voulu faire passer un message aux femmes en souffrance : « Dans les temps anciens, la maternité semblait plus simple. De nos jours, beaucoup de femmes ont des difficultés à avoir un enfant, probablement à cause de toutes ces pilules ou ces produits insérés dans nos vies quotidiennes. Mes tableaux leur offre une vision douce et belle de la maternité, ils sont là pour transmettre un message d’apaisement. » En tant que peintre, Sarahina considère la gestation comme la création, peindre un tableau, c’est faire un enfant.D’ailleurs ses tableaux se sont faits à deux. Le tane de Sarahina lui contait les légendes, qu’elle a reproduit au fil de sa narration. Une nouveauté également, Sarahina a mis la genèse de ses tableaux, chaque étape de la création, sur sa page facebook d’artiste
https://www.facebook.com/groups/645521978810021/
L’appel de la Sérénité
Un tableau se distingue des autres par le choix des couleurs, c’est PAI HERE: On y retrouve des couleurs chaudes ; ce tableau représente une famille allongée à même le sol : « Je reviens à ce qui est important dans la vie, la nourriture saine, un contact proche avec la terre, une vie familiale sereine où on est tous liés à la terre, comme ces taro dans la terre. Parfois on s’assoie à l’ombre des taro qui sont très hauts, et on discute… les sensations avec la terre sont magnifiques. »
Sarahina a clos sa série de tableaux de légendes avec celui-ci, comme un retour à la réalité. Ainsi, les tableaux de légendes polynésiennes sont nés d’une narration, de l’imaginaire, pour servir de cadre de vie à la famille.
Art naïf, art enfantin, dans son parcours de peintre, Sarahina a traversé plusieurs étapes, elle se rapproche ici encore plus de sa culture. Son interprétation picturale modernise les légendes ancestrales. Son vœu serait que les artistes Ma’ohi osent exposer, que ce type d’art touche toutes les classes sociales. D’ailleurs l’un de ses tableaux de légendes devrait bientôt être reproduit en timbre…
On retrouve les étoiles, les poissons, qui sont, en quelques sortes, sa marque. Mais aussi, à chaque tableau sa surprise, sa genèse, son histoire, comme celui d’une baleine portant en son ventre deux bébés de couleurs différentes…
A la Galerie Au Chevalet dès ce soir, regarder les tableaux de légendes de Sarahina c’est se nourrir de l’imaginaire, de la beauté et de culture Ma’ohi. A ne pas manquer…
Site de l’artiste : http://sarahina.net/
Page facebook : https://www.facebook.com/groups/645521978810021/
Album photo de l’exposition, Anna Arnaud.
Un tableau se distingue des autres par le choix des couleurs, c’est PAI HERE: On y retrouve des couleurs chaudes ; ce tableau représente une famille allongée à même le sol : « Je reviens à ce qui est important dans la vie, la nourriture saine, un contact proche avec la terre, une vie familiale sereine où on est tous liés à la terre, comme ces taro dans la terre. Parfois on s’assoie à l’ombre des taro qui sont très hauts, et on discute… les sensations avec la terre sont magnifiques. »
Sarahina a clos sa série de tableaux de légendes avec celui-ci, comme un retour à la réalité. Ainsi, les tableaux de légendes polynésiennes sont nés d’une narration, de l’imaginaire, pour servir de cadre de vie à la famille.
Art naïf, art enfantin, dans son parcours de peintre, Sarahina a traversé plusieurs étapes, elle se rapproche ici encore plus de sa culture. Son interprétation picturale modernise les légendes ancestrales. Son vœu serait que les artistes Ma’ohi osent exposer, que ce type d’art touche toutes les classes sociales. D’ailleurs l’un de ses tableaux de légendes devrait bientôt être reproduit en timbre…
On retrouve les étoiles, les poissons, qui sont, en quelques sortes, sa marque. Mais aussi, à chaque tableau sa surprise, sa genèse, son histoire, comme celui d’une baleine portant en son ventre deux bébés de couleurs différentes…
A la Galerie Au Chevalet dès ce soir, regarder les tableaux de légendes de Sarahina c’est se nourrir de l’imaginaire, de la beauté et de culture Ma’ohi. A ne pas manquer…
Site de l’artiste : http://sarahina.net/
Page facebook : https://www.facebook.com/groups/645521978810021/
Album photo de l’exposition, Anna Arnaud.