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Des solutions pour augmenter le prix de la perle


PAPEETE, le 17-11-15 - Trop de perles sur le marché nuit aux prix à la production. Pour remédier à ce problème, la production perlicole est en passe de se réorganiser sous l'impulsion du ministre de la relance économique Teva Rohfritsh. Il a déjà rencontrés les professionnels du secteur puis il a réuni les maires des communes où sont cultivées les perles, mardi dernier. Une loi de Pays devrait passer à l'Assemblée d'ici à la fin de l'année. Interview de Teva Rohfritsch, le ministre de la Relance économique

Pourquoi les maires sont-ils associés aux producteurs et aux exportateurs de perles dans les discussions pour relancer la filière ?

Il s'agit d'avoir un projet de texte commun, il est important que les maires soient associés en amont pour réussir à redresser le cours de la perle. Aujourd'hui, force est de constater que le prix de la perle n'a pas augmenté. C'est le moment de prendre à bras le corps le sujet. Les maires sont sur place, ils doivent être la vigie du territoire pour que la réglementation puisse s'appliquer.

Vous allez contrôler la production ?

En effet, nous allons nous atteler à un plus grand contrôle de la production, il est important que nous maitrisions les stocks chez les négociants mais aussi dans les lagons. Tous devront respecter un quota de production.

Quels sont les leviers économiques pour relancer la perle ?

On ne peut pas vouloir faire remonter le cours de la perle et n'avoir aucune maitrise sur l'offre. Il est important de déterminer les niveaux de qualité et les apporter sur les marchés pour faire face aux négociants internationaux. Je veux contrôler, avec les professionnels et les maires, cette production de manière à simplifier les opérations d'exportation.

Quels sont les chiffres de production pour cette année et l'année prochaine ?

C'est l'un de nos soucis, c'est pour ça qu'il faut que nous contrôlions la production. Nous n'avons pas de réelle visibilité sur ce qui est produit. Nous savons à peu près ce qu'il sort mais on a besoin d'en savoir plus sur la production. Un ministre de la perliculture ne peut pas réguler une production s'il ne connaît pas tous les fondements de celle-ci et je crois que personne ne peut avancer un chiffre réel aujourd'hui.

Que se passera-t-il si le cours de la perle remonte ?

Si la perle remonte, on peut espérer qu'il y ait davantage d'emploi et de richesse qui se créent dans le secteur et qui soient rapportées dans les îles. Nous devons faire en sorte que les populations reviennent vers ces îles. Suite à l'effondrement du cours de la perle, beaucoup sont venus habiter à Tahiti ou ont diversifié leur production. La perle est l'un des seuls joyaux français, il est important de lui redonner toute sa valeur.

Vous voulez jouer la qualité plutôt que la quantité ?

Aujourd'hui, il y a des débats autour de l'épaisseur de la couche nacrière, des éléments visuels, etc. Je veux que nous tirions le produit vers le haut et responsabilisions les professionnels. Il faut que nous puissions attester d'un label de qualité de manière pérenne. Il existe aujourd'hui une appellation Perle de Tahiti mais pourquoi ne pas évoluer vers des appellations d'origine géographique (IGN) comme la perle de Rikitea ou d'autres atolls.

Propos recueillis par Noémie Debot-Ducloyer

Rédigé par Noémie Debot-Ducloyer le Mardi 17 Novembre 2015 à 16:26 | Lu 1480 fois