PARIS, 13 janvier 2014 (AFP) - Les sacs en plastique traditionnel traités pour être "biodégradables" sont-ils vraiment bons pour l'environnement? Rien ne le prouve, répond un député socialiste qui vient de déposer une proposition de loi pour les interdire, tandis que les industriels furieux dénoncent une manoeuvre pour les évincer du marché.
"J'espère que cette proposition de loi sera examinée avant juin", déclare à l'AFP Arnaud Leroy, député des Français établis hors de France (5e circonscription), qui l'a déposée la semaine dernière.
Selon lui, le principe de précaution s'applique. "Il y a un gros débat sur la biodégradabilité de ces sacs. Je demande simplement que soit démontrée l'innocuité de la technique avant la poursuite de mise sur le marché".
Les déchets en plastique polluent terres et océans, où ils s'élèveraient à six millions de tonnes par an, présentant de multiples risques pour la faune, les éco-systèmes, et éventuellement pour la santé.
Deux nouveaux types de plastique se veulent la solution: les bio-plastiques ou hydro-biodégradables à base d'amidon de maïs ou encore de pomme de terre, et les plastiques oxo-dégradables.
Ce sont ces derniers qui sont visés par la proposition de loi. Ils sont fabriqués à base de polymères traditionnels, mais grâce à des additifs, comme des sels de métaux, le plastique abandonné dans la nature s'oxyde sous l'action de la lumière et/ou de la chaleur puis, assurent ses producteurs, fini par totalement se biodégrader.
Ces plastiques --qui se déclinent essentiellement en sacs et films agricoles-- représentent environ 10% du marché aujourd'hui en France, indique à l'AFP Philippe Michon, représentant exclusif en France de la compagnie britannique Symphony environmental, l'un des principaux fabricants de ces additifs dans le monde.
"Leur intérêt est qu'ils ont un faible surcoût par rapport à un sac plastique traditionnel, 10% à peu près, et le but du jeu est qu'on limite l'influence du plastique abandonné sur l'environnement", explique M. Michon, qui vend ses additifs à une trentaine de fabricants français.
Faux, assure Arnaud Leroy. Ces plastiques "se désagrègent en fines particules de plastique, le plus souvent du polyéthylène fossile, sans jamais atteindre la déstructuration moléculaire finale qui caractérise la biodégradation", écrit-il dans la proposition de loi.
"Principe de précaution"
Ils "n'ont pas fait la preuve de leur absence d'innocuité", et "le principe de précaution doit être appliqué dès lors que les risques sur la santé et l'environnement ne peuvent plus être écartés".
Une étude en 2010 du ministère britannique de l'Environnement concluait que "le sort du plastique oxo-dégradable après s'être fragmenté en fine poudre n'est pas clair". "Il est recommandé de mener des études pour déterminer s'il y a dégradation complète et à quelle échéance".
"Si des particules fines persistent après une longue période, il faudra établir leurs effets sur l'environnement", poursuivait l'étude, qui recommandait également de ne pas recycler ces "oxo" au risque de fragiliser les plastiques traditionnels.
Furieuse, l'Association des plastiques oxo-biodégradables a rejeté ces accusations, mettant en avant d'autres études-- dont l'une de 2011 assurant que 91% du plastique finit biodégradé dans le sol après 24 mois-- et dénonce une manoeuvre politique et industrielle.
Cette proposition de loi "relève du lobbying à peine déguisé pour évincer les plastiques oxo-biodégradables du marché français et laisser la place aux bio-plastiques qui ne sont pas aussi compétitifs et ont une utilité limitée", dénoncent les industriels, qui assurent par ailleurs qu'une telle loi contreviendrait au droit européen.
La filière bioplastique, dont les deux plus gros fabricants en France sont Barbier et Sphere, revendique un peu plus de 4.000 emplois sur le sol français.
Pour M. Michon, "depuis plusieurs années, il y a une forte volonté d'essayer de développer les filières de fabrication de films à base végétale, en imposant des taxes sur les sacs plastique traditionnels", ajoutant: "la demande d'interdiction doit être fondée sur des éléments scientifiques qui tiennent la route, or je n'en vois pas".
"J'espère que cette proposition de loi sera examinée avant juin", déclare à l'AFP Arnaud Leroy, député des Français établis hors de France (5e circonscription), qui l'a déposée la semaine dernière.
Selon lui, le principe de précaution s'applique. "Il y a un gros débat sur la biodégradabilité de ces sacs. Je demande simplement que soit démontrée l'innocuité de la technique avant la poursuite de mise sur le marché".
Les déchets en plastique polluent terres et océans, où ils s'élèveraient à six millions de tonnes par an, présentant de multiples risques pour la faune, les éco-systèmes, et éventuellement pour la santé.
Deux nouveaux types de plastique se veulent la solution: les bio-plastiques ou hydro-biodégradables à base d'amidon de maïs ou encore de pomme de terre, et les plastiques oxo-dégradables.
Ce sont ces derniers qui sont visés par la proposition de loi. Ils sont fabriqués à base de polymères traditionnels, mais grâce à des additifs, comme des sels de métaux, le plastique abandonné dans la nature s'oxyde sous l'action de la lumière et/ou de la chaleur puis, assurent ses producteurs, fini par totalement se biodégrader.
Ces plastiques --qui se déclinent essentiellement en sacs et films agricoles-- représentent environ 10% du marché aujourd'hui en France, indique à l'AFP Philippe Michon, représentant exclusif en France de la compagnie britannique Symphony environmental, l'un des principaux fabricants de ces additifs dans le monde.
"Leur intérêt est qu'ils ont un faible surcoût par rapport à un sac plastique traditionnel, 10% à peu près, et le but du jeu est qu'on limite l'influence du plastique abandonné sur l'environnement", explique M. Michon, qui vend ses additifs à une trentaine de fabricants français.
Faux, assure Arnaud Leroy. Ces plastiques "se désagrègent en fines particules de plastique, le plus souvent du polyéthylène fossile, sans jamais atteindre la déstructuration moléculaire finale qui caractérise la biodégradation", écrit-il dans la proposition de loi.
"Principe de précaution"
Ils "n'ont pas fait la preuve de leur absence d'innocuité", et "le principe de précaution doit être appliqué dès lors que les risques sur la santé et l'environnement ne peuvent plus être écartés".
Une étude en 2010 du ministère britannique de l'Environnement concluait que "le sort du plastique oxo-dégradable après s'être fragmenté en fine poudre n'est pas clair". "Il est recommandé de mener des études pour déterminer s'il y a dégradation complète et à quelle échéance".
"Si des particules fines persistent après une longue période, il faudra établir leurs effets sur l'environnement", poursuivait l'étude, qui recommandait également de ne pas recycler ces "oxo" au risque de fragiliser les plastiques traditionnels.
Furieuse, l'Association des plastiques oxo-biodégradables a rejeté ces accusations, mettant en avant d'autres études-- dont l'une de 2011 assurant que 91% du plastique finit biodégradé dans le sol après 24 mois-- et dénonce une manoeuvre politique et industrielle.
Cette proposition de loi "relève du lobbying à peine déguisé pour évincer les plastiques oxo-biodégradables du marché français et laisser la place aux bio-plastiques qui ne sont pas aussi compétitifs et ont une utilité limitée", dénoncent les industriels, qui assurent par ailleurs qu'une telle loi contreviendrait au droit européen.
La filière bioplastique, dont les deux plus gros fabricants en France sont Barbier et Sphere, revendique un peu plus de 4.000 emplois sur le sol français.
Pour M. Michon, "depuis plusieurs années, il y a une forte volonté d'essayer de développer les filières de fabrication de films à base végétale, en imposant des taxes sur les sacs plastique traditionnels", ajoutant: "la demande d'interdiction doit être fondée sur des éléments scientifiques qui tiennent la route, or je n'en vois pas".